Au Sénégal, les paris sportifs en ligne connaissent une ascension fulgurante, notamment grâce à des plateformes telles que 1xBet, Premier Bet et SunuBet. Depuis leur introduction en 2018, ces services ont conquis une jeunesse en quête d’opportunités rapides, malgré les interdits religieux. La Loterie nationale sénégalaise (Lonase), régulatrice du secteur, a enregistré un chiffre d’affaires record de 266 milliards de FCFA en 2022, témoignant de l’ampleur du phénomène. Cependant, cette croissance s’accompagne d’une explosion des cas d’addiction, d’endettement et de délinquance parmi les jeunes joueurs.
Des témoignages poignants illustrent cette dérive : un jeune homme a perdu plus de 200 millions de FCFA (environ 300 000 euros) en cinq ans, empruntant de l’argent à des partenaires commerciaux et même dans les caisses de l’entreprise de son père pour financer ses paris. D’autres, souvent des étudiants, utilisent leur bourse ou l’argent destiné à leurs études pour parier. Les conséquences sont dramatiques : isolement social, détournement de fonds, échec scolaire et parfois, comme l’indique l’association “Non Aux Paris Sportifs”, des cas de suicides liés à des dettes de jeu.
Face à cette situation alarmante, des initiatives de sensibilisation émergent. Seydina Oumar Diagne, fondateur de l’association “Non Aux Paris Sportifs”, recueille des témoignages de jeunes en détresse et milite pour une régulation stricte du secteur. Les autorités, bien que conscientes du problème, peinent à mettre en place des mesures efficaces. La facilité d’accès aux plateformes en ligne, souvent sans vérification d’âge, et la prolifération des publicités ciblant les jeunes exacerbent la situation. Il est impératif que l’État sénégalais prenne des mesures concrètes pour encadrer ce secteur et protéger sa jeunesse.
Commentaires (0)
Participer à la Discussion