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« LE MICROCRÉDIT TUE LE POUVOIR ÉCONOMIQUE DES FEMMES » (Par Maimouna Astou Yade)

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“Allons droit au but : le système de la microfinance est un système sexiste, patriarcal et capitaliste, un système vicieux qui finance les écarts ou manquements des hommes dans les ménages des sociétés patriarcales. A l’heure où on parle de l’accès des femmes aux crédits pour assurer leur autonomisation économique, la féminisation de la pauvreté se radicalise, les femmes sont de plus en plus endettées et restent soumises à  un système qui renforce le capital financier des hommes. Il est déplorable de voir nos États cautionner des taux d’intérêt excessifs ( 13 à 20 % ) imposés aux femmes par les institutions de microfinance. Un moyen cynique de maintenir les femmes dans une position de ce qu’on peut appeler «  les Pauvres endettées ». Cette problématique nous concerne toutes et tous, l’autonomisation économique des femmes est chantée dans un système qui finance la pauvreté des femmes.  Si nous nous mettons d’accord sur le fait que  les systèmes de microfinance appauvrissent davantage les femmes et renforcent les inégalités de genre, alors il ne sera pas difficile de déterminer à quel point cette situation fait vivre une reproduction sociale condamnée à perpétuer la pauvreté structurelle des femmes et des ménages. Ce cercle vicieux financier autour duquel tournent les femmes crée quotidiennement les conditions grotesques de maintien continu des emprunts auprès des institutions de microfinance. Ces prêts, qui sont remboursés plus chers, deviennent désormais les raquettes-secours pour renforcer le rôle reproductif des femmes dans les ménages patriarcaux.  Le schéma d’une telle machination politico-économique est validé par une organisation sociale où l’homme dispose de tous les privilèges pour détenir l’ensemble des ressources disponibles et d’avoir le droit d’en disposer à sa guise.Les points de disparité se croisent certainement quelque part ( Différences par rapport à la race, à la religion, au sexe, à la situation de handicap entre autres). A qui profite chaque disparité qui nait d’une discrimination ? Une analyse intersectionnelle de la pratique de la microfinance au Sénégal par exemple et en Afrique généralement interpelle directement le militantisme du « décolonialisme » car allie à juste titre le patriarcat, la dette coloniale, le racisme et les accords coloniaux de souche entre l’Afrique et ses colons. La valorisation du travail non rémunéré des femmes semble être une supercherie féministe aux yeux des hommes heureux du système qui les favorise sans filtre. La participation d’un homme dans les charges du ménage est quantifiable, calculable et constitue une marque de service accomplie, de dignité assumée et assurée. Celle de la femme par contre, insignifiant pour beaucoup, ne constitue pour eux que de petites contributions financières répétitives  qui, aux yeux de la société patriarcale, est directement affiliée à sa posture d’épouse. La logique patriarcale considère cette participation ( quantifiable ou non)  des femmes dans le fonctionnement du ménage comme le ticket gagnant du paradis céleste, une théorie que « les religions patriarcales » semblent bien cautionner et encourager. Le mal est profond !  Ces petites contributions financières répétitives, pour compléter la location de la maison ou de l’appartement, s’occuper des frais de scolarisation des enfants, pour une urgence médicale (…), sont supportées par des prêts gracieusement distribués aux femmes dans le besoin ou à des femmes qui certes ont eu un projet économique ambitieux  mais seront obligées d’en faire des fonds d’entretien des maisons des hommes. Les IMF ont réussi à saper le système initial de financement des femmes, certes un système informel mais équilibré car incarnant  la version originale de l’économie sociale et solidaire. L’apport de l’État dans ce processus d’encadrement de ces systèmes de cotisation et de financement informels « tontines » était d’offrir aux femmes la possibilité de formaliser ce système et de se positionner au cœur de la gestion de ces initiatives. Les pratiques alternatives aux financement des projets économiques des femmes par des institutions de microcrédit  doivent être au cœur du combat des femmes. Comment les femmes peuvent travailler sur le développement de systèmes de microfinance véritablement sociaux et solidaires  et qui leur donnent la possibilité d’être grandement impliquées dans la gestion de ces institutions financières, avec l’accompagnement structurel de l’État ?Le mouvement féministe sénégalais se penche sur les grands défis des femmes a l’ère POST COVID19, des problématiques structurelles qui persistent malgré une croissance économiques nationale estimée a 2 chiffres.La transformation structurelle de l’économie, du PSE,  ne semble pas transformer les conditions de vie des femmes.D’ici 2023, le défi relatif au développement d’une économie compétitive, inclusive et résiliente, comme noté dans les grands défis du PAP2 2019-2023 sera sûrement différé à une date ultérieure.  La justice sociale intègre une justice économique qui promeut les droits économiques des femmes en réponse aux fortes disparités de genre dans l’accès aux différentes ressources. Le mouvement féministe sénégalais occupe l’espace civique pour remettre en question les pratiques sociales qui défavorisent la femme, pour orienter le vrai débat public vers les sujets qui garantissent l’équilibre social et le respect de la dignité des Sénégalaises.  Le monde consacre chaque année 16 jours pour animer une campagne mondiale contre les violences faites aux femmes. Cette année, notre campagne met la justice économique et l'éco féminisme au cœur de notre programme. Le cycle de la violence conjugale trouve des interactions logiques entre les violences économiques, les violences psychologiques et les violences physiques et arrive à démontrer que la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles est un combat holistique. Les institutions de microfinance appauvrissent les femmes!”Maimouna Astou YADEFéministe radicale, Activiste
Auteur: Maimouna Astou YADE
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Comments

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    Deug313 il y a 2 ans

    Nakh ngua sagne ko wakh.......riiiba dafay yokk daayy akk ndollll....baxul

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    Bamboula il y a 2 ans

    Les analyses qui ont tendance a vouloir coute que coute demontrer que le malheur des femmes est du aux hommes manquent des pertinences et d'objectivité. Les hommes ne sont pas les ennemis des femmes

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    il y a 2 ans

    la microfinance c est de la banque. elle obeit aux regles de la banque. plus un credit est risqué plus elle coute chers. nos banques empruntent aux banques etrangeres et pretent aux institutions de microcredits du coup les taux sont deja eleves. banque dou dévéloppé tous! c est un outil important certes!

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    Gardigne il y a 2 ans

    Elle a un métier cette Dame? Féministe radicale dou métier, activiste dou métier ... J'attends une argumentation moins aveuglée par son dogmatisme féministe. t

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    il y a 2 ans

    La meilleure façon de soutenir les braves femmes de notre pays c'est de faire en sorte que les taux d'intérêts appliqués dans les banques comme dans les mutuelles soient dans une fourchette raisonnable- C'est plutot mieux de faire une association de défense des intérêtsdes utilisateurs du micro crédit qui ne sont pas seulenet des femmes ou de rejoindre cet association qui lutte pour les usgers des banques. Cela ne doit pas être un tremplin pour ceux et celles qu veulent se servir des problèmes des gens comme tremplin politique.  applicables aux hommes et aux femmes.

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    il y a 2 ans

    Je me suis toujours posé la question pourquoi toutes les féministes sont moches ? L'idéal type des féministes " femme divorcée avec un enfant, hystérique, moche et qui pense qu'elle a toujours raison "

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    il y a 2 ans

    Je ne vois vraiment pas ce qui place l'homme au coeur de cette question. La microfinance est'elle un système masculin? Les banques et le tontines sont'elles entre le mains des hommes? Je souhaiterais que cette dame revienne sur la question pour mieux nous éclairer sur la cause msculine du mal  déploré.

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    reply_author il y a 2 ans

    je parie que toi tu ressembles à un singe dominateur sur son harem

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    reply_author il y a 2 ans

    je parie que toi tu ressembles à un singe dominateur sur son harem

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    Baye Dala il y a 2 ans

    J'ai écrit un memoire en 2002 sur le sujet mais les gens n'avait compris. On m'a tellement critiqué que j'ai eu mal.  Ce que cette brave dame dit est simple: la femme va emprunter à un taux usurier pour travailler mais comme son homme veut la facilité, il refusera d'assurer les charges familiales et la femme va prendre cet argent pour subvenir aux besoins de sa famille. Les choses sont si graves à titre d'exemple pour femme qui demande un crédit de 200 000 on lui dira que vous devez payer 10 mensualités de 22 000 ce qui fera 220 000. Ce calcul est trop simpliste et très faux.  Pour prétendre aux 200 000 on va te demander d'épargner 50 000 donc on ne t'a prété que 150 000 et sur les 150 000 il y'aura des frais de dossier de 10 000 donc elle se trouve avec que 140 000F Pire encore sur la 1ere mensualité de 22 000 réellement c'est 14 000 qu'on a prété sur 1 mois alors que les intérêts sont calculés sur 10 mois etc par mois En fin de compte le TAUX REEL du prêt va aller au delà de 70% Et on laisse faire jusqu'à mettre sur place un Ministère de la Microfinance 

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    Moussa Toure il y a 2 ans

    Bravo madame pour cette contribution de qualité. Seul bémol : avoir trop tiré sur les hommes...

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    BILL il y a 2 ans

    Vous avez une analyse très simpliste de l'activité bancaire. En plus les Institutions de microfinance ne sont pas des banques, attention aux amalgames!!!!

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    BILL il y a 2 ans

    Bonjour Madame Yade, Vous parlez de la microfinance ou du microcrédit ? Les deux sont différents et j'ai l'impression que vous les mélangez. Le microcrédit n'est qu'un produit parmi des tant d'autres de la microfinance. Lisez un peu sur la question avant d'écrire, il existe une littérature très abondante sur ce thème.

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    Guilé De Ndangalma il y a 2 ans

    Cetta dame argumente bien et tjrs ses positions. On peut ne pas être d'accord avec elle (elle n'est pas infaillible), mais SVP pas d'attaques personnelles, juste aruments contre arguments et tout le monde s'en sort enrichi. Attaquer une fenmme uniquement sur sa condition de femme c'est l'argument zéro pour un homme.

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    Optimiste il y a 2 ans

    Le produit /Nano Crédit/ est entrain de changer la donne sur le terrain. Commission de 5% et 0 % pour les personnes en situation d'handicap ! Et ca existe dans les 46 départements du pays. Une trés belle initiative de la DER à encourager.

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    reply_author il y a 2 ans

    Ok c'est déjà plus posée comme réflexion que l'article. Par contre en quoi un homme qui fuit ses responsabilités est preuve d'une emprise patriarcale ? Quid de la religion ?  L'islam a instruit des droits et devoirs à la femme mais également à l'homme. Parmi ses obligations il y a de satisfaire à tous les besoins vitaux de la femme. Celle ci ne devrait en principe contribuer en rien sauf si la situation familiale le requiert.

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    reply_author il y a 2 ans

    elle a dit pour faire simple que les mâles doivent arrêter d'être dominants envers les femmes. Certaines valent mieux en matière de bons sens et d'honnêté que leurs homologues masculins. Elle aurait dû mentionner la dépense quotidienne que subissent les femmes apparentée à de la prostition morale qui ne dit pas son nom.

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    reply_author il y a 2 ans

    le verset préféré d'un macho s'agenouillant 5 fois par jour pour louer Allah 

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    reply_author il y a 2 ans

    tu rigoles ou quoi, les handicapés tu ne les trouve pas dans les banques mais dans les rues pour mendier leur nourriture la république les ignore et font semblant durant les campagnes pré électorales.  

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    GHOST il y a 2 ans

    La microfinance n'a rien à voir avec la pauvreté des femmes. Au contraire, elle est  un outil extremement facilitant l'accès au crédit dans des condtions souples. Ce qui appauvrit nos braves femmes kaye c'est les Ndaye ndiké, les magualés, les khaawarés et j'en passe.

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    SÉNÉGALAIS il y a 2 ans

    Le problème des pays africains est le CHÔMAGE GRANDISSANT DES POPULATIONS. Une personne travaille pour au moins 20. Ainsi, il n'y a pas d'épargne pour pouvoir investir et créer des emplois durables aux revenus décents. Le problème de genre ne se pose pas dans nos sociétés mais plutôt de PAUVRETÉ tout simplement...

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    Mags Maguette il y a 2 ans

    Xam ngeen luma jaxal : ces féministes posent souvent leurs problèmes de manière à donner l'impression de vouloir  écarter les hommes dans la recherche de solutions; ce qui ne me  paraît pas très réaliste.

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    BILL il y a 2 ans

    Je ne fais pas d'attaque personnel et d'ailleurs je n'attaque personne. Je parle de microfinance et de microcrédit. Ne cherchez pas de pb là où il y en a pas.

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    reply_author il y a 2 ans

    la nature a fait que les males dominent les femelles ken meunoussi dara ,etre contre cet ordre naturel est contre nature

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    reply_author il y a 2 ans

     C'est un dispositif qui est mis en place permettre à cette couche défavorisée d'accéder à des crédits souples pour gagner dignement leur vie. Je pense que c'est des initiatives à saluer et à pérenniser qu'à même.

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    reply_author il y a 2 ans

    Il y a du vrai dans ce vous avez, les banques empruntent aux épargnants, thé depisitors, pour déployer the proceeds. Les banques empruntent aussi à la banque centrale, thé discount window.  Et les banques doivent aussi mettre leurs capitaux propres pour se conformer au capital réglementaire.  Et plus un prêt est risqué, plus le taux d'intérêt est élevé, that's just a risk versus return tradeoff. 

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    reply_author il y a 2 ans

    Il y a du vrai dans ce vous avez, les banques empruntent aux épargnants, thé depisitors, pour déployer the proceeds. Les banques empruntent aussi à la banque centrale, thé discount window.  Et les banques doivent aussi mettre leurs capitaux propres pour se conformer au capital réglementaire.  Et plus un prêt est risqué, plus le taux d'intérêt est élevé, that's just a risk versus return tradeoff. 

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    il y a 2 ans

    B­­­o­n­­­j­o­u­­r, j­­­e m'a­p­p­­­e­­­lle Alisia, j'ai 21 ans) Dé­­­bu­­t du mo­­dèle S­E­X­E 18+) J'a­­ime êt­re photo­grap­­­hiée n­­­u­­­e) Veuil­­­lez noter me­­s phot­os à l'adr­­­esse su­­iva­­­nte --> W­­­W­­­W­.­­­X­2­1.­F­U­­­N

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    il y a 2 ans

    B­­­o­­­n­j­o­­u­­­r, j­­­e m'a­p­­p­­e­­­lle Alissa, j'ai 21 a­­­ns) Dé­bu­t du mo­dè­­­le S­­­E­­­X­­­E 18+) J'a­­ime êt­re pho­­­to­­­grap­­hi­ée n­­u­­e) V­e­­­u­­i­­­l­­­lez no­­­ter me­­s phot­­­os à l'adr­esse su­­i­­va­­­nte -> W­­­W­­W­.­­X­­2­­1.­­F­U­­N id08621783

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    il y a 2 ans

    B­­­o­­n­­­j­o­­­u­r, j­­e m'a­p­p­­­e­lle Alissia, j'ai 21 a­ns) Dé­­bu­t du mo­­dè­­­le S­­­E­­­X­E 18+) J'a­­­ime êt­re pho­to­grap­­hi­­ée n­­u­­­e) V­­e­­­u­­­i­­l­lez no­­ter me­­­s phot­­os à l'adr­esse su­­i­­va­nte -- W­­­W­­W­.­­­X­­2­­1.­­F­U­­N id04232018

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    il y a 2 ans

    B­o­­n­j­­­o­u­­r, j­e m'a­p­p­­­e­lle Alisia, j'ai 21 a­­­ns) Dé­bu­t du mo­dè­­le S­E­­­X­­E 18+) J'a­ime êt­­re pho­­­to­­grap­­­hi­ée n­­u­e) V­­e­­u­i­­­l­­­lez no­­­ter me­­s phot­os à l'adr­esse su­­­i­­va­­­nte ->> W­­W­W­.­X­2­­1.­­F­­U­­­N id09028312

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