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Afrique-France : Les raisons d’un désamour

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Les relations de plus en plus heurtées entre l’Afrique et la France touchent à la fois autorités et populations dans le continent. Les raisons sont à chercher dans l’économie et les armes.Lors des manifestations à Dakar dans la semaine du 03 au 07 mars, les entreprises françaises ont été prises pour cible. Outre Auchan particulièrement visé, il y a eu Total, Orange et Eiffage qui ont tous connu des actes de pillage et de vandalisme. Au Mali, la tension est actuellement au plus vive entre Bamako et Paris au sujet de la société de sécurité privée russe, Wagner.Sur la Tribune de l’Onu, le samedi 25 septembre, le Premier ministre Choguel Maïga a dénoncé « l’abandon en plein vol » du Mali par la France. Des propos qui ont mis le président français hors de lui. « C'est inadmissible. C'est une honte et ça déshonore ce qui n'est même pas un gouvernement », déclare Macron qui met ainsi en doute la légitimité des autorités de transition, tout en rappelant que cette sortie de Maïga intervient à quelques jours de la mort du soldat français Maxime Blasco, tué au combat au Mali.Au-delà des questions morales et des coups de sang de part et d’autre, ces actes posent un débat de fonds : les relations heurtées entre la France et l’Afrique, Etat comme population. En effet, de plus en plus se développe dans le continent un sentiment anti-français. Le Le Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine (Frapp-France dégage) dirigé au Sénégal par l’activiste Guy Marius Sagna en est un exemple.Des entreprises européennes à boycotterCe mouvement avait d’ailleurs publié, il y a environ un an, une liste d’entreprises européennes à boycotter pour mettre fin au néocolonialisme. Il s’agit des multinationales du pétrole Total, Exxon, Texaco, BP, Shell, Aramco et Eni que les Sénégalais devaient boycotter. Parallèlement, une liste des pétroliers sénégalais tels que Elton et EDK Oil a été publiée pour inviter les Sénégalais à s’y approvisionner.Cette publication de Guy Marius Sagna et Cie faisait suite au propos de Macron en octobre 2020 affirmant que la France n’abandonnera pas les caricatures contre le Prophète Mouhamad (Slhw). « Dans les jours à venir, le Frapp élargira cette liste d’entreprises françaises et impérialistes à boycotter », ajoutait le communiqué.Le jeudi 25 février dernier, suite à la proclamation des résultats du second tour au Niger accordant la victoire à Mouhamed Bazoum vainqueur, des manifestations éclatent à Niamey. Moussa Kaka le correspondant de Rfi a été pris pour cible pour le rôle réel ou supposé joué par les médias français dans cette élection. Sa maison a été attaquée par les manifestants. «Ils ont tout cassé, ils ont mis le feu», déclare le concerné à l’Afp.Ironie de l’histoire, 14 ans avant, ce même Moussa Kaka a été la cible du pouvoir. Durant un an, il a été emprisonné par l’ancien Président Mamadou Tandja qui l'accusait d'être de connivence avec la rébellion touarègue. A l’époque, il était considéré comme un héros par la population.Alpha Condé et les journalistes françaisEn réalité, les médias français sont toujours considérés comme des outils de propagandes et de domination de la France dans le continent. Le mercredi, 24 février 2021, procédant au lancement de la première édition du Guinea investissement forum, le président Alpha Condé s’en était pris aux médias du pays de Macron. «Les journalistes français ne respectent pas les chefs africains », disait-il, promettant de se faire respecter.« On doit se comporter avec moi comme avec le président français. Ce que tu ne peux pas faire avec le président français, tu ne le feras pas avec moi. C’est pourquoi RFI et France 24 racontent ce qu’ils veulent. Mais le mensonge peut aller vite, mais la vérité rattrape toujours », fulminait-il, rapporté Médiaguinée.comSi ce ne sont pas les entreprises ou les médias, c’est alors le patrimoine culturel. En octobre 2020, Emery Mwazulu Diyabanza, un militant congolais et quatre autres personnes ont été jugés en France et condamné à 1000 euros pour avoir tenté de voler un objet africain dans un musée. Sur les médias sociaux, le concerné affirme qu'il était parti réclamer les biens volés à l'Afrique.Aujourd’hui, des activistes comme Kemi Seba, Franco-béninois, président d’Urgences panafricanistes ou des intellectuels à l’image de Ndongo Samba Sylla, Demba Moussa Dembélé, Kako Nubukpo cristallisent le sentiment anti-impérialiste, comme le prouve le débat sur le Franc Cfa. Le détournement par la France, avec l’aide d’Ouattara, du projet de création d’une monnaie unique, Eco, dans l’espace Cédeao n’a fait que raviver les tensions.Au Mali, les relations heurtées avec Paris n’ont pas commencé avec le règne de Assimi Goïta et Choguel Maïga. Exaspéré par les critiques contre la présence militaire de la France en Afrique, le Mali en particulier, Emmanuel Macron a convoqué les chefs d’Etat du G5 Sahel à Paris pour qu’ils aillent dire au monde entier que ce sont eux qui ont besoin de la France, afin de légitimer ces interventions militaires. Mais le sommet n’a rien changé sur le sentiment anti-français auprès des populations.Avant le Mali, la prise de bec a eu lieu avec le Gabon, suite à l’élection contestée d’Ali Bongo. La France avait affirmé à demi-mot que le fils d’Oumar Bongo n’était pas le vainqueur de scrutin. Ce qui avait provoqué la colère de Libreville.Patronat français : « Notre image recule chaque année »En vérité, l’image de la France dans le continent ne cesse de se dégrader, de même que son influence, surtout économique. « La France est très présente en Afrique, nous avons une relation de longue date qui est à la fois sentimentale, culturelle, militaire, économique, diplomatique… Nous sommes l’un des premiers pays en matière d’aide au développement, les entreprises que nous représentons réalisent 60 milliards d’euros de chiffre d’affaires en Afrique, et pourtant notre image recule chaque année. Nous devrions nous interroger sérieusement. »Ces mots de Étienne Giros, Président délégué du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN) traduisent à la fois de l’inquiétude et de l’exaspération. C’était le 18 mars 2021, lors de la présentation de l’enquête Africaleads, une étude d’opinion menée par l’institut d’études IMMAR et dont les résultats confirment le recul de la France face à d’autres puissances comme la Chine, la Turquie et certains pays du Golfe.Pendant que la France perd de plus en plus de marchés sur le continent, le sentiment anti-français se développe. Certains analystes pensent que cela s’explique par le jeu trouble de la France sur le plan sécuritaire. En effet, d’aucuns estiment que face à la perte de sa position économique, Paris essaie de se positionner sur le terrain militaire pour maintenir son influence.La France veut ainsi devenir ainsi le garant de la sécurité des régimes fragiles et peu légitimes du continent en échanges de contrats pour ses multinationales, comme ce qui s’est passé en Libye entre les rebelles au régime de Kadhafi et la major des hydrocarbures, Total.
Auteur: Mbaye Sadikh
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Comments

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    Nandité il y a 3 ans

    Notre problème ce ne sosnt pas les entreprises, qu'elles soient d'ailleurs françaises ou pas. Notre seul et vrai problème c'est que les sous-préfets de la France (golo salE, biya, sassou, faure gnassimbe etc....) que nous avons malheueusement à la tête de nos Etats.  

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    il y a 3 ans

    les temps ont changé et les génération actuelle n'ont pas besoin d'aller à l'UCAD pour comprendre ce qui se passe dans le monde. il suffit de rester dans son lit bien au chaud avec son portable, et  savoir quel déjeuné le président américain a pris, le programme de la journé du 1èr minstre japonais au japon, bref , avec quelques pass d'internet ont fait le tour de l'actualité mondiale. maintenant si la France oculte cette donne en soutenant des cancre dans nos état, il faut pas revenir pleurnicher quand les peuple s'attaque à vos intérét

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    il y a 3 ans

    Quand on regarde le château de Chambord, construit au milieu du 16 ême siècle, il y a donc plus d'un demi millénaire de cela,  on comprend que l'Afrique puisse se poser une série de questions essentielles... et surtout celle ci : qu'avons-nous réussi depuis l'indépendance ? 

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    reply_author il y a 3 ans

    Tu as fumé quoi ce matin dugland ? 

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    reply_author il y a 3 ans

    Je pense que le desamour de la jeunesse actuelle envers la France prend ses origines dans la pratique par certaines entreprises françaises qui essayent s'imposer les mêmes méthodes coloniales dans un monde contemporain où l'information circule librement et les gens savent ce qui se passe ici et ailleurs. Les exemples foisonnent de partout mais UN EXEMPLE parmi d'autres: La jeunesse africaine a vu le passage de l'analogie au numérique et l'avènement du "WORLD WIDE WEB " un monde virtuel qui s'ajoute au monde réel dans la gestion et les espaces des affaires du monde dont elle était très enthousiasté par ses opportunités être monopolisés et retournés en un instrument d'accaparement de richesses, élitiste, ciblant une classe moyenne minoritaire Francisée par des tarifs qui empêchent la majorité d'y accéder et de suivre cette nouvelle révolution mondiale contrairement à ce qui se passe en Asie en Europe et plus particulièrement en France où c'est presque offerte. Ses contestations et d'autres actions ont reçu une réponse béliqueuse insolente à la limite de l'insulte "la réponse donnée au président lors des augmentations de tarifs en pleine pandemie où les gens étaient obligés de travailler à la maison en est un exemple même le chef à passer par là", devant l'évidence ils incitaient à dire qu'on a baissé. La jeunesse africaine se sent étouffée dans son épanouissement et ne fait plus comfuance à ses élites qu'elle pense être en connivences avec l'oppresseur et prend son destin en mains. THE DAYS OF FRENCH IN AFRICA ARE NUMBER. Good luck 

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    JUSTICE il y a 3 ans

    Nous  tous  nous  sommes  des  patriotes  et  des  nationalistes. Toutefois  on  ne  peut  au  mépris  de  la  loi  sur  l'investissement  international, de  la  loi  sur  la  liberté  d'établissement  porter  atteinte  aux  biens  et  aux  personnes  des  investisseurs  étrangers.   En  ce  qui  concerne  les  contrats  de  travail  nous  veillons  sur  le  respect  de  toutes  les  règles  de  droit  du  travail, en  ce  qui  concerne  l'environnement  nous  veillons  sur  toutes   les  règles  du  Code de  l'environnement,   nous  veillons  sur  le  prix  du  transfert  des  bénéfices  relativement  à  la  fiscalité.   En  ce  qui  concerne  les  marchés  publics  les  règles  de  préférence    nationale  sont  respectées.  La  responsabilité  sociale  de  l'entreprise  ou  RSE  est   respectée.  La  loi  sur  la  concurrence  veut  que  les  règles  de la   transparence  soient  respectées.  Le  reste  c'est  encourager  la  compétence  nationale , ce  qui  est  déterminant  dans  la  gouvernance des  entreprises  nationales. Il  n'ya  que  la compétence  à  encourager  pour  proumouvoir  une  indépendance . Le  développement  est  l'objectif  recherché . C'est  un  long très  lon   processus.  Les  acteurs  judiciaires  vont  vous accompagner.  Nous  défendons  tous des principes  et  valeurs  universels.    

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    reply_author il y a 3 ans

    Le cas de WAVE dans la nouvelle finance électronique FINTECH du banking en ligne ici sur le transfert d'argents est un exemple patent les gens ont l'impression qu'ils ont été secourus, heureusement que ce sont des Américains avec leurs esprits libres si c'étaient des français des accords dans un hôtel en Europe nous auraient eu. Ce que nos élites africains sont incapables de faire un startup américain l'a fait les pousser à la baisse 

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    z der il y a 3 ans

    kako nobukpo ne fait pas parti de ces patriotes africans il est un intelectraitre

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    Outlaw il y a 3 ans

    Il est en tout cas plus qu'urgent que la notion de patriotisme soit dans notre esprit au quotidien et que nous arrivions à ôter nos œillères pour comprendre que pour survivre dans ce monde de requins, une Nation a besoin d'avoir une stratégie nationale basée sur sa culture, sa ou ses croyances religieuses propres, ses langues et un patriotisme limite un peu excessif comme le font la plupart des pays... Marcher sur la tête comme nous le faisons au Sénégal et dans beaucoup d'autres pays africains est inexorablement synonyme de suicide... Choisissons bien nos dirigeants sans complaisance aucune et croyons en Allah et en nous-mêmes .. tout commence par là 

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    il y a 3 ans

    L'exploitation a trop duré  Les français n'ont aucun respect pour les africains  Il.faut travailler dans une société française pour s'en rendre compte 

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    Pape Gueye Fambaye il y a 3 ans

    cette photo est vraiment du honte  

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    reply_author il y a 3 ans

    Manaam diaam you mack yi:séén deuk diléén fèy ngir  gnou soukhaliko,gnouy liggéyeul France.Exemple,Macky Sall mi soukhali Alstom.Dieundeu ter boo khamné nékkoul lou diampeu pour Sénégal ci ndieuk bou diégui dayoo.  Dolisi bayifi Cfa bi.Diko sameul France ngir nootéél sakh fidakk!

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    il y a 3 ans

    La France veut ainsi devenir ainsi le garant de la sécurité des régimes fragiles et peu légitimes du continent en échanges de contrats pour ses multinationales, comme ce qui s’est passé en Libye entre les rebelles au régime de Kadhafi et la major des hydrocarbures, Total.

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