Le climat de travail est délétère à la mairie de Diacounda, une des 14 collectivités locales du département de Bounkiling dans la région de Sédhiou. A l’origine, les deux adjoints au maire en l’occurrence Sadibou Coly et Sadibou Sagna sont restés depuis 2014 sans indemnités. « C’est seulement en 2016 que nous avons perçu jusqu’au mois de juin. En dehors de ces six mois, le maire, principal et unique ordonnateur de crédit, refuse d’engager cette dépense », explique le 2ème adjoint Sadibou Sagna.En effet, tout est parti d’un bras de fer entre le maire titulaire et ses adjoints qui ont marché et ont fait signer une pétition pour dénoncer ce qu’ils ont appelé à l’époque « la gestion gabégique, nébuleuse, et népotique des ressources de la mairie ». Les deux adjoints rapportent que « la mairie ne disposait pas de compte administratif, et jusque-là, à part un proche parent qui gère les finances, l’institution n’a pas de commissions des finances et tous les marchés sont attribués sans appel d’offre ». « Pour avoir dénoncé cela, nos salaires ont été bloqués sous prétexte que la mairie n’a pas de ressources propres pour faire face aux dépenses de fonctionnement rajoute Sadbou Coly ». Le premier adjoint révèle que le maire a reçu, à l’image de ses collègues du Sénégal, une enveloppe de 18 millions du président de la République en guise de soutien à la collectivité. Au lieu, dit-il, d’éponger les arriérés, il s’est terré avec l’argent destiné au fonctionnement de la municipalité.Une source proche de l’administration informe que le salaire des maires doit provenir des ressources propres. Seulement, cette collectivité semble n’avoir les moyens de prendre en charge cette question. Toutefois, poursuit notre source, les allocations de l’Etat peuvent être utilisées pour gérer les salaires. Et de nous orienter vers le trésor public mais celui-ci ne paie qu’après signature du maire.Pourtant, le maire a bien bénéficié d’allocations mais ne semble pas être ébranlé par cette situation de ses collègues apéristes. Il dit avoir des relations au plus haut sommet de l’Etat, rapporte Sadibou Sagna qui lui, dit compter sur sa dignité.Le maire interpellé a fui le débat prétextant qu’il y a des choses qu’on ne peut pas régler au téléphone.