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Avec "Tirailleurs" et "Les Harkis", Cannes plonge dans le passé colonial de la France

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Présentés en ce début de Festival de Cannes, les films "Tirailleurs" et "Les Harkis" abordent le sort des Africains enrôlés dans l’armée française, lors de la Première Guerre mondiale et de la guerre d’Algérie. Deux films historiques qui ont comme point commun d’explorer les complexités de la guerre, sans manichéisme.

 

 

 

C’est l’un des grands thèmes de cette 75e édition du Festival de Cannes. Le sujet ô combien délicat de la colonisation française s’invite sur la Croisette à travers deux films, projetés en avant-première mercredi soir et jeudi matin. "Tirailleurs", de Mathieu Vadepied, avec Omar Sy, aborde le sort des soldats africains enrôlés dans l’armée française lors de la Première Guerre mondiale.

 

"Les Harkis", de Philippe Faucon, raconte pour sa part l’abandon des Algériens qui se sont battus pour la France contre le FLN (Front de libération nationale) durant la guerre d’Algérie (1954-1962). Deux films qui questionnent le passé trouble de la colonisation à travers des histoires intimes, sans fioritures, ni manichéisme. 

 

Des projets de longue haleine

 

Présenté en ouverture de la section Un certain regard, "Tirailleurs" a été longuement ovationné, mercredi 18 mai. "Ce film veut dire plein de choses pour moi. On n’a pas la même mémoire mais on a la même histoire", a expliqué Omar Sy, coproducteur du projet.

 

Durant la Grande Guerre, quelque 200 000 soldats d’Afrique subsaharienne issus des colonies françaises, communément appelés "tirailleurs sénégalais", ont été envoyés au front, aux côtés des poilus en métropole. Alors que 30 000 d’entre eux sont morts au combat, nombre de survivants sont revenus blessés ou estropiés, sans jamais obtenir de reconnaissance de la France.

 

 

Pour le réalisateur, Mathieu Vadepied, "Tirailleurs" est le résultat d’un long processus de réflexion. Une idée née en 1998 avec la mort du dernier tirailleur sénégalais, Abdoulaye Ndiaye, à l’âge de 104 ans. Il avait été enrôlé de force en 1914. "L’ironie du sort est qu’il est mort la veille du jour où il devait recevoir la Légion d’honneur promise par le président de la République, Jacques Chirac", souligne Mathieu Vadepied.

 

Philippe Faucon, réalisateur du film "Les Harkis", a, lui aussi, longuement réfléchi à son sujet. "La guerre d'Algérie est pour moi une question obsédante. Je suis né à cette période, de parents qui l'ont vécue et qui en ont été très affectés", souligne le cinéaste, qui avait déjà abordé ce chapitre historique dans son film "La Trahison", en 2005.

 

Son nouveau long métrage s’attache à décrire le parcours d’une troupe de harkis, depuis leur recrutement au sein de l’armée française jusqu’à l’indépendance de l’Algérie en 1962. Après le départ de la France, plusieurs dizaines de milliers d’entre eux, considérés par la population comme des traîtres, ont été assassinés en Algérie. D'autres ont été rapatriés en France dans des conditions déplorables, malgré la promesse du président Charles de Gaulle de ne jamais abandonner ceux qui se sont battus pour la France.

 

Des destins individuels face à la guerre

 

Si le film de Philippe Faucon accorde une large part de son récit aux opérations militaires, le réalisateur considère avant tout son film comme une histoire humaine. "C'est une histoire d'hommes pris dans la guerre, de personnages en prise avec des choses fortes mais qui ont peu de possibilités de les exprimer."

 

Deux de ses personnages, Salah et Kaddour, rejoignent l’armée française sans conviction, pour nourrir leurs familles. Un choix qui va provoquer chez eux des sentiments ambivalents, vis-à-vis de la France, dont ils doutent du soutien, mais aussi des villageois qui les perçoivent désormais comme une menace. Leur colonel, Pascal, est lui aussi tiraillé entre sa hiérarchie militaire, qui souhaite plier bagage, et ses troupes, qu’il ne peut se résoudre à abandonner.

 

Comme dans "Les Harkis", les personnages de "Tirailleurs" font face à des dilemmes cruciaux. Bakary Diallo, le personnage incarné par Omar Sy, a choisi de rejoindre l’armée française pour sauver son jeune fils, enrôlé de force. Mais ce dernier est tiraillé entre la volonté de son père de déserter pour rentrer au pays et l’attrait d’une carrière militaire qu’il sent à portée de main.

 

"Plutôt que d’apporter un regard documentaire, j’ai souhaité, par la fiction, par l’incarnation, essayer de toucher les gens qui ne connaissent pas cette histoire", explique Mathieu Vadepied. "Il s’agissait pour moi d’inscrire un récit intime dans un contexte historique plus large, plus grand."

 

Des films sans fioritures pour susciter le débat

 

Dans le traitement de leurs sujets respectifs, les deux longs métrages arborent une esthétique sobre, qui contraste avec les gros moyens habituellement déployés pour produire des films de guerre. "Mon but était d’obtenir quelque chose de très artisanal et intime... sans effets grandiloquents, travellings, ni drones", indique Mathieu Vadepied, estimant pouvoir ainsi coller au plus près à l’histoire de ses personnages.

 

Philippe Faucon explique quant à lui que la forme de son film reflète un choix artistique mais aussi des contraintes budgétaires. "Nous avions un temps de tournage restreint pour des raisons économiques. Nous avons été obligés de travailler avec concision et en étant très sélectifs en tournant nos plans et nos séquences. Mais le choix de la simplicité est aussi un choix délibéré. Nous souhaitions raconter cette histoire sans recherche d’effets ni d’émotions forcées."

 

Loin du sensationnalisme qui contribue parfois à glorifier la guerre, "Les Harkis" et "Tirailleurs" cherchent l’authenticité de récits inscrits dans une époque douloureuse. Leurs deux réalisateurs espèrent ainsi susciter le débat et contribuer à modifier le regard sur ces pages de l’Histoire, encore aujourd’hui si difficiles à tourner.

 

Auteur: France24.com
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Comments

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    il y a 2 ans

    J'espère que le film reflétera la vraie histoire. Et mettra à nu le blanchissement des troupes qui ont soir disant libéré la France et orchestré par De Gaule. Des images sur lesquelles on voyait les officiers blancs tremblant de peur derrière les tirailleurs...

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    reply_author il y a 2 ans

    Malheureusement 80% des Histoires sont fausses et c'est d'autant plus difficile de montrer la vérité que les gens n'aiment pas trop la voir en face. . 

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    il y a 2 ans

    Une fois de plus on veut nous écrire notre propre histoire. Mais bon Oumar Sy est lá, aussi comme co producteur. J espère qu il a su être à la hauteur. L histoire coloniale est tout simplement la suite de l histoire de l esclavage. Dénier l humanité d une autre race parcequ on a les armes pour la faire plier. Les engagés étaient contraints, qui par la force, qui par la faim que les Français ont bien orquestrée en octroyant les terres qui nourrissaient les africains aux colons, même non Français, comme Espagnols et Portugais qui seront les futurs Pieds Noirs d Algérie. Histoire commune, mémoire différente ? Un grand sujet en tout cas. Moi je dirais: Crimes contre l HUMANITÉ! Pendant des siècles !

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    Wakh deugg il y a 2 ans

    Pendant ce temps en Afrique particulierement au Senegal , on fait le procès d'un Maire élu au suffrage universel d'avoie enlevé le nom de colonisateurs au profit de ceux qu'on fete dans ces deux films, Je pense sincèrement que le pouvoir rend fou, aigri, 

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    reply_author il y a 2 ans

    Omar Sy est français. Tout comme l'était Blaise Diagne ..

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    reply_author il y a 2 ans

    Ils relateront jamais LA VRAIE HISTOIRE , ce sera des "pertits bouts de vérité" , de la propagande pour touijours se donner le bon rôle surtiout dans la France fasciste d'aujoud'hui. LQreuir hiostoire m^me celle enseignée dans leurs écoles et unioversités est de la propagande, une somme de men,songes convenuis mauis jamais la vérité. Cette derniere sera trop dure à accepter pour la France d'hier et d'aujoud'hui. Avec une ingratitude au sommun. L'histoire de la France avec ses colonies Africaines est faite de scandales inommables, criminelles, barbaries , de choses insoutenables pour toute conscience humaine et rien a changé aujoud'hui à part les formes mais pour les mêmes résultats

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    il y a 2 ans

    C'est déjà une très bonne chose que les français soient capables de traiter de tels sujets. Même si Omar Sy est d'origine sénégalaise et de nationalité française, le fait qu'il ait pu réaliser et co-produire ce film avec France 2 est bien le signe d'une ouverture d'esprit qui ne se trouve pas souvent ailleurs.  L'histoire devrait nous enseigner la clairvoyance et éclairer l'avenir. 

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    he ben il y a 2 ans

    comment mettre cote a cote  tiralleurs senegalais et harkis ? c est un scnadale ! les tiralleurs senegalais ont ete araraché de leurs patrie par le france pour combattre et liberer la france , les harkis sont des algeriens traitres qui ont combattu avec la france contre leurs propres frere algeriens ! 

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    reply_author il y a 2 ans

    omar sy avec sa gueule de gaulois🤣🤣🤣🤣

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    il y a 2 ans

    hollywood s'interess au migrant d'autrefois

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    il y a 2 ans

    Le zoo financez vos films......Oin, oin, oin

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    reply_author il y a 2 ans

    nique la France 

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    reply_author il y a 2 ans

    tocard sy le gros nez francais🤣🤣🤣

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    il y a 2 ans

    B­­o­­n­­j­­o­­u­r, j­e m'a­­p­p­­e­lle Alissia, j'ai 21 ans) Dé­­­bu­t du mo­­dèle S­­­E­­X­­E 18+) J'a­­­ime êt­­­re photo­­­grap­­­hiée n­­u­­e) Veuil­­­lez noter me­­s phot­­os à l'adr­esse su­­­iva­nte -> W­W­W­­.­­­X­­­2­­1.­­F­U­­N

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    il y a 2 ans

    B­o­n­­j­­­o­u­­­r, j­­­e m'a­­­p­­p­­e­­lle Alisa, j'ai 21 a­ns) Dé­bu­t du mo­­­dè­­­le S­­­E­­X­E 18+) J'a­­­ime êt­­re pho­­to­­grap­­hi­­­ée n­u­e) V­e­­u­­i­­l­lez no­­­ter me­s phot­­­os à l'adr­­esse su­i­va­­nte -> W­W­­­W­­­.­X­­2­­­1.­­­F­U­­­N id09483169

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