« Précarité extrême des conditions de travail : La grande majorité des journalistes et techniciens de la région ne perçoivent même pas le SMIG. Les revenus, instables, souffrent d’un tissu économique faible, d’un accès limité à la publicité et d’une confusion fréquente entre commande publicitaire et reportage éditorial. » « Manque de formation continue : Les acteurs de la presse à Thiès manquent cruellement de formation continue et de spécialisation. » « Accès limité à l’information : Certains chefs de services publics freinent délibérément l’accès à l’information. » « Faible reconnaissance institutionnelle : Les pouvoirs publics ne valorisent pas suffisamment le rôle social et citoyen des journalistes. »
Tels sont les constats majeurs formulés par l’Association de la presse locale (APL) de Thiès, qui a tenu à faire entendre la voix des professionnels des médias de la région dans un « contexte de précarité et d’invisibilité croissantes », à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, ce 3 mai. Un mémorandum a été remis au gouverneur de la région. À l’échelle régionale, les journalistes et techniciens de la capitale du Rail se sont réunis pour dresser un état des lieux des difficultés structurelles entravant l’exercice de leur métier et formuler des propositions concrètes et réalistes.
Concernant les revendications et propositions, la présidente de l’APL, Khady Youm, journaliste à la RTS, a évoqué : « une aide à la presse équitable et transparente, avec une répartition plus juste prenant en compte les correspondants régionaux » ; la « création d’un siège pour la presse locale, un espace autonome et équipé pour le travail et les réunions » ; l’« accès au logement, via l’inclusion des journalistes dans le programme national des 100 000 logements ».
Elle a également appelé à : une « formation professionnelle continue, avec des programmes réguliers de renforcement des capacités » ; un « encadrement clair de la publicité institutionnelle, distinguant prestations publicitaires et reportages éditoriaux » ; la « création d’un comité local de liaison presse-institutions, pour fluidifier les relations et garantir l’accès à l’information » ; et le « soutien à la fédération nationale des correspondants, pour unifier les actions de plaidoyer à l’échelle nationale ».
L’Association de la presse locale de Thiès a lancé un appel à un sursaut collectif en faveur des professionnels de l’information. Elle invite les autorités administratives, les élus, les partenaires techniques et financiers, ainsi que la société civile à poser les bases d’une presse locale forte, respectée et capable de jouer pleinement son rôle dans le développement régional.
Khady Youm a rappelé que cette journée constitue une occasion solennelle de rappeler aux gouvernements et institutions leur engagement en faveur de la liberté de la presse. « C’est aussi un moment d’introspection et de réflexion entre professionnels, autour des enjeux de déontologie, de développement du secteur et de reconnaissance institutionnelle », a-t-elle souligné.
Auteur: Cheikh CAMARA et Abdoulaye SEYE (Correspondants à Thiès)
Commentaires (0)
Participer à la Discussion