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Monday 18 August, 2025
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Briser le silence pour libérer la vérité, le Sénégal ose la protection des lanceurs d’alerte

Auteur: Aïcha Fall

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Briser le silence pour libérer la vérité, le Sénégal ose la protection des lanceurs d’alerte

Le 18 août 2025, l’Assemblée nationale du Sénégal se penche sur un texte qui pourrait transformer durablement le rapport entre citoyen et pouvoir. Pour la première fois en Afrique francophone subsaharienne, une loi de protection des lanceurs d’alerte est soumise au vote, accompagnée de la création d’un Office national de lutte contre la corruption. En inscrivant noir sur blanc la garantie d’anonymat, de sécurité juridique et de protection face aux représailles, l’État ouvre une brèche dans l’omerta qui entoure souvent les scandales financiers.

Mais si cette avancée est saluée, elle reste incomplète aux yeux de nombreux acteurs de la société civile. Le projet se limite aux infractions économiques et à la corruption, laissant de côté des domaines tout aussi cruciaux tels que l’environnement, la santé publique ou les droits humains. Or, dans un pays où la vulnérabilité écologique, les défis sanitaires et les tensions sociales sont au cœur du quotidien, dénoncer un crime écologique ou une mise en danger de la population est tout aussi vital que d’exposer un détournement de fonds.

Cette restriction témoigne d’un équilibre fragile entre audace politique et prudence institutionnelle. En choisissant de circonscrire la portée du dispositif, le législateur veut sans doute sécuriser l’adhésion initiale et éviter une levée de boucliers trop brutale. Mais à force de prudence, le risque est de créer un outil puissant sur le papier, mais perçu comme incomplet par ceux qui en attendent une protection universelle.

Le débat qui s’ouvre ne se limite donc pas au cadre juridique, il touche à la conception même de la démocratie sénégalaise. La reconnaissance du lanceur d’alerte comme acteur de l’intérêt général est une révolution culturelle en soi. Mais c’est à la société tout entière de décider si cette reconnaissance restera confinée aux comptes publics ou si elle embrassera, demain, l’ensemble des combats pour la vérité et la dignité.

Auteur: Aïcha Fall

Commentaires (5)

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    Maurice il y a 5 heures

    Très mauvaise idée.
    Le lanceur d'alerte pourra t-il bénéficier d'une protection s'il s'en prend au Président, au Premier ministre, à des ministres, des députés, des officiers supérieurs ....?
    Et que faisons-nous de la présomption d'innocence ? un lanceur d'alerte aura-t-il une protection s'il balance tout et n'importe quoi ?

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    Eclaireur il y a 1 heure

    OUI

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    Lanceurs d'alerte il y a 4 heures

    La soeur du premier ministre penda sonko est entrain de construire un immeuble à ziguinchor au quartier goumel à 1,5 miliards de fcfa

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    Thierno il y a 4 heures

    S'il y a l'anceur d'alerte parce qu'il y a des malhonnête voleurs de l'argent public qui ont des postes importants dans l'administration d'autant plus certaine se disent croyants musulmans et chrétiens mais de vrais voyous prêts à tuer de jeunes enfants sans défense par des nervis pour rester au pouvoir et de continuer de prendre l'argent public qui leur appartient pas

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    Prs il y a 2 heures

    On parle de faits, vérifiables et pas n’importe quoi. Les lanceurs devront adopter une posture responsable.
    C’est pas ces affaires de gueweul.

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    Thioye il y a 1 heure

    Merci Diomaye, demain je dénonce les bavures de ton PM sans aucun risque. Loi de protection des lanceurs d'alerte contre Article 80.

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