Calendar icon
Friday 02 May, 2025
Weather icon
á Dakar
Close icon
Se connecter

[Spécial 4 Avril] 1/4 Armée-Nation : Les défis autour d’un concept

image

Autrefois en vogue, le couple armée-nation fait face aujourd’hui à un certain nombre de défis politiques et sécuritaires (crises électorales, terrorisme…) qui le fragilisent et l’oblige à se réinventer.Lors de l’accession du Sénégal à l’indépendance, la jeune nation avait besoin d’asseoir la légitimité de son armée. Ainsi, à côté de sa principale mission de défense, la grande muette s’est vu confier d’autres tâches relatives à la citoyenneté, les travaux publics, la santé… D’où le concept armée-nation, c’est-à-dire une armée à laquelle s’identifie toute une nation. Mais aujourd’hui, les armées ouest africaines dont celle du Sénégal sont plus que jamais mises au défis par des crises politiques  ainsi que le terrorisme et les rébellions.En fait, après des décennies de domination, les Etats africains nouvellement indépendants avaient besoin de mettre en place une nation seule et unique. Il fallait donc avant tout défendre son territoire, surtout que les frontières imaginaires laissées par le colon ne sont pas bien tracées. L’armée était donc une nécessité vitale. L’éclatement de la confédération du Mali ainsi que des guerres entre pays voisins en sont une parfaite illustration.Dans les pays stables comme le Sénégal, l’armée pouvait bien perçue, même si les autorités avaient jugé nécessaire polir davantage son image pour mieux asseoir sa légitimité. « Il s’agissait pour les Armées d’apporter une assistance technique et humanitaire à une population qui ne voyait dans les « hommes de tenues » des forces coloniales qu’un instrument de coercition au service d’une autorité oppressive », souligne le Général de brigade aérienne, Ousmane Kane, lors d’une communication sur ce thème en mai 2022.Les propositions du général Ousmane KaneCependant, d’après l’ancien chef d’Etat major de l’armée de l’air, le concept avait déjà ses limites à l’époque. D’abord, parce qu’il exclut les autres forces de sécurité comme la gendarmerie, la police, la douane… Ensuite, « même au sein des Armées, le concept n’engageait que les unités ou services disposant de capacités à double usage civilo-militaire (Génie, Santé, logistique de transport aérien, naval ou terrestre…) ». Deux choses qui rendaient le champ d’application assez restreint et l’efficacité sur le terrain peu évidente.L’autre point important était que ce concept s’applique plus en temps de paix et de stabilité. Or, le Sénégal est aujourd’hui dans un contexte sécuritaire assez particulier lié au terrorisme dans la sous-région, les pays frontaliers notamment. Il est donc impératif de redéfinir le concept.Le général Ousmane Kane propose ainsi trois solutions. Le premier est la création d’un corps de réservistes censé être ‘’un élément de jonction’’ entre l’armée et la nation. Il serait ainsi composé d’agents de la fonction publique et d’honnêtes citoyens répartis dans les 46 départements du pays. Ces citoyens instruits, sensibilisés, capables de détecter les menaces seront ainsi invisibles par l’ennemi et en contact direct avec la population. Ce qui lui permet de mettre en échec les stratégies des malfaiteurs.La deuxième solution est la généralisation du service militaire. Le général propose un programme de formation militaire destiné à la jeunesse, principale cible de la propagande extrémiste. Une mission à confier aux ministères de l’éducation et de la formation. « Elle devrait cibler l’enseignement public et privé, secondaire et supérieur et s’intégrer comme discipline obligatoire… », suggère Kane. Pour ce faire, ajoute-t-il, des militaires seraient ainsi détachés pour assurer l’encadrement.Gouvernement, hiérarchie militaire et soldats de rangEt c’est justement au sein de cette population qu’il faut recruter les futurs volontaires. Ces jeunes-là constitueront, selon lui, ‘’une réserve militaire ou de défense civile’’. Il suffira juste de les organiser en unités et de mettre à jour régulièrement le dispositif pour éviter des tâtonnements en situation d’urgence. Le Sénégal passerait ainsi de ‘’armée-nation’’ à ‘’nation-armée’’.La dernière proposition est l’ouverture au monde scientifique et universitaire pour des recherches communes dans la cybersécurité, la robotique, la zootechnique… Le général propose également l’introduction de militaires dans les firmes étrangères contrôlant des secteurs névralgiques comme l’eau et les télécommunications.Cependant, si un tel dispositif de prévention peut aider à faire face au terrorisme ou à la rébellion, il n’est pas sûr qu’il soit efficace face à des troubles politiques. Or, les tensions électorales sont aussi un autre défi au concept armée-nation.En effet, comme le souligne Yves Lacostes dans un article sur le rapport entre armée et nation, « les cadres de l’armée n’ont pas obligatoirement, sur les questions stratégiques ou celles ‘’de société’’, le même point de vue que celui du gouvernement, ni que celui des ‘’hommes du rang’’ qui doivent obéir ».   Armée, coup d’Etat, dictature militaire…D’où un conflit potentiel d’une part entre l’armée et l’Exécutif (Mali, Guinée), d’autre part au sein de l’armée entre hiérarchie et militaires de rang (Burkina et Bissau). Dans les différents cas, le peuple choisit toujours son camp. Au Mali par exemple, l’intervention du colonel Assimi Goïta a renforcé le sentiment d’appartenance à la nation. Les militaires ont été perçus par le peuple comme des libérateurs. Ce qui renforce la confiance entre l’armée et la nation.Au Soudan par contre, le général Abdel Fattah al-Burhan et ses hommes sont considérés comme des impérialistes ayant confisqué la légitimité populaire. Au-delà du Soudan, le monde connaît d’ailleurs beaucoup de dictatures militaires. Une situation qui met en mal le concept d’armée-nation.En outre, lorsque l’armée est minée de l’intérieur, la situation peut être encore plus délicate, car la nation est divisée. « Ce fut le cas durant la guerre de Sécession aux États-Unis ou de la guerre civile espagnole en 1936-1939 » où chacune des fractions est soutenue par une partie de la population. La crise ivoirienne entre 2003 et 2011 en est une parfaite illustration.Aujourd’hui, le Sénégal vit des moments de vives tensions. L’administration est fortement politisée, et cette politisation à outrance gagne d’autres secteurs comme la justice. L’armée a donc besoin plus que jamais de trouver les bonnes réponses face aux crises multiples qui l'interpellent.
Auteur: Mbaye Sadikh
ESABAT banner

Comments

  • image
    il y a 2 ans

    Plus de 700 arrestation C'est de l'abus de pouvoir  Il faut désobéir

  • image
    il y a 2 ans

    Très pertinent ! Kane toucouleur. Torodo samba ngari jama.

  • image
    reply_author il y a 2 ans

    Ils ont fait quoi? Va désobéir si tu veux. Vive les fds vive le Sénégal.A bas les salopards théoriciens de l apocalypse qui ne ies épargnerait pas.

  • image
    reply_author il y a 2 ans

    L'Armee ne doit jamais être un bras armé sans le combat politique entre le pouvoir en place et son opposition. Si l'Armee rentré dans la politique partisane comme la Justice, ca pourrait alors très mal finir pour notre République  Même le droit de vote accordé aux militaires par Wade devrait être repensé pour être à 1000% sûr de l'extrême confidentialité du vote de chaque soldat.

  • image
    il y a 2 ans

    Il n'y a aucune turbulence entre armee et nation. Arretez de creer des problemes la ou il n'y en a pas. L'armee reste neutre et republicaine. Elle n'a aucune place dans un conflit entre politiciens. Arretez de meler notre armee dans vos problemes personnels. 

  • image
    reply_author il y a 2 ans

    Vraiment ! L'armée au sens état major général des armées est neutre et républicaine. Et pour plus de clarté, je recommande le transfert de la gendarmerie, élément perturbateur et portant à confusion, au département de l'intérieur. Daw na 

  • image
    NEUTRE il y a 2 ans

    Personne ne peut etre NEUTRE. Les militaires ont le droit de vote. Et ils votent effectivement. Donc ils ont le droit d avoir des convictions politiques. On ne peut pas leur demander de ne pas avoir de la sympathie pour l homme ou le parti politique pour lequel ils votent. Demandons leur tout simplement de ne pas exprimer ces convictions et sympathie en dehors de l isoloire.

  • image
    reply_author il y a 2 ans

    Excellent Commentaire 

  • image
    il y a 2 ans

    L'armée n'est pas en turbulence avec peuple. C'est l'apr qui est en turbulence avec le peuple à commencer l'amateur de dessert colonial qui leur sert de chef. 

  • image
    Abaanah il y a 2 ans

    We, well aware citizens of Senegal no longer believe having an army.  It is more of a junta in the hand of à despote dictator. les Senegalais avertis ne plus avoir une armée nationale .  Il s'agit plus d'une junte militaire sous l'autorité d'despote tyran de dictateur.   arnee abaanah 

  • image
    Abaanah il y a 2 ans

    We, well aware citizens of Senegal no longer believe having an army.  It is more of a junta in the hand of à despote dictator. les Senegalais avertis ne plus avoir une armée nationale .  Il s'agit plus d'une junte militaire sous l'autorité d'despote tyran de dictateur.   arnee abaanah 

  • image
    Gtddd il y a 2 ans

    En tout cas, le divorce entre le peuple et la gendarmerie est claire. La faute à ibou daffa. Il a achevé la justice maintenant autour des FDS

  • image
    Gtddd il y a 2 ans

    En tout cas, le divorce entre le peuple et la gendarmerie est claire. La faute à ibou daffa. Il a achevé la justice maintenant autour des FDS

  • image
    Gtddd il y a 2 ans

    En tout cas, le divorce entre le peuple et la gendarmerie est claire. La faute à ibou daffa. Il a achevé la justice maintenant autour des FDS

  • image
    A MAKY l e tyran!!! il y a 2 ans

    On t'a donné un Sénégal en entier et on veut que tu ns le rende en entier stp! Pas besoin d'un mort de plus de grâce. Et enfin QUE TU REMETTES À PROS SON PASSPORT ET ANNULES CE SATANÉ CONTRÔLE JUDICIAIRE. WALAH TU RENDRAS  COMPTE!!! TU AS UTILISÉ L’ETAT DANS des  AFFAIRE SI SORDIDE CAUSANT DES MORTS ET BCP DE DOMMAGE!!! Même ta femme et ton fils de 2 tonne n'échapperont!!!

  • image
    Macoura il y a 2 ans

    La junte Birmaneconstemment critiquée par les occidentaux est plus républicaine, plus decente et de loin plus réfléchie que cette junte bras armée d'un président qui a déclaré vouloir anéantir toute forme d'opposition avec un général qui intervient en politicien pour menacer les citoyens en exercice de droit démocratiques de l'existence d'une énorme quantité d'équipement nouvellement acquis et destinés à les réprimer avec la plus tragique des méthodes.

  • image
    il y a 2 ans

    L'armée n'a aucun probleme. YAW mooy ruukh mbirmi pour qu'il y'ait confusion mais c'est peine perdue.L'armée est sereine.SE Macky Sall ne bazardera pas les rénes du pays à des novices ...Doful jinné jappuko.

  • image
    il y a 2 ans

    Article racoleur et dangereux.....l'avenir de ce pays est trop sombre par le fait d'une génération qui a perdu la boussole

  • image
    il y a 2 ans

    Article racoleur et dangereux.....l'avenir de ce pays est trop sombre par le fait d'une génération qui a perdu la boussole

  • image
    il y a 2 ans

    Article racoleur et dangereux.....l'avenir de ce pays est trop sombre par le fait d'une génération qui a perdu la boussole

  • image
    il y a 2 ans

    Article racoleur et dangereux.....l'avenir de ce pays est trop sombre par le fait d'une génération qui a perdu la boussole

  • image
    Le vrai il y a 2 ans

    Quelle bassesse d'un titre! Quel journalisme de pacotille! D'où avez-vous vu des turbulances entre l'armée sénégalaise et la nation? Franchement la goujaterie intellectuelle ne peut trouver meilleur refuge que dans le cerveau de ce journaliste. Comme Doni-Doni, il n'est jamais trop tard pour bien faire. En vant d'essuyer un tir de mise au point de l'armée, il serait bon de revoir le titre. Le vrai.

  • image
    17ans de pouvoir ! il y a 2 ans

    ...C'est trop, ça s'appelle Dictature ou Royaume.

  • image
    reply_author il y a 2 ans

    Non, correction. C'est l'APR qui est en tirbulence avec PASTEF. C'est un conflit politique entre deux parties et leurs militants et sympathisants. Le peuple n'a pas encore dit son mot et il le fera dans les urnes le 25 Fevrier 2024. Et il y aura des surprises, inshallah

  • image
    GREEN-EAGLE il y a 2 ans

    La mise en place des institutions et leur respect  Henri CHENE, ancien administrateur colonial français déclarait que « les instituions d’un Etat ne valent que ce que valent les hommes qui les dirigent » ;Cette armée ne vaut rien. pour Saddam hussien elle bouge et pour les senegalais humiliés, torturés et tués pour Macky le tricheur , ellefait du "sur place"et reste muette comme d'habitude.J'ai cessé depuis longtemps d'admirer l'armée depuis quélle est devenue une MILICE au service de l'hippoptame Sall.Bonne journée Senegal, Que Dieu veille sur toi.

  • image
    reply_author il y a 2 ans

    Tout ça c'est des blabla, il faut juste rendre le service militaire obligatoire pour enrôler et former les jeunes a la discipline militaire pour au moins 3 mois. La discipline est le principal élément qui manque aux sénégalais. Un pays me peut jamais se développer dans l'indiscipline. Les jeunes n'ont plus le sens du civisme qui est simplement une notion de bon sens. C'est cette génération indisciplinée qui se lance dans la politique qui n'est rien d'autre pour eux que du je m'en foutisme. Les pays asiatiques ont rattrapé leur retard économique et se sont hissé au niveau de l'occident grâce a une discipline rigoureuse.  l'Afrique ne rattrapera aucun retard avec ce bordel érigé en règle.  

  • image
    reply_author il y a 2 ans

    Le vote des militaires est une connerie de Wade, rien de plus.

  • image
    reply_author il y a 2 ans

    Les militaires individuellement peuvent avoir des opinions personnelles, mais l'armee est une institution distinct des individus qui la compose. En tant qu'institution, l'armee est neutre. Elle ne doit pas arbitrer un conflit entre deux partis politiques et leur sympathisants que chacun des belligerants veut masquer comme ayant la legitimite du peuple. Tous les gens qui se bougent dans l'arene politique, les activistes politiques ne font pas 1% du peuple et ne peuvent nullement s'arroger la legitimite populaire. Avoir des foules ne signifie pas avoir le peuple. Le peuple parlera le 24 Fevrier.  

Participer à la Discussion