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Tambacounda : 20 ans de prison pour le meurtre de son père à coups de machette

Auteur: Ousmane Ndiaye, correspondant à Tambacounda

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Le Tribunal de grande instance de Tambacounda a rendu son verdict ce vendredi dans l’affaire du parricide de Sabaké, village de la commune de Sinthiou Malème, département de Tambacounda. Amadou Sow, berger de 22 ans, marié et père d’un enfant, a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour avoir tué son père, Idy Sow, de 18 coups de machette.
Le 15 août 2023, vers 22 heures, un drame secoue Sabaké, à 27 kilomètres de Tambacounda. Alertés par des cris, les habitants découvrent, horrifiés, le corps ensanglanté d’Idy Sow, criblé de blessures. La gendarmerie de Tambacounda intervient rapidement, arrêtant Amadou Sow, fils aîné de la victime. Retrouvé avec des vêtements tachés de sang et la machette utilisée, il est identifié comme l’auteur du crime.
Le certificat médico-légal, établi le 18 août 2023, conclut à une mort par hémorragie interne due à 18 coups de machette portés à la tête (3), au cou (2), au membre supérieur droit avec section de l’artère radiale (5), au membre supérieur gauche (2) et aux membres inférieurs (6).
Un différend successoral à l’origine du drame
L’enquête révèle un conflit successoral à la suite du décès de la mère d’Amadou Sow. Selon lui, son père s’était approprié un héritage de vingt chèvres et deux bœufs qui lui était destiné. Ce différend, combiné à un changement de comportement du jeune berger, devenu agressif après la perte de sa mère, avait créé des tensions familiales signalées aux autorités. Les témoins Alpha Sow et Mody Diao rapportent avoir accouru après des cris et constaté les blessures graves d’Idy Sow, qui, avant de mourir, a désigné son fils comme son agresseur.
Amadou Sow reconnaît les faits lors de l’enquête et devant le juge d’instruction. Il explique avoir réclamé, une énième fois, l’héritage de sa mère lors d’une rencontre près de la maison. Une altercation éclate, marquée par une gifle de son père. Sous le coup de la colère, il assène 18 coups de machette, abandonnant ensuite son père blessé, espérant qu’il soit secouru.
À la barre, Amadou Sow admet le crime mais modifie sa version. Il évoque d’abord une agression de son père, puis déclare avoir agi sous l’influence d’« esprits maléfiques », affirmant : « Je ne voulais pas qu’il meure. » Ces arguments n’ébranlent pas le substitut du procureur, qui requiert la réclusion criminelle à perpétuité, jugeant le crime trop grave pour être un simple accès de colère. La défense plaide une peine clémente. Après délibération, la chambre criminelle condamne Amadou Sow à 20 ans de réclusion criminelle, entraînant sa dégradation civique.
Ce verdict met un terme à un procès qui a profondément choqué la communauté de Sabaké, révélant la violence d’un conflit familial aux conséquences tragiques.
Auteur: Ousmane Ndiaye, correspondant à Tambacounda

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