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Le Sénégal et son football (Par Abdoulaye Thiam)

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Après chaque élimination des clubs sénégalais au tour préliminaire des coupes de la CAF, la sempiternelle question sur le développement du football local refait surface. Certains en profitent pour tirer à boulets rouges sur tout le monde. La Fédération sénégalaise de football est la première institution à recevoir les coups. Ensuite l’Etat du Sénégal. Quant aux présidents de clubs, ils sont toujours clean. Blancs comme neige! L’enfer c’est toujours les autres. Mais faisons un petit benchmarking pour voir si le développement d’un champion national donne forcément un résultat en sélection. Prenons le cas de la Premier League. 
L’Angleterre a le championnat le plus attractif au monde. Il est le plus riche, le plus difficile, le plus suivi. Quid alors des Three Lions ? Un seul trophée. Il remonte en… 1966. D’aucuns soutiennent d’ailleurs que cette fameuse finale a été truquée. Les soupçons persistent toujours.
L’Espagne dispose de clubs légendaires (Real et Barca), d’un championnat digne de ce nom. Ils ont vampirisé la coupe aux grandes oreilles. Pourtant la Roja a dû attendre le Mondial africain pour toucher le graal. Nous pouvons continuer à citer des exemples.
A contrario, le Brésil, l’Argentine, avec des championnats moins cotés, trônent sur le toit du monde. 
En Afrique, le Cameroun pèse cinq trophées en CAN. Et pourtant, depuis les années 80, on ne parle plus du Tonnerre ou encore du Canon de Yaoundé. Ces clubs ne grondent plus. 
Le Maroc dispose de tout en termes d’infrastructures et de logistique. Absolument tout. Mais le royaume chérifien n’a inscrit son nom au palmarès de la CAF qu’une seule fois: 1980. Presque une éternité. Quid de l'Algérie ? Que dire de la Tunisie? Seule l’Egypte constitue une exception qui confirme la règle. L’Afrique du Sud, n’en parlons même pas. Orlando Pirates, Mamelodi Sundowns, Kaizer Chiefs, sont des noms ronflants. Mais les BAFANA BAFANA ont disparu des radars depuis 1996. Au Sénégal, nous avons connu des symphonies inachevées. De 1965 à 2021, en passant par 1968, 1986, 1990, 2002, 2006, 2017, 2019, on pouvait logiquement prétendre à un titre de champion d’Afrique.
Hélas ! Mais, nous avons réalisé une MANITA qui restera à jamais gravée dans les mémoires. Nous l’avons obtenue grâce à la combinaison de plusieurs facteurs. D’abord la rançon de la stabilité (Fédération, Ministère, Encadrement technique). Deuxièmement, l’investissement dans les infrastructures. Troisièmement l’accompagnement d’un État, qui a mis énormément d’argent surtout en sélection A.
Quatrièmement, des centres de formation. On semble oublier que notre dernière qualification à une phase finale de CAN U17 remontait à 1995. Ensuite nous avons organisé une CAN U20 à domicile en 2015. 
Nous avons enchainé par une brillante qualification en 2017 en sortant les ogres tels la Tunisie et le Ghana. Depuis, notre pays répond présent. Non seulement en Afrique mais aussi au niveau mondial. Chez nos techniciens, le Sénégal est en passe de devenir l’Allemagne de l’Afrique. Amara Traoré, Demba Mbaye, Aliou Cissé, Cheikh Gueye, Omar DAF, Lamine N’Diaye, Mbaye Leye, Sadio Demba, etc. La liste est loin d’être exhaustive. 
Personnellement, je les cite avec fierté. Alors, on peut bien bomber le torse si on veut. Toutefois, essayons de remédier à la gangrène. La tare du football sénégalais c’est que le club vit de la vente des joueurs. Qu’on le veuille ou pas, on produit pour vendre. On ne peut retenir aucun joueur. 
Le sponsoring n’existe pratiquement pas. Les droits télé restent des chimères. La billetterie a presque disparu avec les derbys. Les collectivités locales cherchent elles-mêmes la queue du diable pour la tirer. Le seul recours, c’est le partenariat avec des clubs étrangers et son lot de dangers à cause de l'opacité qui entoure ce modèle. Sans occulter l’absence totale de contrôle. Sinon, c’est le mécénat qui n’est pas une politique viable. 
Un club ne peut pas exister à travers seulement la poche du président. En attendant le «GRAND PLAN MARSHALL» attendu du Chef de l’Etat, essayons un modèle plus ou moins viable. Feu Oumar Seck avait jeté les bases d’une Jeanne d’arc respectée et respectable. Sauf que le club, version ASC ne donne pas des coudées franches à son président, pour atteindre le but recherché. 
Auteur: Abdoulaye Thiam, Journaliste
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Comments

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    Makadaam il y a 1 an

    La finition du stade Demba Diop c est pour quanq?

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    il y a 1 an

    Pourquoi Macky SALL n'a pas présidé la finale de la coupe du Sénégal il était dit partout que pour la première fois depuis trente ans (dixit sa presse!!!!) un chef d'état n'avait plus présidé la finale. On l'a même reporté du samedi au Dimanche afin qu'il puisse y assister

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    Anonyme il y a 1 an

    Très bonne analyse. Les idées et les mots sont très justes. Il faut se tourner vers le mécénat, le sponsoring. Difficile d'en trouver certes en ce moment, mais il y aura toujours de bonnes personnes ou des entreprises qui, en insistant auprès d'elles et les convaincant vont s'engager. Notre football local, Dieu sait, en a besoin. Nous nous souvenons bien de ce que firent autrefois feux Oumar Seck de la BSK et Yaya Kane de la SEIB de Diourbel (Société Électrique et Industielle du Baol). Ces deux, il y en a eu bien d'autres dans les années 70/80, ont soutenu de toutes leurs forces ces deux clubs phares, faisant de bons résultats à tel point que presque tous nos jeunes talents allaient, couraient vers la Jeanne d'Arc (JA) de Dakar et vers la SEIB de Diourbel. À la SEIB par exemple, aucun footballeur ne pensait vraiment émigrer. Au Jaraaf de Dakar, l'on se souvient encore de la parenthèse feu Lamine Diack qui, maire de la ville de Dakar aidait, soutenait le club de la Médina.  On devrait penser un peu à ce genre de choses, de générosités, de mécénats pour aider nos clubs locaux de foot et instaurer une cotisation auprès des supporters, vente de gadgets, etc. On n'oubliera pas le partenariat entre le Casa sporting club et l'ancienne compagnie aérienne ASI (Air Sénégal International). • Une idée : pourquoi la Fédération Sénégalaise de football (FSF) - elle fait du bon travail - n'organiserait pas un grand dîner où seront conviés les plus grands responsables de nos entreprises et sociétés d'état et privés pour leur partager une, leur vision sur le soutien, le mécénat, le sporponsoring pour les clubs de notre championnat D1 et D2. Les inviter, défier à se lancer dans de telles activités. Il faut que l'argent qui est généré par le foot reste au foot et non à financer d'autres disciplines. Autrefois, c'était le foot qui finançait plusieurs disciplines.

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    Ibi il y a 1 an

    Qui peut m'expliquer ce que Abdoulaye Thiam défend Ici. Je n'ai pas compris qui ou quoi accuse-t-il ? Si j'ai bien lu entre les lignes, il tente d'éluder la responsabilité de la FSF sur l'échec de nos clubs en compétitions africaines. Quelque chose ne tourne pas rond chez lui.

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    reply_author il y a 1 an

    Mr Thiam, vous êtes un complice passif. Vous avez observé depuis l'arbre qui cachait la forêt. Question à Augustin et cie : Pourquoi nos clubs continuent à être éliminés toujours au premier tour, malgré Sénégal champion d'Afrique CAN seniors, juniors et cadets. Numéro 1 Afrique selon FIFA nous dit-on. Est ce l'arbre qui cache la forêt de l'Amazonie ou de la Casamance. 

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