Héros du Ramadan : Ces bénévoles qui illuminent Dakar avec leurs "Ndogous"
Dans les ruelles animées de Dakar, alors que le soleil décline pour laisser place à la nuit, une scène réchauffe les cœurs. Des hommes et des femmes, jeunes et moins jeunes, s’activent pour offrir des "Ndogous" – ces repas de rupture du jeûne – aux passants. Ces gestes, empreints de générosité, illustrent une solidarité profondément ancrée dans la culture sénégalaise, faisant de ce mois sacré un moment où l’humanité brille à chaque coin de rue.
Chaque soir, Ousmane Cissé et ses amis se mobilisent avec une énergie contagieuse pour organiser ces distributions. Calebasse à la main, remplie de pièces et de billets, Ousmane se tient devant une boutique animée, accueillant chaque don avec gratitude. "Nous savons que les temps sont durs. C’est pourquoi chaque pièce, aussi petite soit-elle, nous fait chaud au cœur et nous aide à continuer", confie-t-il, un sourire éclairant son visage. Pendant ce temps, ses compagnons s’affairent avec enthousiasme : certains filtrent le café Touba avec une précision presque rituelle, tandis que d’autres tartinent généreusement du pain tout juste sorti de la boulangerie. Autour d’eux, des enfants, débordant d’excitation, apportent leur aide avec fierté, ravis de participer à cette chaîne de solidarité.
Ces initiatives se déclinent sous diverses formes : des groupes de voisins collectant des fonds pour cuisiner de grands repas, des associations structurées ou encore des individus agissant spontanément. Malgré les défis logistiques, comme la hausse des prix des denrées, leur détermination reste inébranlable. Babacar Seck, commerçant et donateur fidèle, en est un exemple frappant. "Contribuer à ces actions est naturel pour moi, surtout pendant le Ramadan. Chaque année, je mets de côté une partie de mes bénéfices", explique-t-il. Cette année, face à l’inflation, il a dû ajuster son budget, mais il persiste : "Voir des familles sourire grâce à un repas chaud donne un sens profond au jeûne."
Les bénéficiaires, eux, ne tarissent pas d’éloges pour ces élans de cœur. Moussa, chauffeur de taxi, raconte : "Parfois, je finis tard et je n’ai pas le temps de rentrer pour le ndogou. Ces repas gratuits sont une bénédiction. Ils me rappellent la générosité qui unit les gens pendant le Ramadan." Mais Moussa ne se contente pas de recevoir : avec quelques pièces de 100 francs en poche, il parcourt les rues, déposant modestement sa contribution dans les calebasses des bénévoles. "Chaque geste compte", dit-il simplement, incarnant cet esprit collectif qui fait vibrer Dakar.
Pour Anta Ba, mère célibataire de trois enfants, ces distributions sont une bouffée d’oxygène dans une vie marquée par des moyens limités. "Je n’ai pas toujours de quoi préparer un ndogou pour mes petits", confie-t-elle, émue. "Mais grâce à ces bénévoles, je rentre avec un repas pour eux." Les yeux brillants de gratitude, cette quadragénaire voit en ces bienfaiteurs des "anges" qui allègent le fardeau de nombreuses familles comme la sienne.
Alors que le Ramadan progresse, ces actes de solidarité continuent d’illuminer les soirées sénégalaises, suscitant l’admiration des habitants comme des étrangers. Salamata Zongo, originaire du Burkina Faso, s’est jointe à cet élan avec cœur. Chaque jour, elle aide à distribuer les ndogous. "C’est un honneur de participer. Au Sénégal, j’ai appris que le partage transcende les frontières culturelles et religieuses. Offrir ne coûte pas cher, mais ça peut tout changer", partage-t-elle, sourire aux lèvres.
Ces héros du quotidien, par leurs gestes simples mais puissants, rappellent que le Ramadan est bien plus qu’un mois de jeûne : c’est une célébration de l’amour, de la foi et de la fraternité. À travers chaque bouchée partagée, ils tissent des liens indéfectibles, faisant de Dakar un théâtre vivant de solidarité et d’humanité.
Comments
Bel article ! C est assez rare pour le souligner
Le fait d'avoir cédé à la demande insensée des députés d'alors pour donner des passeports diplomatiques à leurs épouses a ouvert la porte à toutes les dérives. Et cela risque de décridibiliser davantage le passeport
Que le Tout Puissant bénisse tous ces jeunes hommes et femmes qui donnent la nourriture de rupture aux croyants qui jeunent. Que le Tout Puissant pardonne leurs péchés et leur accorde le paradis. S'ils sont dans la mauvaise guidance, donne leur la guidance et vers toi mon Dieu et accorde leur ton pardon. Que le Bon Dieu bénisse ce pays et tous ceux qui y vive et que la paix règne dans ce pays et tous les pays d'Afrique.
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Franchement, ils font du bon boulot
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Article très intéressant , félicitations
Le fait d'avoir cédé à la demande insensée des députés d'alors pour donner des passeports diplomatiques à leurs épouses a ouvert la porte à toutes les dérives. Et cela risque de décridibiliser davantage le passeport
le geste est très noble. Par contre je dénonce ceux qui se mettent au milieu de la route (wa niary tally surtout) pour quémander des pièces. c'est très risqué. En cette période ramadan, certains ndiayènes peuvent perdre facilement la maitrise du volant sous l'effet de la faim.
Le fait d'avoir cédé à la demande insensée des députés d'alors pour donner des passeports diplomatiques à leurs épouses a ouvert la porte à toutes les dérives. Et cela risque de décridibiliser davantage le passeport
L'article aurait été parfait s'il rappelait fidèlement l'origine de cette action de solidarité vulgarisée par la communauté mouride. Il faut rendre à César ce qui appartient à César. Pour l'Histoire!
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Geste généreux et désintéressé à saluer. Dieu les bénisse
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Merci pour le bayfamlisme qui a instauré ça .
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Très bel article mais les vrais héros du ramadan sont les femmes au foyer.
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