À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l’Association « Toujours Kennedyennes » (TK) a organisé, ce mercredi 19 mars 2025, un panel intitulé : Quelles réponses multisectorielles durables face aux violences basées sur le genre ? Cette initiative vise à instaurer un dialogue intergénérationnel et des échanges interactifs entre les anciennes élèves du lycée Kennedy et la jeune génération. L’objectif est d’apprendre aux jeunes filles à prendre conscience des actes de harcèlement et d’abus sexuels, tout en leur inculquant les réflexes nécessaires pour prévenir les violences basées sur le genre (VBG).

La présidente de l’association, Coumba Ngouye Thiam, a saisi cette opportunité pour informer et sensibiliser sur le droit à la protection des filles. « Cette journée, destinée aux élèves du lycée Kennedy dans le cadre de notre concept ‘Wakhtane Ak Souniou Doome’, s’inspire d’une scène bouleversante : une fille subissant des attouchements dans un bus sans oser réagir. Nous voulons outiller les filles pour qu’elles surmontent leur timidité, qu’elles sachent qu’elles ont des droits et qu’elles apprennent à dénoncer les violences basées sur le genre. C’est tout l’enjeu de cette rencontre », a-t-elle expliqué.

 Un plaidoyer pour des sanctions plus sévères et un meilleur accueil des victimes

Ancienne pensionnaire du lycée John Kennedy, Coumba Ngouye Thiam n’a pas manqué d’exprimer sa frustration face au manque d’application des conventions ratifiées par le Sénégal. Elle déplore l’absence fréquente de décrets d’application permettant une mise en œuvre effective de ces engagements. « Le Sénégal a ratifié de nombreuses conventions, mais trop souvent, les décrets d’application font défaut pour agir concrètement. La criminalisation du viol est une avancée majeure, mais les sanctions doivent être plus sévères pour dissuader les prédateurs sexuels. Nous plaidons également pour un renforcement de l’accueil des victimes dans les commissariats. Une victime ne doit pas être revictimisée ; elle doit être reçue de manière rassurante lorsqu’elle se présente », a-t-elle insisté.

Face à la recrudescence des cas de viols, la présidente de l’association appelle également les parents à redoubler de vigilance pour protéger leurs filles.