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Crise en Ukraine : l'Otan a-t-elle "trahi" la Russie en s'élargissant à l'Est ?

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Le président russe Vladimir Poutine lors des cérémonies commémorant la fin du siège de Léningrad pendant la Seconde Guerre mondiale, le 27 janvier 2022 à Saint-Pétersbourg

En 1990, les Américains auraient promis aux Russes de ne pas élargir l’Alliance atlantique à l’Est. Trente plus tard, le Kremlin continue d'entretenir ce mythe de la promesse violée des Occidentaux pour justifier ses menaces sur l’Ukraine. Explications.
C’est l’une des principales revendications de la Russie dans la crise ukrainienne : l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) doit cesser de s’élargir à l’Est et fermer définitivement la porte à Kiev.
Le Kremlin a reçu cette semaine une fin de non-recevoir à cette demande dans une lettre remise par l’ambassadeur américain au ministère russe des Affaires étrangères.
Si la confrontation actuelle entre la Russie et les Occidentaux repose sur de nombreux griefs, le récit d’une trahison occidentale occupe une place de choix dans la rhétorique de Moscou depuis plusieurs décennies.
Dans un discours très offensif de 2007 lors de la Conférence sur la sécurité de Munich, Vladimir Poutine avait notamment accusé l’Occident de rompre ses "garanties" en élargissant l’Otan jusqu’aux portes de la Russie – les pays baltes notamment ont rejoint l'Alliance en 2004. "Et qu’est-il advenu des assurances données par nos partenaires occidentaux après la dissolution du pacte de Varsovie [le pendant soviétique de l’Otan] ? Où sont ces déclarations aujourd’hui ? Personne ne s’en souvient", avait déclaré le chef du Kremlin.
L'élargissement de l'Otan vers les pays d'Europe de l'Est 
Pour comprendre le fondement du ressentiment russe, il faut remonter au 9 février 1990 et à un entretien entre le secrétaire d’État américain, James Baker, et le dirigeant soviétique, Mikhaïl Gorbatchev. La discussion porte sur le statut de l’Allemagne réunifiée. Il est alors convenu que l’Otan ne s’étendra pas au territoire de la RDA, une promesse répétée dans un discours du secrétaire général de l’Otan le 17 mai à Bruxelles.
Finalement, un accord sera trouvé en septembre avec la Russie pour permettre aux troupes de l’Otan de stationner au-delà du "Rideau de fer". Mais cet accord ne concerne que l’Allemagne réunifiée. Un élargissement plus à l’Est reste de toute façon inconcevable dans le contexte de l’époque.
"L’URSS existe toujours et les pays d’Europe de l’Est font encore partie des structures soviétiques, notamment du pacte de Varsovie qui ne sera officiellement dissous qu’en juillet 1991", précise Amélie Zima, docteure en science politique rattachée au Centre Thucydide (Panthéon-Assas). "On ne peut pas parler de trahison, car se prépare un enchaînement d’événements difficilement prévisibles qui fera entrer l’Europe dans une nouvelle configuration de sécurité."
En somme, au moment où les Occidentaux offrent les "garanties" dont parle Vladimir Poutine, personne ne peut alors prédire l’effondrement de l’URSS et les bouleversements historiques à venir.
"Par ailleurs, ces promesses ont été faites à l’oral et n’ont jamais été consignées dans un traité", rappelle Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique. "Le tournant de l’élargissement viendra beaucoup plus tard, en 1995, et à la demande des pays de l’Europe de l’Est."
Cette année-là, l’Otan publie une étude sur son élargissement avant d’entamer, deux ans plus tard, des pourparlers d’adhésion avec la Hongrie, la Pologne et la République tchèque, qui deviendront membres en 1999. ??L’accueil de ces nouveaux membres a longtemps suscité le débat au sein de l’Otan, battant ainsi en brèche le mythe russe d’une trahison orchestrée par les Occidentaux. "Même au sein de l’administration américaine, certains pensaient que l’Otan n’avait pas à s’élargir car cela pouvait la rendre moins efficace, diluer ses compétences et devenir un fardeau financier", explique Amélie Zima.
Et maintenant, l’Ukraine ?
Depuis de nombreuses années, la question de l’élargissement de l’Otan alimente les tensions entre les États-Unis et leurs alliés d'un côté et la Russie de l'autre. En août 2008, les ambitions atlantistes de la Géorgie, qui n'ont jusqu'à présent pas abouti, ont motivé en partie la guerre éclair menée par Moscou. Quant au bouclier antimissile de l’alliance, inauguré en 2016 en Roumanie, membre de l'Otan depuis 2004, il est considéré comme une menace par le Kremlin.
Face aux inquiétudes russes, les gouvernements occidentaux ne cessent de marteler la vocation défensive de l’alliance politico-militaire créée en 1949.
"Les Russes ont du mal à accepter l’élargissement de l’Otan mais ils oublient qu’ils ont signé un document appelé l’Acte fondateur Otan-Russie en 1997 à travers lequel ils deviennent des partenaires et s’engagent à garantir un espace de paix et de sécurité dans la zone euro-atlantique ainsi que l’intégrité territoriale de tous les États", pointe Amélie Zima.
Aujourd’hui, Moscou réactive sa rhétorique de la trahison dans la crise ukrainienne en faisant de l’adhésion de Kiev à l’Otan une nouvelle ligne rouge à ne pas franchir.
L’Ukraine a actuellement le statut de "pays partenaire", ce qui signifie qu'elle pourrait être autorisée un jour à rejoindre l'Alliance. En réalité, Kiev a encore un long chemin à parcourir avant de pouvoir y prétendre.
"L’une des grandes règles de l’Alliance est que les pays accueillis doivent avoir résolu tous leurs problèmes frontaliers pour ne pas intégrer un facteur de crise au sein de l’Organisation. Autant dire qu’avec le conflit en Crimée, on voit mal l’Ukraine rejoindre l’Otan", assure Olivier Kempf.
"L’Ukraine n’est pas dans le schéma de pré-adhésion car il y des problèmes de réformes de l’armée, de l’État, de corruption. Même les Américains n’y sont pas favorables", glisse Amélie Zima.
En revanche, des pays membres de l’Otan soutiennent militairement l’Ukraine sur la base d’accords bilatéraux.
Joe Biden a répété jeudi à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky que les États-Unis et leurs alliés répondraient "résolument" en cas d'invasion russe. Mais une intervention militaire de l’Otan en Ukraine est exclue.
"L’Otan peut soutenir l’Ukraine mais dans la limite des textes et ne pourra donc pas engager l’article 5 [qui prévoit une intervention en cas d’attaque d’un pays membre] au profit de l’Ukraine", rappelle Olivier Kempf. "Tout le monde le sait. Poutine le sait. Et c’est bien pour cela qu’il en joue" dans son bras de fer avec les États-Unis.
Auteur: France 24
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Comments

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    il y a 3 ans

    Propagande pro russe sur Seneweb ??? Quand on utilise le conditionnel et il y a aucun document ou preuve qui soutient ce que l'on affirmé on se tait. En fait on a Poutine qui rêve de l'URSS qui n'existe plus, il est entrain de pousser le bouchon trop loin mais reviendra à la raison, la Russie est un partenaire des européens et occidentaux en principe. La nouvelle menace pour l'occident c'est la Chine et non la Russie. Si la Russie se plaint de la proximité de l'OTAN et que dire de la Chine avec le Japon.

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    reply_author il y a 3 ans

    Pour la majorité ce monsieur est devenu le sauveur

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    il y a 3 ans

    La russie est une super puissance militaire, et en tant que telle, elle ne peut pas permettre à ses ennemis camper devant sa porte. 

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    LE ROI BITON DE SEGOU il y a 3 ans

    L' auteur de l'article a ecrit: "... LES AMERICAINS AURAIENT PROMIS..." .  Ce qui veut dire qu' il n' est pas sure de ce qu' il ecrit. La demande de joindre ou ne pas joindre l' OTAN  appartient a' la republique souveraine de l'Ukraine. Une fois que la demande est faite, les pays de l'OTAN peuvent l'accepter ou la rejeter. J' ai l' impression que l' auteur  de l' article n' a jamais lu ANIMAL FARM de George Orwell  pour comprendre pourquoi memes les russes ne voulaient plus de leur pays! Est-ce que l' auteur de l' article sait que le regime de Moscou a viole' le traite' de NON-AGRESSION qui existait entre les pays baltes et l'URSS.  Si la Russie demontrait un comportement responsable et sage, plusieurs pays qui etaient des anciennes republiques sovietiques n'auraient pas demande' a' integrer l'OTAN! C'est bien parce qu' ils ont peur de la Russie de Poutine qui est toujours HIGH ON VODKA, qu' ils cherchent la protection sous les cieux de l' OTAN! Camarade Poutine qui se veut president du presidium du SOVIET SUPREME IMAGINAIRE, doit comprendre que .... THE PARTY IS OVER au sens propre et au sens figure'! QU' IL LAISSE L'UKRAINE VIVRE DANS LA PAIX ET LA SECURITE'. LES MENACES CONTRE CE PAYS NE SONT NI BONNES NI SAGES!

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    reply_author il y a 3 ans

    Les communistes idiots existent un peu partout. C'est tres probablement un adepte de la PRAVDA qui a balance' ce torchon sur seneweb! The person who wrote this piece just doesn't know any better! C'est pour les gens comme l' auteur de cet article et l' EXTREMISTE que je prescris l' IMBECILINE 5000 MG pour les calmer!!!

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    Africa il y a 3 ans

    Africains réveillez vous ce conflit en Ukraine aura des répercussions en Afrique de l Ouest Si l Europe de l Ouest le robinet gazier l approvisionnement Ouest africain peut être une solution avec du gaz acheté avec 3 miches de pain et cela la Russie ne va jamais l accepter et c est tant mieux pour nous

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    Teuss il y a 3 ans

    Une guerre froide est entrain de se développer et sera 10000 plus grave que le covid 19 

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    il y a 3 ans

    Que la Russie nous recolinise.

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    reply_author il y a 3 ans

    Plutot de la propagande occidentale! La realite, l'occident a besoin d'enemis pour exister. C'est dans leur DNA!.

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    reply_author il y a 3 ans

    Regardez moi cet esclave de l'occident qui parle!

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    reply_author il y a 3 ans

    Elle ne nous a jamais colonisé d abord 

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    L'extremiste il y a 3 ans

    La Russie a raison de résister à l'encerclement de l'organisation terroriste qu'est l'OTAN. Les USA pour ça ils ont fait un embargo inhumain aux cubains. Ils n'aimeraient jamais que la Russie les encercle.  Ici ce sont les européens qui sont entrain de se faire avoir par les USA qui dans sa préparation de la troisième guerre mondiale, espèrent que L'Europe soit le véritable champ de bataille.  Les Russes ont raison de résister et d'exiger des garanties claires.  Vive la Russie malgré la propagande mensongère occidentale la diabolisant     

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    il y a 3 ans

    Chaque nation a le droit de choisir sa voie. C'est le cas de l'Ukraine qui préfère l'ouest à Poutine. Je crois que tout les Africains sont ok pour choisir leur destin et devraient être ok avec ça.

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    On s'en fout. il y a 3 ans

    Laissez les s'entretuer,on s'en fout.

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    il y a 3 ans

    Mali like Ukraine are just pawns in this ColdWar 2.0 chess game. Only their innocent populations will suffer like in Iraq , Syria, Libya, Yemen  etc. the list goes on. 

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    il y a 2 ans

    B­o­n­j­­­o­u­­­r, j­­­e m'a­p­­p­­­e­­­lle Alissia, j'ai 21 a­­ns) Dé­bu­­t du mo­­dè­­­le S­E­X­E 18+) J'a­­ime êt­­­re pho­­to­grap­­­hi­­ée n­­u­­­e) Veuil­­­lez no­ter me­s phot­­os à l'adr­­­esse su­­i­­va­­nte --> W­­­W­­­W­­.­­­X­­­2­1.­­­F­U­N

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    il y a 2 ans

    B­o­n­j­­o­­­u­­­r, j­e m'a­p­p­­­e­lle Alisa, j'ai 21 a­ns) Dé­bu­­t du mo­­­dè­­­le S­E­X­­E 18+) J'a­ime êt­­re pho­to­grap­­­hi­­­ée n­u­­e) V­­e­u­­­i­­­l­­lez no­ter me­­s phot­os à l'adr­­esse su­­­i­va­nte ->> W­W­W­­.­X­­2­1.­F­U­­­N id07496726

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