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Le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga appelle à un débat sur la fin de la transition : Une critique rare du pouvoir militaire actuel

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 Le Mali, plongé dans une crise politique et sécuritaire depuis 2012, vit une période de transition complexe, marquée par les coups d'État successifs de 2020 et 2021. Depuis ces événements, le pays est dirigé par des militaires du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), avec à leur tête le colonel Assimi Goita. Toutefois, la situation politique est devenue de plus en plus tendue, et le Premier ministre civil Choguel Kokalla Maïga, un ancien allié du pouvoir militaire et membre du mouvement M5-RFP, a récemment pris la parole pour appeler à un débat sur la fin de la période de transition. Un geste rare, qui reflète les tensions croissantes au sein du gouvernement et la frustration de certaines forces politiques face à l’incertitude qui règne autour de la transition.
À l’origine, la transition malienne devait se conclure par des élections en mars 2024, avec un retour à un régime civil. Cependant, les autorités militaires ont repoussé ce calendrier de manière unilatérale et sans consultation, ce qui a provoqué de vives inquiétudes parmi les Maliens. En juin 2022, ils avaient assuré que les élections seraient organisées dans les délais prévus, mais le report indéfini du scrutin a alimenté un climat de mécontentement. Choguel Maïga, dans son discours récent, a dénoncé cette prolongation de la transition, soulignant qu’elle avait été décidée sans débat interne et qu’elle entretenait un climat d'incertitude. Selon lui, la situation actuelle est caractérisée par une absence de clarté sur les intentions du pouvoir actuel, un manque d’information sur les préparatifs électoraux et l'absence de toute consultation sur la fin de la transition. Cette situation génère des rumeurs et nourrit un sentiment de confusion parmi la population. Le Premier ministre a également exprimé son inquiétude quant aux risques que cette incertitude fasse dérailler le processus de refondation du pays, mettant en péril les avancées réalisées, notamment sur le plan militaire.
Les critiques de Maïga s’inscrivent dans un contexte de tensions croissantes entre le M5-RFP et le pouvoir militaire. Le mouvement politique, qui a soutenu le renversement du régime d’Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020, semble aujourd’hui s’éloigner des militaires au pouvoir. En mai 2023, le M5-RFP a publié une déclaration critiquant la lenteur de la transition et la gestion autoritaire des militaires, ce qui a entraîné l’arrestation de certains de ses membres. Dans son discours, Maïga a dénoncé le manque de transparence dans la gestion du processus électoral, notamment en ce qui concerne la mise en place de l'Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE), qui a été formée sans respecter les procédures standards. Il a aussi critiqué la prolifération des partis politiques, qui, selon lui, contreviennent aux principes énoncés lors des Assises nationales de la refondation, un espace censé établir des bases solides pour la reconstruction du pays.
Malgré ses critiques acerbes, Choguel Kokalla Maïga n’a pas manqué de saluer les succès militaires du gouvernement, notamment la récente reconquête de Kidal, un bastion rebelle dans le nord du pays. Cette victoire, obtenue par les Fama, forces armées maliennes le 14 novembre 2023, revêt une symbolique forte, car elle marque la fin de trois décennies d’instabilité dans cette région, durant lesquelles l'État malien avait perdu le contrôle. Pour le Premier ministre Maïga, la reconquête de Kidal est un signe de la reprise en main du pays par les autorités maliennes, après des années de domination par des forces étrangères, notamment françaises. Dans son discours, il a comparé la résistance malienne à la France à celle du peuple vietnamien face à la colonisation française, soulignant que le Mali, comme le Vietnam, a choisi de défendre son indépendance et de ne pas céder à la pression extérieure.
En dépit de ces avancées, le Premier ministre a rappelé l’importance de l’unité nationale pour réussir la transition. Selon lui, la réussite du processus dépendra de la capacité des Maliens à se rassembler autour d’un objectif commun, au-delà des clivages politiques antérieurs aux coups d'État de 2020 et 2021. Il a appelé à un « sursaut patriotique » pour garantir la stabilité du pays et éviter un retour en arrière. Maïga a insisté sur le fait que la transition ne pouvait réussir que si tous les acteurs politiques s’engageaient à respecter les principes du changement profond et à travailler ensemble pour réaliser les réformes nécessaires à la reconstruction du Mali.
La critique d’un internaute malien : « un opportunisme flagrant »
Cette prise de position de Maïga n’a pas été accueillie favorablement par tous les Maliens. Un internaute malien, dans un commentaire publié sur les réseaux sociaux, a exprimé des doutes quant à la sincérité de l'engagement de Maïga. Il a qualifié l’attitude du Premier ministre de « manipulatrice » et « d’opportuniste » soulignant que Choguel Maïga, comme de nombreux politiciens, s’est toujours désolidarisé des causes qu’il défendait dès qu'il a vu une opportunité de rebondir. Selon cet internaute, Maïga serait comme un « charognard » qui attend que la situation se dégrade pour s'en laver les mains et se positionner en dehors du chaos. « Pourquoi avoir accepté jusqu’à aujourd’hui ? La réponse, on la connaît : il flaire l’odeur de la putréfaction et veut s’en laver les mains », a-t-il écrit, suggérant que l'ex-Premier ministre n'agirait que dans une logique de survie politique. Avis partagé par de nombreux autres internautes et observateurs, qui estiment que Maïga n’a jamais agi par pure loyauté envers le peuple malien, mais plutôt par calcul politique, malgré le caractère  « courageux » de ses discours. Selon eux, le problème ne réside pas seulement dans les actions des dirigeants, mais aussi dans la passivité du peuple malien, qui a souvent applaudi des choix politiques douteux et n’a pas su exiger plus de ses dirigeants. « Nous avons applaudi quand il fallait huer, nous avons récompensé les médiocres au lieu de les sanctionner », déplore un autre internaute, qui pointe le manque d’exigence des Maliens envers leurs gouvernants.
En fin de compte, ce climat de frustration et d’incertitude semble être partagé par de nombreux Maliens. Si certains soutiennent l’appel de Maïga à un débat national sur la fin de la transition, d’autres estiment que ces prises de position sont surtout des manœuvres pour préserver des intérêts personnels. Le débat sur l’avenir de la transition malienne reste ainsi ouvert, et il est évident que le peuple malien, au cœur de ce processus, attend des réponses claires et un véritable consensus sur l'avenir du pays. La réussite de la transition dépendra de la capacité des dirigeants à surmonter leurs divergences, à éviter les dérives autoritaires et à restaurer la confiance avec la population.
Auteur: Par Aminata Traoré
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Comments

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    il y a 5 mois

    assume ton soutien a la junte et subis!

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    il y a 5 mois

    Ils doivent migrer vers la légitimité populaire à travers des élections présidentielles transparentes et libres Faut pas avoir peur des élections

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    il y a 5 mois

    Ils doivent migrer vers la légitimité populaire à travers des élections présidentielles transparentes et libres Faut pas avoir peur des élections

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    il y a 5 mois

    Ils doivent migrer vers la légitimité populaire à travers des élections présidentielles transparentes et libres Faut pas avoir peur des élections

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    il y a 5 mois

    Ils doivent migrer vers la légitimité populaire à travers des élections présidentielles transparentes et libres Faut pas avoir peur des élections

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    ali il y a 5 mois

    Les maliens doivent prendre l'exemple du peuple sénégalais. Allez-y aux elections.

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    il y a 5 mois

    Ici en Afrique il n'y a que les colons qui ont intérêt à ce les pouvoirs souverainistes prennent fin ! Je suis sûr que ce sont les colons qui l'ont approché pour lui proposer quelques choses en échange qu'il pose des actes politiques les aidant à mettre fin au pouvoir de Assimi !!! Même s'il y a des élections on votera Assimi for ever ! Le souverainisme est une demande sociale parce que les colons nous ont trop pillés !!!

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    reply_author il y a 5 mois

    Sale esclave des français. Ta démon-cratie jamais. Ça signifie la colonisation occidentale. Le Mali sera libre et sera un dictature éclairé alliée a la russie jusqu'à la fin des temps.

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    reply_author il y a 5 mois

    Sale esclave des français. Ta démon-cratie jamais. Ça signifie la colonisation occidentale. Le Mali sera libre et sera un dictature éclairé alliée a la russie jusqu'à la fin des temps.

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    reply_author il y a 5 mois

    Election = colonisation mentale.

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    Papa Choguel a merdé il y a 5 mois

    Choguel a très mal joué, il est decevant. Juste parce qu'il veut etre président il met les pieds dans le plat se salit tout le travail fait jusqu'ici. Choguel ne mesure meme pas l'impact négative de sa sortie. J'ai mal au coeur. Si tu n'es pas content papa Choguel, démissionne, prends tes responsabilités, mais c'est quoi cette hypocrisie, cette méchanceté. Oh le pouvoir!

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    reply_author il y a 5 mois

    Ils sont en guerre, Il ne faudrait pas qu'un nouveau pantin de la France vienne se glisser dans le jeu.

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    reply_author il y a 5 mois

    Jamais il ne faut d'élection au Mali. Ce serait une trahison envers la Russe que d'imiter à nouveau l'occident.

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    il y a 5 mois

    Choguel un vrai kharou thigou de la junte un pantin

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    Sene il y a 5 mois

    Il faut allée aux élections pour être légitime de gouverner. Le peuple doit choisir

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    lebaolbaol tigui il y a 5 mois

    Derriere son discours il y a le General de koulouba...Assimi pense qu'il est prèt d'organiser les elections et les remporter comme Att l'avait fait...faire revenir le mali dans la normalitè...il faut le 1er ministre bon orateur bien ecouter pour l'annoncer indirectement aux maliens....la junte a deleguè le 1er ministre à faire cette proposion..

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    il y a 5 mois

    Choguel restes là à parler rek Nom de Dieu! démisionnes pendant qu' il est temps sinon tu seras destitué comme un mal propre. Déjà pour les 5 Généraux l'entre parentheses Choguel Maiga sera bientôt une ancienne histoire.

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    reply_author il y a 5 mois

    il imite sonko dans ses diatribes contre l'exécutif

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