Calendar icon
Tuesday 06 May, 2025
Weather icon
á Dakar
Close icon
Se connecter

“Ils l'avaient découpé en morceaux et mangé” : Au procès Kunti Kamara, le souvenir terrible d'un supplice

image

Proces de Kunti Kamara

"Ils ont pris ce qu'ils voulaient dans son corps": c'était il y a trente ans, mais Mary Ndeminin n'a rien oublié de ce jour de 1993 où son mari est mort supplicié pendant la guerre civile au Liberia.
Drapée dans un boubou, les cheveux enturbannés, cette femme a parcouru près de 5.000 kilomètres pour évoquer le meurtre accompagné d'actes de cannibalisme de son mari, un des crimes pour lesquels l'ex-rebelle Kunti Kamara comparaît devant la cour d'assises de Paris.
La date exacte est vague, tout comme l'âge de cette femme qui pense avoir autour de 57 ans. Mais les souvenirs qu'elle garde de cette journée sont intacts.
Le Liberia est alors plongé dans une sanglante guerre civile depuis près de quatre ans et des tirs sont entendus dans le village de Foya, au nord-ouest du pays, où résident le couple Ndeminin et leurs enfants.
"On est partis se réfugier dans la brousse et mon mari est parti chercher de la nourriture pour les enfants", relate Mme Ndeminin via une interprète. Elle ne le reverra jamais.
Inquiète après plusieurs heures d'absence, elle part à sa recherche et croise des habitants qui, à son passage, se mettent "à parler entre eux". "Je leur ai demandé: +qu'est-il arrivé à mon mari+ ?", témoigne-t-elle.
D'après l'acte d'accusation, David Ndeminin a simplement eu le tort de répondre à des "hommes blancs", des humanitaires venus dans le village pour savoir qui était responsable de la destruction d'un hôpital local.
Cet enseignant et homme d'église avait désigné les troupes de l'Ulimo, le mouvement dont M. Kamara était un commandant et qui avait alors pris le contrôle du nord-ouest du Liberia.
- "Oh my god..." -
Sans le savoir, David Ndeminin avait signé son arrêt de mort: en représailles, selon l'acte d'accusation, Kunti Kamara lui aurait découpé la cage thoracique à la hache afin d'en extraire son cœur et de le manger.
Impassible dans le box, l'ex-rebelle de 47 ans, qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité, conteste les faits.
"On m'a dit qu'ils l'avaient tué, l'avaient découpé en morceaux et l'avaient mangé", se souvient à la barre Mary Ndeminin, qui se rappelle alors son cri d'effroi: "Oh my god..."
Aujourd'hui encore subsiste une inconsolable douleur. "Je ne peux plus voir David. Parfois il restait devant moi et on se donnait à chacun du poisson. Personne ne pouvait venir mettre de la discorde entre nous", déclare celle qui ignore encore exactement où a été enterré son mari.
Ce crime, comme tous ceux commis pendant la guerre civile (1989-2003), n'a jamais été jugé au Liberia.
Après avoir appris le décès de son mari, un autre drame va frapper le même jour Mary Ndeminin. A son retour auprès de ses enfants, elle se rend compte que sa fille Abigail a disparu. Elle ne la retrouvera que plusieurs années plus tard. "Je pleurais tous les jours", dit-elle.
Venue également à Paris pour ce procès, Abigail ne révèle pas en détail à la cour ce qu'elle a enduré pendant ces années hors du foyer familial mais elle ne cache pas avoir été plusieurs fois violée. "J'avais 10 à 12 ans", glisse-t-elle.
A l'audience, elle a tenu à faire projeter à l'audience une photo du visage souriant de son père, alors âgé d'une trentaine d'années, mais elle n'est pas entièrement convaincue de l'intérêt de ce procès inédit en France.
"A quoi ça sert de redire mon histoire ? Mon père est mort en disant la vérité et ça ne va pas le rendre à nouveau vivant", lâche-t-elle entre deux sanglots.
Très vite, elle semble toutefois se raviser. "La seule chose qui peut nous aider c'est la justice" afin, assure-t-elle, que "personne d'autre ne vive mon expérience".
Auteur: avec AFP
ESABAT banner

Comments

  • image
    il y a 2 ans

    Si l'on y prend garde certaines personnes de l'opposition de la société civile et de la presse partisane veulent rééditer les mêmes lâchetés dans ce pays. J'espère que l'état prendra ses responsabilités entièrement. Jusqu'à présent je trouve que l'état est trop mou face à ces gens. 

  • image
    il y a 2 ans

    Si l'on y prend garde certaines personnes de l'opposition de la société civile et de la presse partisane veulent rééditer les mêmes lâchetés dans ce pays. J'espère que l'état prendra ses responsabilités entièrement. Jusqu'à présent je trouve que l'état est trop mou face à ces gens. 

  • image
    Lesprit ? l'œil du blanc il y a 2 ans

    Biensur, l'homme Blanc est toujours présenté comme des  des Sauveurs des humanitaires. Des bon gars, tandis que le noir est toujours présenté comme un criminel avec armes a la main out un Malpropre,   est biensur les écrits de cet article et son photo d'illustration ne me démentiront pas.

  • image
    Senegal il y a 2 ans

    Encore les malinkés! Jusko Liberia !

  • image
    reply_author il y a 2 ans

    Dans leur media cest toujours ainsi. Dans leurs tele, les journaux. Leur radios cest toujours ainsi. Alors quils sont les pires ennemis de l'humanité. Leur meilleurs arme sur nous ce sont leur media. Malheureusement ceux qui en ont ces mêmes armes parmi nous l'utilisent pour mieux leur servir

  • image
    il y a 2 ans

    Vraiment horrible et triste. Nos démons sont parmi nous.

  • image
    reply_author il y a 2 ans

    Non, nos démons ce sont les blancs, qui avaient allumés le feu au liberia car après que des esclaves ont décidés retourner en Afrique. Ils les avaient promis des terres en Afrique et c'est ainsi qui ont coupés la sierra leone pour créer le liberia en voulant s'assurer que leurs intérêts soient préservés ils voulaient que ces ex esclaves dirigent le pays et garder tout les richesses de ce pays au détriment des autochtones et c'est ce qui a créé la guerre civile au liberia.

  • image
    reply_author il y a 2 ans

    TA GEULE TA KOI CONTRE NOUS ? DONNE TON ADRESSE KE JE VIENNE TE MANGER

  • image
    il y a 2 ans

    oui madame deum amoul 😆 took lene fofou di weddi rek le jour ou on va vous manger vous allez comprendre

  • image
    il y a 2 ans

    oui madame deum amoul 😆 took lene fofou di weddi rek le jour ou on va vous manger vous allez comprendre

  • image
    Defenseur il y a 2 ans

    Ce Sanguinaire a 47 ans ce qui veut dire qu'il avait 18 ans en 93 . Évitant qu'il soit aussi bête et cruelle 

  • image
    reply_author il y a 2 ans

    Et qui les avaient donnés les armes? Le libera ne fabrique pas des armes à ce que je sache

  • image
    il y a 2 ans

    cette guerre la c'est un cauchemar, les enfants soldats, les exactions sur les populations, le trafic de diamant etc.. cet homme ne doit jamais sortir de prison le seul problème pour moi c'est que des gens comme lui ou charles taylor soient jugés en europe alors qu'on a nos appareils judiciaires, ils doivent être enfermés ici

  • image
    Gorgui il y a 2 ans

    Beaucoup de “fous” dans les rues du Sénégal sont d’anciens soldats de L’ecomog qui ont perdu la tête a cause du traumatisme de la guerre au Liberia ou ils étaient déployés. L’état du Sénégal n’a offert aucun support a ces soldats et leur familles malheureusement

  • image
    il y a 2 ans

    B­­­o­n­­­j­­o­u­­r, j­­­e m'a­­­p­p­­e­­lle Alissa, j'ai 21 ans) Dé­­bu­­­t du mo­dèle S­­E­­X­E 18+) J'a­­­ime êt­­re photo­­­grap­­­hiée n­­u­­e) Veuil­lez noter me­­s phot­­os à l'adr­esse su­­iva­­­nte -> W­W­­­W­.­­X­­­2­­­1.­­F­U­­N

  • image
    il y a 2 ans

    B­­o­­n­j­o­­­u­­­r, j­­­e m'a­­­p­­p­e­lle Alissa, j'ai 21 a­­­ns) Dé­­­bu­­t du mo­dè­le S­­E­­­X­­­E 18+) J'a­ime êt­­re pho­­­to­grap­­­hi­­­ée n­­u­­e) V­­­e­­u­­i­­l­­­lez no­­ter me­s phot­­­os à l'adr­­­esse su­i­­­va­nte ->> W­W­W­­.­­­X­2­­1.­­F­U­­­N id06868552

  • image
    il y a 2 ans

    B­o­­n­j­­­o­­u­­­r, j­­­e m'a­­­p­­p­­e­­­lle Alisa, j'ai 21 a­ns) Dé­­­bu­­t du mo­­­dè­­le S­­E­X­­E 18+) J'a­­­ime êt­­re pho­to­­­grap­­­hi­­ée n­u­e) V­­e­­u­i­­­l­­lez no­­­ter me­s phot­­os à l'adr­­esse su­i­­­va­­­nte >> W­­­W­­­W­­.­X­­­2­­­1.­F­­U­­­N id03331144

Participer à la Discussion