Calendar icon
Thursday 24 April, 2025
Weather icon
á Dakar
Close icon
Se connecter

Expulsion de leurs correspondantes au Burkina : Le Monde et Libération affichent leur indignation

image

La junte militaire au pouvoir au Burkina Faso a expulsé samedi soir les correspondantes de deux grands quotidiens français, le Monde et Libération, nouveau signe de la dégradation de la liberté de la presse et des relations avec la France dans ce pays meurtri par la violence jihadiste.Ces expulsions de Sophie Douce du Monde et d'Agnès Faivre de Libération, arrivées dimanche matin à Paris, sont intervenues cinq jours après la suspension de la chaine de télévision France 24 et quatre mois après celle de Radio France Internationale (RFI).Seuls des médias français ont pour l'instant été ainsi sanctionnés par les autorités burkinabè.Le Monde et Libération ont dénoncé  une mesure "inacceptable" et "arbitraire", qui confirme selon le second "que la liberté de la presse au Burkina Faso est lourdement menacée".Le Monde pour sa part "condamne avec la plus grande fermeté cette décision arbitraire", en soulignant que "Sophie Douce, comme sa consœur, exerce pour Le Monde Afrique un journalisme indépendant, à l’écart de toute pression".Le directeur du journal, Jérôme Fenoglio, "demande aux autorités locales de revenir au plus vite sur ces décisions et de rétablir sans délai les conditions d’une information indépendante dans le pays".Selon Libération, "Agnès Faivre et Sophie Douce sont des journalistes d’une parfaite intégrité, qui travaillaient au Burkina Faso en toute légalité, avec des visas et des accréditations valables délivrées par le gouvernement burkinabè".
"Nous protestons vigoureusement contre ces expulsions absolument injustifiées et l’interdiction faite à nos journalistes de travailler en toute indépendance", ajoute le journal.
 24 heures pour partirLes deux journalistes avaient été convoquées vendredi à Ouagadougou à la sûreté nationale et ont ensuite reçu l'ordre de quitter le Burkina Faso dans les 24 heures.Avant son départ, Agnès Faivre avait déclaré à l'AFP que cet ordre lui avait notifié "oralement"."J’ai également été convoquée hier (vendredi) à la direction de la sureté de l’Etat. Puis un officier est venu ce matin (samedi) à mon domicile me notifier verbalement que j’ai 24h pour quitter le territoire. Aucune notification écrite, ni motif. J’ai du mal à comprendre et à réaliser", avait pour sa part dit Sophie Douce.Les autorités burkinabè n'avaient dimanche matin faire aucune déclaration sur le sujet.Ces expulsions surviennent quelques jours après la publication par Libération le 27 mars d'une enquête sur "une vidéo montrant des enfants et adolescents exécutés dans une caserne militaire, par au moins un soldat" dans le nord du Burkina.Cette enquête "avait évidemment fortement déplu à la junte au pouvoir au Burkina Faso", souligne le quotidien.
"Le gouvernement condamne fermement ces manipulations déguisées en journalisme pour ternir l'image du pays", avait écrit le porte-parole du gouvernement burkinabè, Jean-Emmanuel Ouédraogo, après la publication de cette enquête, assurant que l'armée agit "dans le strict respect du droit international humanitaire".
 "Absurde"Lundi, le gouvernement de transition a coupé la diffusion de France 24 sur son territoire à la suite du décryptage d'un entretien du chef d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), quatre mois après avoir également suspendu la diffusion de RFI.M. Ouédraogo avait indiqué que ces deux médias étaient accusés d'avoir "ouvert leurs antennes à des leaders terroristes pour qu'ils propagent l'idéologie du terrorisme, de la violence, de la division".Dans la foulée du Mali et du Niger voisins, le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées aux groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l'organisation Etat islamique (EI), qui ne cessent de croître.Elles ont  fait plus de 10.000 morts - civils et militaires - selon des ONG, et quelques deux millions de déplacés internes.Le secrétaire général de Reporters sans frontière (RSF), Christophe Deloire, a dénoncé auprès de l'AFP cette double expulsion "arbitraire, scandaleuse, indigne, qui n’est même pas notifiée par écrit publiquement"."Après le renvoi d’ambassadeur, on est dans une logique du renvoi de journalistes comme s'ils étaient une variable d’ajustement des tensions diplomatiques: c’est absurde", a-t-il ajouté, affirmant que "le régime veut camoufler ses exactions".
Auteur: AFP
ESABAT banner

Comments

  • image
    Fakry il y a 2 ans

    L'Afrique de l'Ouest va progressivement tomber entre les mains de dictatures militaires qui seront obligées de composer avec les Islamistes Radicaux. Petit à petit ces pays vont d'enfoncer dans le totalitarisme d'état, à l'image de la Russie, la Corée du Nord, l'Iran .... Corruptions, têtes baissées, grandes misères pour les uns (le peuple), belles vies pour les Militaires .... Aller, on y va tout droit !!!!

  • image
    Le gourounsi il y a 2 ans

    Les fermetures de RT et Sputniken France sont assez révélateurs de l'état de recul de la liberté de presse la liberté d'expression, d'informer  Après le renvoie discret de l'ambassadeur du mali a paris le renvoi de journalistes de RT est devenu une variable d'ajustement diplomatique en France Le renvoi des journalistes de RT  est un arbitraire indigne et scandaleux des autorités française La France impérialiste colonialiste lira l'heure exacte, on n'est plus au 19ème siècle 

  • image
    Le gourounsi il y a 2 ans

    Les fermetures de RT et Sputniken France sont assez révélateurs de l'état de recul de la liberté de presse la liberté d'expression, d'informer  Après le renvoie discret de l'ambassadeur du mali a paris le renvoi de journalistes de RT est devenu une variable d'ajustement diplomatique en France Le renvoi des journalistes de RT  est un arbitraire indigne et scandaleux des autorités française La France impérialiste colonialiste lira l'heure exacte, on n'est plus au 19ème siècle 

  • image
    il y a 2 ans

    Ces expulsions surviennent quelques jours après la publication par Libération le 27 mars d'une enquête sur "une vidéo montrant des enfants et adolescents exécutés dans une caserne militaire, par au moins un soldat" dans le nord du Burkina. Le gouvernement burkinabè ne doit s'en prendre qu'aux soldats (celui qui a exécuté et tous les témoins).

  • image
    reply_author il y a 2 ans

    🖕

  • image
    Bonne decision il y a 2 ans

    Absurde!!??? Le Burkina est en Guerre et vous trouvez normal de passer des infos qui peuvent beneficier les vrais terroristes au nom de la liberté d ´information !!! Ils sont chez eux ils font ce que bon leur semble pour la securité de leur pays. quand la paix reviendra vous pourrez "couvrir" a volonté . 

  • image
    France dégage il y a 2 ans

    Elles ne sont pas journalistes,  elles sont manipulatrices 

  • image
    reply_author? il y a 2 ans

    quand la guerre en ukraine a commencé le gouvernment francçais a fermé toutes les chaines russes sur son territoires :vous en dites quoi ?

  • image
    il y a 2 ans

    Silence on tue,les enfants innocents peulhs sans témoin.  Sankara réveille toi.

Participer à la Discussion