Les populations sont en danger dans la zone de Allou Kagne et environs. Dans la forêt de cette localité, des vandales ont désossé des pylônes électriques de la Senelec. Ils démontent les cornières. Au-delà de la perturbation de l’alimentation en électricité, l’agression de ces installations électriques laisse planer des dangers. Il y a aussi des unités industrielles qui seront affectées ce qui peut entraîner la baisse de la production, suivra le chômage technique des employés.

Au regard de l’ampleur de la dégradation des installations et des dangers, les autorités compétentes ont effectué une visite de terrain ce mercredi 19 février 2025. L’objectif, c’est d’évaluer les conséquences sécuritaires et techniques de ces actes inciviques. Les autorités veulent aussi par la même occasion inciter les populations à une prise de conscience et à lutter contre ces actes inciviques.

 « Un fait inédit : des actes de vandalisme sont perpétrés sur nos lignes de transport. Il s'agit de sabotage, de vols de cornières », a dénoncé Mam Singi Sarr, Directeur du Transport d'Énergie à la Senelec. 

   Danger de mort

La ligne ayant l’objet de sabotage est d’une importance capitale. Elle part de la Sococim jusqu’à Tobène. Sur son itinéraire, elle alimente de grandes sociétés industrielles comme Sométa, Simaf, en passant par Thiès, des usines qui emploient beaucoup de jeunes dans ce pays.

« Si donc cette ligne est vandalisée et arrive à terre, parce que ce sera la conséquence directe, ça va aller en ruine, les dégâts sont incommensurables. Ça va créer des feux de brousse, ça peut tuer des animaux, des êtres humains », prévient-il.

  Dénoncer les auteurs

Faudrait-il qu'on en arrive là ? En tout cas ce n’est pas souhaitable. Mais faudrait-il que les populations jouent le jeu en dénonçant les auteurs. « Il faudrait que les gens ne soient pas silencieux face à ces actes. Il faut qu'ils dénoncent, qu’ils puissent appuyer Senelec, appuyer la sécurité publique pour qu'elle puisse identifier les auteurs de ces actes de vandalisme », a plaidé Monsieur Sarr.

Le chef du département Maintenance Réseau Transport, Momar Awa Sall ne mâche pas ses mots lorsqu’il affirme : « avec ce qui se passe sur le réseau haute tension 90 kilowatts, on se rend compte qu'il y a du sabotage à la limite et beaucoup d'agressions sur les pylônes haute tension. Beaucoup de cornières ont été enlevées de ces pylônes, du coup, la structure métallique est complètement affaiblie, avec des jambes carrément flambées, désossées, donc déformées, faute de cornières pour renforcer ces jambes-là et permettre aux de pylônes de tenir correctement ».

Une ligne qui a coûté 10 milliards de F CFA à la Senelec

Il pense que ces gens qui font ces actes de vandalisme ne connaissent pas les enjeux de cette ligne haute tension, construite en 2022 et qui a coûté environ 10 milliards FCFA à la Senelec. Une ligne qui part de Dakar (Sococim) jusqu'à Thiès (Tobène), pour sécuriser l'alimentation en énergie électrique, comme les autoroutes de l'énergie où on fait passer la grande puissance pour desservir les populations.

« Ces actes de vandalisme qui ne sont pas une opération isolés doivent cesser, parce qu'on a subi les mêmes faits sur une ligne haute tension 225000 volts, qui part de Tobène jusqu'à Touba, il y a 2 ans et Senelec a investi pour pouvoir sécuriser encore cette ligne », rappelle Momar Awa Sall. Après avoir informé les autorités compétentes, la Senelec a décidé de porter plainte contre les auteurs de ces actes de vandalisme. 

Toutefois, des actions de sensibilisation seront renforcées. « Nous allons sensibiliser les populations. L’objectif, c’est de les pousser à dénoncer ces actes de vandalisme », dit-il.