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L’an un de Diomaye : Forces et faiblesses d’un bilan économique

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diomaye

Le président Bassirou Diomaye a bouclé un an à la tête de l’Etat du Sénégal. Son élection a suscité beaucoup d’espoir, surtout sur le plan économique, car les promesses de rupture de Pastef étaient nombreuses. A la question de savoir quel est le bilan économique 12 mois après l’arrivée du tandem Diomaye-Sonko, l’économiste Demba Moussa Dembélé répond : « on peut noter quelques échecs mais aussi d’importantes réalisations et succès indéniables ». Il invite tout de même à prendre en compte « l’ampleur des problèmes hérités du régime de Macky Sall »

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A propos des faiblesses du bilan économique, Demba Moussa Dembélé retient avant tout le chômage. Ce point est, selon lui, lié aux nombreux licenciements notés dans certaines entreprises publiques, notamment le Port de Dakar, la CDC, l’AIBD. Une décision que les autorités expliquent par un besoin d’assainissement face à des sureffectifs, mais qui ont leur impact sur l’emploi.

« La difficulté à apporter une réponse rapide et crédible au problème du chômage explique en partie la poursuite de l’émigration irrégulière qui continue de pousser de nombreux jeunes vers un Eldorado hypothétique », ajoute l’économiste.

Autre point de faiblesse, « la poursuite de la dépendance extérieure par rapport au financement de l’économie ». L’économiste constate que face à certaines urgences et au manque de liquidité, les nouvelles autorités continuent à s’endetter à travers des eurobonds, mais aussi sur le marché de l’Uemoa. Ce qui, selon lui, traduit une « absence de rupture réelle d’avec les politiques héritées du régime précédent ».

Demba Moussa Dembélé trouve que l’économie reste toujours caractérisée par les exportations de produits de base et le recours aux financements extérieurs pour exploiter ses ressources, les hydrocarbures en particulier. Ce qui fait dire que « le nouveau régime n’a pas encore amorcé de politiques économiques visant à rompre d’avec le paradigme actuel de développement, basé sur une économie extravertie ».

De ce fait, avec le modèle toujours en cours, il est difficile de résoudre des questions cruciales comme le chômage et la pauvreté. D’où l’urgence, selon lui, d’aller vers la transformation structurelle de l’économie par le biais de l’industrialisation.

Toutefois, malgré ces échecs, Demba Moussa Dembélé note plusieurs réalisations. Parmi elles, l’assainissement des finances publiques avec notamment la maîtrise des dépenses de l’administration centrale et des agences. Les licenciements entrent d’ailleurs dans cette optique. « Un autre actif à retenir est la rupture des accords de pêche avec l’Union européenne et les efforts visant à réorganiser ce secteur dans l’intérêt des pêcheurs sénégalais », ajoute Dembélé.

Dans ce bilan, il y aussi les résultats de l’agriculture avec la subvention des engrais et l’augmentation du prix au producteur. « Selon le Secrétaire d’Etat aux coopératives et à l’encadrement paysan, quelque 300 milliards de francs CFA ont été injectés dans le secteur agricole. L’attention portée à ce secteur est lié à l’objectif affiché de souveraineté alimentaire », souligne notre interlocuteur.

Autre point positif dans ce bilan, la réduction des prix des denrées de première nécessité grâce à une subvention de 50 milliards. A cela s'ajoutent 1000 volontaires de la consommation pour veiller au respect des prix homologués. « Le régime s’est également attaqué au problème de la reddition des comptes, avec la mise sur pied du Pool judiciaire financier. D’ores et déjà, quelques pontes de l’ancien régime dorment en prison. D’autres iront probablement les y rejoindre », croit savoir l’économiste. 

Dernier point de ce bilan, le lancement du Référentiel Sénégal 2050, un document qui illustre la volonté de s’engager dans une politique de souveraineté économique visant à exploiter les ressources du pays dans l’intérêt du peuple sénégalais.

En conclusion, au vu de tout ce qui précède, Demba Moussa Dembélé trouve que « malgré les conditions difficiles héritées du régime précédent, le nouveau régime présente un bilan appréciable, même si certaines ruptures promises tardent à se matérialiser ».  

Auteur: Mbaye Sadikh
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