Par exemple, la demande actuelle en France est d'une centaine par semaine alors que la production annuelle était de 1000 à 1500. Face à cette situation, il devient plus qu'urgent de concevoir un respirateur artificiel à bas cou?t afin d'anticiper l'éventuelle flambée de l'épidémie au Sénégal.
Capacité de production de plusieurs dizaines de respirateurs par jour à 40 000 F CFA l'unité
Il faut tout de même noter que l'appareil réalisé par ces chercheurs sénégalais est un appareil d'urgence pour régler un problème urgent. Il est donc perfectible à bien des niveaux. Dans le court terme, ce projet permettrait de répondre à une demande d'urgence sanitaire et dans le long terme, il permettra d'équiper les hôpitaux du pays pour pallier le manque de matériels dans les unités de soins intensifs. "Si nous avons les financements et la main d'oeuvre requis, nous pourrons produire des dizaines de machines de ce type par jour", affirme le Docteur Ibrahima Guèye à PressAfrik.
Le risque d'utilisation sur un patient jugé minime
Selon l'enseignant chercheur à l'Ecole Polytechnique de Thiès, le prototype terminé à ce jour a pris en compte beaucoup de recommandations de médecins et de techniciens d'appareils sanitaires. "Toutefois, il reste une validation finale du projet par un corps médical habilité. Nous lançons un appel pour cette étape ultime. Nous lançons également un appel à la communauté scientifique pour toute contribution pouvant aider à améliorer cet appareil", dit-il.
Sur le niveau de risque, il indique que l'avis des médecins est indispensable à l'évaluation scientifique de ladite machine. "Le niveau de risque est vraiment minime sur les malades. Mais ce qui est rigoureux, c'est que le médecin regarde et vous dise, 'ça il faut changer etc.' Une deuxième chose, c'est que nos hôpitaux ont leurs spécificités, que les médecins qui y travaillent connaissent mieux que quiconque. Eux, ils pourront, en fonction de leur expérience et compétence dire ce qu'il faut améliorer. C'est indispensable".
Dans le document qui explique les composantes de la machine qui pourrait aider le Docteur Seydi et son équipe à contenir l'épidémie s'il y des cas graves, le Professeur Gueye et ses co-chercheurs informent: "Le respirateur artificiel a deux composantes principales: – une composante à usage unique et – une composante à usages multiple.
La composante à usage unique est composée d'une valve, d'un capteur de pression relié à un switch et d'un masque de respiration pour le patient.
La composante à usages multiple est composée d'un moteur, d'un régulateur de vitesse relié au moteur, d'un ventilateur le tout contrôlé par un microcontroleur".
La balle est dans le camp des autorités pour valider le prototype
"Nous sommes des enseignants-chercheurs. Nous sommes sous la hiérarchie du ministère de l'Enseignement supérieur. Il y a la Direction de la Recherche avec qui on travaille directement. On leur a soumis ça. Eux, ils sont en train de faire ce qu'il faut.
D'ailleurs, c'est eux-mêmes qui ont supporté les coûts des équipements qu'on a achetés pour en arriver là", a déclaré le Professeur Gueye. Qui comprend que les autorités sanitaires sont débordées dans une pareille situation…
En attendant la validation de ce prototype révolutionnaire, heureux constater que des chercheurs qui trouvent existent au Sénégal. Pour rappel, cette semaine, l'Ecole supérieure polytechnique (ESP) de Dakar a créé son propre gel hydroalcoolique pour participer à la lutte contre le Covid-19 au Sénégal.
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