L’attribution de plusieurs dizaines d’hectares à des partenaires étrangers par le maire de Mlomp, dans le département de Bignona, pour un projet d’habitat social et d’élevage de poules pondeuses, suscite une vive polémique et une tension dans cette commune rurale. Des populations alertent et dénoncent un manque de transparence de la part de l’équipe municipale dirigée par Ansoumana Diémé.
Selon Ansoumana Coly, coordonnateur du Panel local de Mlomp, en mars 2025, des membres du panel créé en 2020, lors de la pandémie de Covid-19 pour coordonner l’appui communautaire, ont été informés d’un projet porté par la municipalité et qui prévoit d’implanter un programme de logements sociaux sur 20 ha de terres communautaires et d’attribuer 32 ha supplémentaires, soit 8 ha par quartier, à des investisseurs étrangers pour développer des fermes avicoles.
Cependant, le maire Ansoumana Diémé a, sans consultation préalable des habitants ni présentation de documents officiels, octroyé des terres pour la mise en place de ce projet.
Une attribution qui, selon des indiscrétions, n’a pas respecté les règles d’usage. Ce qui est à l’origine du mécontentement de certains membres du panel. « Les populations n’ont reçu aucun document du projet. Aucune présentation officielle des promoteurs n'a été faite ni aucune étude d’impact environnemental n’a été menée. Les terres concernées font partie d’une zone écologique reboisée depuis 2018, à l’initiative des jeunes du village », a déclaré le coordonnateur de ce panel. Qui précise : « Nous n’avons rien contre le développement de notre localité, bien au contraire ! Cependant, un projet d’une telle ampleur ne peut être imposé sans transparence ni concertation. »
Ansoumana Coly affirme que des travaux de clôture ont déjà commencé sur les sites concernés, malgré de multiples demandes de suspension exprimées par les villageois et le chef du village.
Face à cette situation, les populations appellent les autorités administratives, notamment le sous-préfet de Tendouck, le préfet de Bignona et le gouverneur de Ziguinchor, à suspendre les travaux en cours. Elles exigent la transparence sur les tenants et aboutissants du projet, et demandent aux autorités de créer les conditions d’un dialogue inclusif avec l’ensemble des parties prenantes, sans clivages politiques.
Auteur: Max Euclide KANFANY Correspondant à Ziguinchor.
Publié le: Mercredi 23 Juillet 2025
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