Un ancien militaire accusé d'avoir torturé et assassiné l'emblématique auteur-compositeur-interprète chilien Victor Jara il y a 50 ans, au début de la dictature d'Augusto Pinochet, a été arrêté aux Etats-Unis, ont annoncé mardi les autorités locales.Pedro Pablo Barrientos est détenu par les services d'immigration américains après son arrestation le 5 octobre à Deltona, en Floride, et devrait être extradé au Chili où la justice le réclame depuis 2013."Il devra désormais répondre à des accusations au Chili pour son implication dans la torture et les exécutions extrajudiciaires de citoyens chiliens", a déclaré dans un communiqué John Condon, du département américain de la Sécurité intérieure.L'ancien militaire, qui vivait aux Etats-Unis depuis 1989, avait perdu sa citoyenneté américaine en juillet après qu'un tribunal eut déterminé qu'il avait dissimulé des informations relatives à son service militaire.En 2016 déjà, un tribunal fédéral de Floride l'avait déclaré responsable de torture et du meurtre de Victor Jara, à la suite d'une action civile intentée par la famille du chanteur.La justice chilienne a commencé en 1998 à approfondir les enquêtes sur les violations des droits humains pendant la dictature militaire d'Augusto Pinochet, entre 1973 et 1990.Depuis, quelque 250 agents du régime ont été condamnés, dont fin août des responsables de la torture et de l'assassinat de Victor Jara.Membre du Parti communiste chilien et fervent partisan du président Salvador Allende, renversé par Pinochet, Victor Jara se trouvait parmi les prisonniers transférés dans le stade qui porte aujourd'hui son nom. Il y a été interrogé, torturé, tué, et son corps retrouvé criblé de 44 balles.Un général chilien à la retraite, Hernan Chacon, 85 ans, condamné avec d'autres officiers pour le meurtre en 1973 de Victor Jara, s'est suicidé en août peu avant son incarcération, en retournant une arme contre lui lorsque la police se rendait chez lui pour le conduire en prison.Augusto Pinochet est mort en 2006 sans jamais avoir été condamné pour les crimes commis par son régime, qui ont fait quelque 3.200 victimes entre morts et disparus, selon les organisations de défense des droits humains.
Auteur: AFP
Comments
on n'a jamais vu quelqu'un tuer des humains et ne pas etre rattrapé, comprendrons les intelligents
Le fait d'avoir cédé à la demande insensée des députés d'alors pour donner des passeports diplomatiques à leurs épouses a ouvert la porte à toutes les dérives. Et cela risque de décridibiliser davantage le passeport
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