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Friday 25 April, 2025
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L’urgence de bâtir notre capital humain : Éduquer une Afrique adaptée au 21ème siècle

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En prélude de la conférence continentale organisée par l’union africaine et l’unicef à laquelle j’ai été conviée, il se passa un évènement qui me plongea dans une réflexion profonde qui ne fit que corroborer notre combat à l’IAB et Boyam.
Ce matin de démarrage des activités, je me fais conduire par le propriétaire (un asiatique bon teint) de l’hôtel dans lequel je séjourne, en l’absence de la navette de l’organisation. Bien qu’il soit peu loquace au début du trajet, il se met tout d’un coup à engager le dialogue. Il m’apprit que la Mauritanie est une vaste richesse en or, fer, cuivre … que le pays dispose d’énormes ressources inexploitées faute de main d’œuvre formée et qualifiée. Il emboite par l’inexistence d’assainissement…
À l’instar des autres états de l’UA, la corrélation est valable et évidente. La gangrène qui mine nos États est d’abord sa population. Nul besoin de jeter la pierre à l’étranger ! Nos États sont indépendants depuis les années 60. Que s’est-il passé ? Habitée par mes pensées, j’ai l’honneur d’assister à ce grand évènement de l’UA et ses membres du 9 au 11 novembre 2024 à Nouakchott.
La situation de notre éducation
Tel un baobab mort qui s’érige avec efforts,
Telle est notre éducation et la leur !
Le baobab n’a pas été soigné à la base et n’a aucun apport pour sa société.
Ici, sont présentes toutes les autorités (présidents, ministres des États membres, pléthore d’administration, ONG…).
Ce qui me frappe et accentue mon malaise c’est la faible représentativité voire l’absence de la société civile, de la communauté et ou même du privé : réfléchir et prendre des décisions sans les impliquer ce qui conduit naturellement à comprendre le mal profond de notre continent.
Pour espérer utiliser les feuilles, les fruits du baobab, encore faut-il considérer sa graine, ses racines ? Telle une pyramide, il est primordial d’intégrer la société civile, les communautés, les badiénous gokh dans les anallyses et les prises de décisions.
Il est temps de rompre avec cet héritage du haut vers le bas mais de s’atteler vers le contraire pour espérer la remontée de l’ascenseur éducation et santé.
Dans le monde, 60 % d’enfants sont non scolarisés dont 40 % d’enfants sont africains (unicef). Or, l’Afrique ne représente que le quart des enfants scolarisables. Cela m’amène à nouveau sur les raisons de l’inflexion de nos systèmes gelés à l’ère coloniale. Seule l’Afrique du Nord semble trouver une voie salutaire dans cette torpeur et passe de 35 % à 4%. Je rappelle que le Sénégal est toujours à moins de 19 %.
Par ailleurs, le taux d’enfant non scolarisés dans le sahel est trois fois plus élevé que dans le reste du monde et 90 % des enfants dans les pays instables ne parviennent pas à lire. Nos États n’investissent pas suffisamment dans l’éducation autant que l’augmentation de sa population.
Je m’interroge sur les pays de l’UA qui se targuent et se félicitent de leurs résultats grâce à un programme appuyé par le PAM qui permet aux enfants bénéficiant d’un repas par jour de rentrer avec les restes et s’assurer un autre repas. Souvent, on me reproche d’être dans l’émotion. Oui si l’empathie émane des émotions comment ne pas ressentir cette détresse africaine, la vôtre et la mienne à fin 2024 ?
Chère UA, chers pays membres, cher Sénégal mon pays :
Savez-vous que l’éducation impacte de 30 % l’économie d’un pays ?
Savez-vous que les métiers de la petite enfance sont une niche d’emplois capable de favoriser et soutenir l’employabilité et réduire le chômage ?
Chère UA, chers pays membres, cher Sénégal mon pays :
- Imaginez une Afrique forte de ses enfants
- Imaginez une Afrique où chaque enfant accède à l’éducation
- Imaginez une éducation sans inégalités, inclusive
- Co-créons un continent digne de ses enfants
- Co-créons un continent qui favorise l’accès universelle à l’éducation
- Rejoignons concrètement l’objectif 2 de cette conférence : « identifier les opportunités de collaboration et de partenariats entre les acteurs du continent et les partenaires du domaine, afin de combler les retards dans la mise en œuvre de l’ODD4. »
LES/NOS ENFANTS AFRICAINS NE PEUVENT PLUS ATTENDRE !
- Osons une stratégie audacieuse, innovante, inclusive où aucun enfant ne sera exclu ;
- Développons des environnements d’apprentissages et un accompagnement psychosocial ;
- Mettons en place des cantines scolaires avec nos produits locaux qui dopera
l’économie agricole en soutien à nos agriculteurs ;
- Favorisons la formation initiale et continue vers ces métiers de la petite enfance ;
- Valorisons les métiers avec un statut social et soutenir les professionnels du secteur.
Espérons que la déclaration de Nouakchott ne sera pas une lettre morte. Amorçons des
actions et des synergies à l’image du Président de l’Algérie qui acte des décisions lors de son
discours.
Chaque enfant africain doit pouvoir rêver sans limites et s’épanouir sans barrières.
La mutation est en marche.
Ensemble, repensons la petite enfance au Sénégal avec une formation de qualité et
Professionnalisons le secteur.
Je suis entrepreneure sociale, actrice de développement.
Auteur: Fa Diallo
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Comments

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    Moussa Ndiaye il y a 4 mois

    Belle plume, que les autorités vous accompagnent dans cette noble la mission !

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    il y a 4 mois

    moi j'y suis déja avec mes 2 chaines Youtube, je suis entrain de former et de sensibiliser le maximum de jeues Infos Utiles (Dieum Kanam) Akademy performance Digital

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    il y a 4 mois

    GOLOWEB SITE DE MERTE POUR UN ZOO DE MOUTONS.............. C’est un cas emblématique de la pédocriminalité commise en milieu religieux au Sénégal. Awa, 9 ans, attend un enfant à la suite d’un viol commis par son maître coranique. L’histoire de la fillette, dévoilée lors d’une émission télévisée il y a un mois, a sidéré les habitants de sa ville, Joal-Fadiouth, à 100 km au sud de Dakar. Malgré sa gravité, cette affaire, comme les nombreuses autres rapportées régulièrement par la presse, révèle l’embarras politique face à une question sensible aux conséquences désastreuses pour les victimes. Aînée d’une fratrie de trois enfants, Awa Barry (un pseudonyme) a dénoncé les agissements de son professeur, Aliou S., après quatre mois de calvaire. Inscrite en classe de CM2, elle suivait des cours coraniques particuliers auprès de cet enseignant, quadragénaire, veuf et père de « grands enfants ». Par ses connaissances religieuses, celui-ci s’était fait un nom dans le voisinage. « Tout le monde avait confiance en lui. Des adultes allaient apprendre la religion à son domicile, relate Souleymane Barry, le père d’Awa. Quand ma petite dernière est née, c’est lui qui l’a baptisée. Awa était déjà enceinte mais on ne le savait pas. Début novembre, après un malaise, une échographie révèle que l’enfant est enceinte. Face à ses parents, elle s’effondre et révèle les sévices imposés par son maître depuis des mois. « A la fin des cours particuliers, il lui demandait de rester pour l’aider à faire certaines tâches ménagères, rapporte le commandant-major Diabang, de la gendarmerie de Joal-Fadiouth, où la famille a porté plainte. Puis il lui faisait boire une eau qu’il disait bénite pour améliorer la mémoire de l’enfant. Une fois droguée, il la violait. »

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