Sous la grosse vague de la pandémie du Coronavirus, surfe, discrètement en barrel (le must en matière de surf), le professionnel politique locataire du palais, Macky Sall. "Confiné" dans sa tour, en fin stratège politique, le commandant en chef de la lutte contre la Covid-19, gère parallèlement son agenda politique. En plein état d'urgence, le patron de l'Apr anticipe les batailles politiques post-Covid et avance, d'une manière plus ou moins discrète, ses pions sur le grand échiquier ou le Ludo politique. Honorariat controversé en faveur de la lionne blessée du Baol, nominations tous azimuts des "gros poissons" politiques fraîchement pêchés… Rien n'est au hasard ! Du moins c'est l'avis des observateurs et autres analystes de la scène politique nationale.
Depuis quelques semaines, les actes à fort caractère politique s'enchaînent et la lecture est on ne peut plus claire : "Macky Sall anticipe les batailles politiques à venir". "Il est vrai que vu de l'extérieur cela peut sembler plus ou moins antagonique, à la limite cela peut paraître un peu provoquant, qu'en pleine lutte contre la pandémie, au-delà des nominations, qu'il y ait un décret sur l'honorariat", estime l'expert en communication politique, Momar Thiam. Mais, ajoute-t-il, "le président de la République, au-delà des prérogatives qui lui incombent dans la gestion de l'espace public (et de la lutte contre la Covid-19), est aussi un acteur politique".
Anticipation de la bataille locale de Dakar
Même si les circonstances ne s'y prêtent pas et que le bon sens voudrait que la priorité soit accordée à la lutte contre la Covid-19, selon Thiam, le président se projette sur les prochaines locales, -qui doivent se tenir au plus tard le 28 mars 2021, sauf énième changement-, et sur la présidentielle de 2024, -à propos de laquelle sa position n'est toujours pas claire après les voix discordantes sur l'éventualité d'un troisième mandat qui mine son propre camp.
Le décret d'honorariat très polémique en faveur de la baronne de Diourbel, Aminata Tall ainsi que les nominations d'Abdou Fall (Pca de l'Apix) et Moussa Sy (Pca du Port autonome de Dakar) sont à ranger dans ce registre. "Il faut se rappeler que le président de la République est aussi un homme politique qui joue sur le registre politique. Il se projette parce que les locales arrivent et on sait que la grande bataille, c'est la bataille de Dakar (d'où la nomination de Moussa Sy)", souligne Dr Momar Thiam.
Réussir le test local pour mieux appréhender 2024 ?
L'effet escompté derrière ces nominations et faveurs aux alliés est simple : "il faut promouvoir des personnes histoire d'avoir encore leur soutien et leur donner les moyens pour gagner le combat le moment venu". Surtout, si l'on sait que la situation sociale en ébullition avec les manifestations sporadiques de ces derniers temps contre l'état d'urgence, défavorable à la majorité présidentielle, va forcément teinter les batailles électorales à venir.
Ainsi, en tant qu'acteur politique et président d'un parti, le président Sall, d'après Dr Thiam, semble "décoder le message et se donne les moyens humains de faire face à cela politiquement. C'est-à-dire s'entourer de personnes ressources qui politiquement parlant seront capables de se battre pour lui pour qu'il remporte ces batailles locales". Lesquelles (les batailles locales) représentent un premier test en miniature des scénarios probables en 2024.
Auteur: Seneweb News
Comments
Participer à la Discussion