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Thursday 24 April, 2025
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Au Sénégal, l’épilepsie face aux barrières : stigmatisation, rupture de médicaments et manque de techniciens

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Dans le cadre de la Journée internationale de l'épilepsie, dont le thème mondial cette année est "Avançons ensemble pour un monde meilleur", des spécialistes ont dressé un bilan exhaustif de la maladie. 
Selon le Professeur Marième Soda Diop Sene, secrétaire générale de la Ligue Sénégalaise contre l'épilepsie, le thème de la journée invite à une collaboration accrue avec la communauté scientifique et les neurologues du monde entier pour faire progresser la recherche et améliorer les soins aux patients. L'objectif est de réduire la stigmatisation et d'offrir un avenir meilleur aux personnes atteintes d'épilepsie.
À Dakar, une journée porte ouverte a été organisée au service de neurologie du Centre Hospitalier Universitaire de Fann. Cette initiative a permis aux patients, aux familles et aux personnes intéressées de mieux comprendre l'épilepsie, ses modalités de prise en charge et les solutions disponibles au Sénégal pour une meilleure gestion de la maladie.
Comprendre l'épilepsie
L'épilepsie est une maladie neurologique caractérisée par des crises diverses. La plus connue est la crise généralisée tonico-clonique, où le patient perd connaissance, tombe, convulse, et peut émettre de la salive mousseuse ainsi que perdre le contrôle urinaire. Cependant, il existe de nombreuses autres formes de crises. Selon le Professeur, "l'épilepsie non traitée peut affecter les fonctions cérébrales, entraînant chez l'enfant des troubles cognitifs et un retard de développement." Bien que plus fréquente chez l'enfant, elle touche également les adultes. Les causes varient selon l'âge du patient. Elle n'est ni contagieuse ni mortelle, sauf en cas d'état comateux.
Prévention et prise en charge précoce
La prévention repose sur la gestion des causes évitables comme les complications de l'accouchement, les AVC ou les traumatismes crâniens. Une bonne hygiène de vie et une gestion adéquate du sommeil peuvent réduire les risques de crises. Depuis 2005, la Ligue Sénégalaise contre l'épilepsie a mené des actions de sensibilisation et de diagnostic, passant l'épilepsie de la sixième à la deuxième place des motifs de consultation en neurologie. Des caravanes de santé ont permis de dépister et traiter près de 5000 patients. "L'épilepsie est une maladie chronique, mais avec un traitement approprié, elle peut être très bien contrôlée. Un patient correctement suivi peut mener une vie normale," souligne le Professeur.
Croyances et stigmatisation
L'épilepsie souffre de nombreuses croyances infondées, souvent associées à la sorcellerie ou aux esprits malins. Le Professeur Marième Soda Diop insiste sur le fait que cette maladie n'est ni mystique ni contagieuse. Ces mythes dissuadent de nombreux patients de consulter et poussent des familles à cacher leurs proches atteints. Le slogan "Sortir l'épilepsie des ténèbres" vise à déconstruire ces idées fausses et encourager la recherche de soins.
L'épilepsie chez l'enfant
Le Professeur Adjaratou Dieynaba, neuropédiatre, précise que l'épilepsie touche surtout les enfants et les personnes âgées. Une étude de 2001 à Pikine estimait une prévalence de 15 pour 1000 habitants, probablement sous-évaluée à cause de la stigmatisation. Les causes peuvent inclure des infections, des troubles périnataux, des complications à la naissance, des troubles métaboliques et des traumatismes. Le diagnostic précoce et le suivi adapté améliorent le pronostic.
Rupture constante des médicaments
Les spécialistes ont lancé un appel aux autorités pour l'accès aux médicaments antiépileptiques, souvent coûteux et peu disponibles. L'initiative d'une banque de médicaments n'a jamais vu le jour, rendant les traitements d'urgence inaccessibles. "Seuls quelques patients fortunés peuvent se permettre de faire venir ces médicaments de l'étranger," déplore le Professeur.
Déficit de techniciens en électroencéphalographie
La formation de techniciens qualifiés pour les EEG est insuffisante, ce qui est crucial pour le diagnostic de l'épilepsie. Il manque une structure formelle pour leur formation, et ils sont souvent formés "sur le tas".
Inclusion communautaire dans la prise en charge
Il est essentiel de renforcer les associations de patients pour faciliter les échanges, l'accès aux soins, et combattre la stigmatisation. 
L'épilepsie en Afrique reste un défi majeur de santé publique avec une prévision de 50 millions de cas d'ici 2030, dont 40 millions sur le continent, où 80% des patients n'ont pas accès au diagnostic ni au traitement, souvent faute de neurologues.
Auteur: Yande DIOP
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Comments

  • image
    il y a 2 mois

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  • image
    reply_author il y a 2 mois

    Pauvre con !

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