À Tambacounda, ville à 500 kilomètres à l'est de la capitale sénégalaise, le train Dakar-Bamako ne passe plus depuis 2018. En avril dernier, le ministre des Transports avait annoncé que le trafic reprendrait en décembre 2021 jusqu’à Tambacounda, faute de pouvoir réhabiliter les rails jusqu’au Mali. Une promesse attendue par les populations alors que le train faisait vivre toute la région qui s’est retrouvée davantage enclavée.
Les portes de la gare datant de l’époque coloniale sont fermées… Seuls les motos et quelques passants traversent les rails abandonnés. À l’ombre d’un arbre, Dior Amar - la propriétaire du restaurant de la gare - a perdu la plupart de ses clients depuis que le train ne passe plus. «?On est en faillite. Il y avait de tout : du thiep, du thiéré, du poulet et du bifteck... Mais actuellement rien ne marche, tout est bloqué », déplore-t-elle.
Dans les vieux bâtiments des chemins de fer travaillent encore des employés comme Seydou Keïta, agent d’entretien et de réparation des rails. Même si l’activité est pratiquement à l’arrêt, il se rend tous les jours au bureau.
«?À la fin du mois, ce que je perçois me sert à acheter du carburant pour quitter le village et venir ici. Il n’y a pas d’argent parce que quand tu travailles, tu gagnes des heures supplémentaires, et le week-end, si le train est là, tu gagnes quelque chose. Si le train ne vient pas, tu ne gagnes rien.?», explique Seydou.
Un secteur routier trop chargé
Plusieurs secteurs ont été touchés par l’arrêt du train - comme le commerce, l’hôtellerie ou le transport par camions. Modou Kayéré, de l’Union des conducteurs de l’Afrique de l’Ouest, constate une densité routière trop importante par rapport à la capacité des infrastructures.
«?Les surcharges de poids occasionnent rapidement la dégradation des routes. Seul le secteur du transport routier n’est pas suffisant. Ce que le train doit transporter derrière un camion ne fera que des dégâts puisque c’est trop lourd. Les deux doivent aller de pair. Il faut réduire la densité de ce trafic de Dakar à Tambacounda, et faire démarrer le train qui pourrait nous servir », prône Modou Kayéré.
L’espoir du «?port sec?» de Tambacounda
Les autorités ont promis la reprise du train en décembre 2021 entre le port de Dakar et Tambacounda, ville au centre du pays où doit être construit un «?port sec?». Un espoir pour redynamiser l’économie de la région pour El Hadj Mamadou Kacé, vice-président de la Chambre de commerce.
«?On va déplacer certaines activités du port vers Tambacounda. Les conteneurs quittent le port de Dakar par le rail arrivé ici à Tambacounda. On va construire une grande structure où les camions pourront ensuite reprendre ces marchandises-là. L’État du Sénégal s’était engagé. Les études sont déjà faites, le site est déjà choisi. Maintenant, il reste à matérialiser tout ça », pointe-t-il.
Ce lourd chantier de rénovation des infrastructures sera difficile à terminer dans les délais impartis si des efforts ne sont pas faits dès le mois prochain, selon l’Intersyndical des cheminots.
Auteur: Rfi
Comments
Scandaleusement triste ! Terrible échec d'une tentative d'union ( facile pourtant ) entre deux pays les plus proches historiquement , le Mali et le Senegal. Le mali dont le Senegal est son débouché martime naturel vital pour son économie ne veut pas mettre les moyens interne en bonus au moins de rendre son chemin de fer super accessible jusqu'à la frontière du Sénégal ; ce qui aurait mis à nu , l'irresponsabilité en inintelligence économique de son voisin. Et ce voisin, le Senegal pêche effectivement en choquante irresponsabilité économique de ne pas se battre à 100 % de bonus pour réaliser le chemin de fer Dakar Bamako. Les colons français doivent bouger dans leurs tombes de voir leur magique inspiration naturelle économique en coma. Le Senegal, plus coupable encore car le mali aussi reste son Vital débouché vers les autres pays de l'UEMOA. Il a donc tout a gagner de rendre le tronçon Dakar- Bamako performant. Et de laisser ... souffler ses routes martyrisées par les gros camions maliens et qui étouffent la vie économique à .... Dakar avec les embouteillages Monstres du port de Dakar jusqu'à la sortie ou entrée sur la route de Rufisque, vis et versa. Le T E R couché en long sommeil à colobane renforce l'irresponsabilité politico-financiere de notre Gouvernement, priorités ratées, y compris l'inexistence du trafic ferroviaire dans le Senegal.
Le fait d'avoir cédé à la demande insensée des députés d'alors pour donner des passeports diplomatiques à leurs épouses a ouvert la porte à toutes les dérives. Et cela risque de décridibiliser davantage le passeport
Il se trouve que le Sénégal n'est pas le seul débouché maritime du Mali. Les marchandises maliennes arrivent également par les ports de Lomé, Abidjan, Guinée Conakry, et autrefois même via les ports d'Alger, Mauritanie, Tunisie, Maroc, ensuite les marchandises prenaient la route comme maintenant entre le Mali et le Sénégal. Cependant le Sénégal et le Mali doivent tout faire pour remettre sur les rails le train du Dakar Niger comme c'était le cas surtout pour le transport des personnes également.
Le fait d'avoir cédé à la demande insensée des députés d'alors pour donner des passeports diplomatiques à leurs épouses a ouvert la porte à toutes les dérives. Et cela risque de décridibiliser davantage le passeport
Tout a fait, monsieur et ça renforce la même irresponsabilité de notre pays en marketing raté. Abidjan n'aurait jamais dû être un concurrent sérieux de Dakar si le Senegal avait déroulé un jeu Barça-real Uni. Les " lointains" pays dont vous parlez, en termes de cours pour l'industriel ou le commerçant malien, ya pas photo avec le proche voisin dakarois.
Le fait d'avoir cédé à la demande insensée des députés d'alors pour donner des passeports diplomatiques à leurs épouses a ouvert la porte à toutes les dérives. Et cela risque de décridibiliser davantage le passeport
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