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Côte d’Ivoire : trois opposants majeurs rayés de la course à la présidentielle, bonne nouvelle pour Tidjane Thiam

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Bagbo

En Côte d'Ivoire, à sept mois de l’élection présidentielle prévue le 25 octobre 2025, la Commission électorale indépendante (CEI) a publié, le lundi 17 mars, une liste électorale provisoire comprenant 8,7 millions d’électeurs, dont 969 000 nouveaux inscrits. Cependant, trois figures majeures de l’opposition en sont absentes : l’ancien président Laurent Gbagbo, son ancien bras droit Charles Blé Goudé, et l’ex-premier ministre Guillaume Soro. Selon Le Monde, leur exclusion repose sur des condamnations judiciaires antérieures (Le Monde, 18 mars 2025).

En revanche, Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), figure bien sur cette liste, malgré une polémique récente autour de sa double nationalité franco-ivoirienne. Ses détracteurs s’appuyaient sur un article du code de la nationalité de 1961, rarement appliqué, stipulant qu’un Ivoirien perd sa nationalité s’il acquiert volontairement une nationalité étrangère. Tidjane Thiam, né Ivoirien, avait obtenu la nationalité française en 1987 après son diplôme de l’École des mines. Toutefois, comme le précise Le Monde, la loi exigeait un décret gouvernemental dans les quinze ans suivant cette acquisition pour entériner cette perte, ce qui n’a jamais eu lieu. Pour se conformer à la Constitution ivoirienne, qui exige une nationalité exclusivement ivoirienne pour les candidats à la présidence, Thiam a renoncé à sa nationalité française début février 2025, une décision accordée le 3 mars et bientôt publiée au Journal officiel français.

Les exclus, quant à eux, contestent leur mise à l’écart. Le Parti des peuples africains (PPA-CI) de Laurent Gbagbo juge « illogique » que l’ancien président, acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) en 2021 pour les crimes liés à la crise post-électorale de 2010-2011, reste frappé par une condamnation ivoirienne de 2018 à vingt ans de prison pour le « braquage de la BCEAO ». Sébastien Dano Djédjé, président exécutif du PPA-CI, a dénoncé une décision de la CEI motivée par « orgueil, mépris ou vengeance », visant à décourager les militants et à provoquer des tensions. De même, Charles Blé Goudé, également acquitté par la CPI mais condamné à vingt ans par la justice ivoirienne sans amnistie, partage une situation similaire. Guillaume Soro, en exil depuis 2019, est lui aussi écarté. Les partis et mouvements soutenant ces leaders ont annoncé leur intention de déposer des recours dans les quinze jours prévus par la loi.

À l’inverse, Simone Ehivet Gbagbo, ex-première dame et candidate déclarée, apparaît sur la liste, bénéficiant d’une amnistie accordée par le président Alassane Ouattara en 2018. Cette configuration électorale, marquée par l’exclusion de poids lourds de l’opposition, pourrait raviver les tensions dans un pays au passé politique tumultueux.

Auteur: Seneweb
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