Momar Tine, manœuvre du bâtiment : amputé d’une jambe, mais debout face à la vie
Les héros ne portent pas tous de capes, et Momar Tine en est l’illustration vivante. À seulement 23 ans, il incarne une force intérieure qui défie l’adversité. Partagé entre résilience et responsabilités familiales, ce jeune manœuvre jongle entre sacrifices et persévérance allant même jusqu’à repousser son rêve de baccalauréat pour assurer le bien-être des siens.
Dans le quartier de Liberté 6 Extension, un imposant immeuble de six étages en phase de finition capte les regards. Derrière cette structure en plein essor, des ouvriers s’activent sans relâche. Parmi eux, un jeune homme se distingue par sa détermination sans faille : Momar Tine. À 23 ans, il porte en lui une histoire de courage et de résilience. Amputé de la jambe gauche depuis l’enfance, il refuse que le handicap freine son élan. Manœuvre sur ce chantier depuis quelques jours, le jeune homme ne ménage pas ses efforts et effectue ses tâches avec rigueur et vigueur.
De 9h à 18h, il mélange les matériaux et alimente en fournitures les ouvriers spécialisés. Un labeur harassant, qui demande une endurance physique considérable, surtout en période de ramadan. Pourtant, il en faut bien plus pour ébranler Momar.
S’appuyant sur l’une de ses béquilles posées sur son moignon gauche, il manie la pelle avec aisance et ne ménage aucun effort. Une détermination qui force le respect et l’admiration, aussi bien de ses collègues que de son encadrement en commençant par ses proches. Chez Afriland Compagny, l’entreprise en charge du chantier, l’inclusion des personnes en situation de handicap n’est pas un simple slogan : c’est une réalité ancrée dans sa culture d’entreprise.
À le voir s’investir avec tant d’aisance, on pourrait croire qu’il a toujours vécu avec cette condition. Pourtant, son destin a basculé à l’âge de 10 ans, après une douleur persistante à la cheville.
Le diagnostic tombe comme un couperet : l’amputation est inévitable. Une épreuve brutale pour un enfant, mais Momar refuse de se laisser abattre. Seul garçon d’une fratrie de quatre, il endosse très tôt des responsabilités lourdes. Après la perte de son père, il devient le pilier de la famille et enchaîne les petits boulots pour soutenir sa mère, restauratrice à Grand-Yoff.
Travailleur acharné, il est constamment à l’affût de nouvelles opportunités. Son ambition ? Gagner dignement sa vie pour assurer le bien-être des siens.
En parallèle, Momar poursuit ses études. Élève en classe de terminale L2 au lycée des Parcelles Assainies, unité 13, il était à un pas d’obtenir son baccalauréat. Mais face aux impératifs financiers, il a dû mettre ses ambitions académiques en suspens, préférant épauler sa mère en contribuant aux dépenses du foyer. Pourtant, il garde dans un coin de sa tête un vœu corolaire à l’obtention du précieux sésame.
Son handicap ne l’empêche pas de savourer les plaisirs de la vie. Passionné de football depuis toujours, il continue à suivre et à pratiquer ce sport malgré l’accident qui a bouleversé son destin.
Loin de se complaire dans la victimisation, Momar assure n’avoir jamais ressenti de discrimination dans son parcours. Mais il reste conscient des défis que rencontrent de nombreuses personnes en situation de handicap et plaide pour une meilleure intégration dans la société et le monde du travail.
De cette épreuve douloureuse, Momar Tine en a fait une force. Homme de labeur, il ne cherche ni compassion ni traitement de faveur. Ce qu’il veut, c'est avancer, se battre avec les moyens dont il dispose, prouver que la détermination peut déplacer des montagnes. Chaque jour, sous le soleil accablant du chantier, il forge son avenir à la sueur de son front tout en refusant que son handicap dicte sa vie.
Comments
Magnifique ! Le "jom" dans toute sa splendeur !
Le fait d'avoir cédé à la demande insensée des députés d'alors pour donner des passeports diplomatiques à leurs épouses a ouvert la porte à toutes les dérives. Et cela risque de décridibiliser davantage le passeport
Oui c'est très courageux... À terme il faut lui trouver un emploi adapté à ce courageux jh....l'entreprise qui lui proposera un emploi adapté aura un employé modèle...
Le fait d'avoir cédé à la demande insensée des députés d'alors pour donner des passeports diplomatiques à leurs épouses a ouvert la porte à toutes les dérives. Et cela risque de décridibiliser davantage le passeport
il se lève pour travailler chaque matin malgré son handicap.. d'autres par contre se lèvent pour voler et quémander..
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Un garçon à soutenir et à encourager
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j'ai vraiment pleurer quand j'ai vu la vidéo, Yalla na ko yalla takhawou ba mou atteindre son objectif d'informaticien
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Il faut le soutenir
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Bravo vraiment fier.
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