L’ouverture, ce mercredi 12 février 2025, à Thiès, de l’atelier national de concertation de deux jours sur le pastoralisme, une thématique essentielle pour le développement durable du Sénégal, a été une opportunité pour le directeur de Cabinet du ministre de l'Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de l'Élevage, Djibril Diop, avec des participants venus de différentes régions du pays, d’échanger largement, de façon enrichissante, avec leurs expertises, leurs expériences et leurs préoccupations, sur le processus de révision de la Loi d'Orientation Agro-Sylvo-Pastorale (LOASP).
Une occasion de rappeler que le pastoralisme, qui occupe une place centrale dans cette révision (réforme capitale), est non seulement un « pilier de notre économie rurale », mais aussi un « mode de vie profondément ancré dans nos traditions ». Toutefois, s’inquiète M. Diop, « ce secteur est confronté à des défis majeurs ».
À savoir : « la pression sur les espaces pastoraux, exacerbée par la concurrence avec d'autres usages des terres agricoles et les effets du changement climatique » ; « la sécurisation des parcours et l'amélioration des infrastructures pour une mobilité pastorale mieux encadrée » ; « les conflits d'usage entre agriculteurs et éleveurs, qui nécessitent des mécanismes de régulation et de concertation » ; « la modernisation des pratiques pastorales, tout en valorisant les savoirs traditionnels et les innovations techniques » ; « le financement et l'appui économique, qui doivent être renforcés pour accompagner les acteurs du secteur ».
Selon Djibril Diop, l'adoption de la LOASP en 2004 a marqué un tournant décisif pour le développement du secteur agro-sylvo-pastoral sénégalais. Cependant, a-t-il indiqué, « après vingt ans de mise en œuvre, il est impératif d'évaluer les progrès réalisés, d'identifier les défis persistants et de proposer des ajustements pertinents pour une meilleure prise en charge des réalités actuelles ».
À travers une ambition claire, l’État du Sénégal veut faire du pastoralisme un levier de développement durable, garantissant à la fois sécurité alimentaire, préservation des ressources naturelles et stabilité sociale. Cette concertation, dit-il, vise donc à « faire le bilan de la mise en œuvre de la LOASP en matière de pastoralisme et identifier les avancées ainsi que les lacunes à combler » ; « recueillir les attentes et recommandations des acteurs pour enrichir la révision de la loi » ; « proposer des solutions adaptées aux défis du pastoralisme, en articulation avec le nouveau Code pastoral en cours d'élaboration ».
Les échanges et contributions au cours de cette activité seront, pour les acteurs, essentiels pour aboutir à une LOASP révisée, plus inclusive et plus efficace, répondant aux besoins réels des éleveurs et aux enjeux environnementaux et économiques actuels. M. Diop rappelle que le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, attache une importance capitale à cette révision et, souligne-t-il, c'est dans cet esprit que le Ministère de l'Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de l'Élevage, sous la conduite du Secrétaire d'État aux Coopératives et à l'Encadrement Paysan, poursuit ce processus avec la plus grande attention. Il met aussi l’accent sur l'opportunité d'apporter des solutions concrètes et durables pour « garantir un avenir meilleur à nos communautés pastorales et à l'ensemble du secteur agro-sylvo-pastoral ».
Auteur: Cheikh CAMARA et Abdoulaye SEYE (Correspondants à Thiès)
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