C’est l'une des meilleures voix du paysage musical sénégalais. La gracieuse chanteuse Suzanne Kamara a écrit son histoire musicale d'ici et d'ailleurs. Avec sa belle voix guérisseuse Suzanne Kamara a eu la chance de rencontrer les personnalités du monde comme le pape Jean-Paul 2, la famille Clinton, Nelson Mandela et de nombreux chefs d'Etat africains.
Absente de la scène musicale depuis un moment, la chanteuse se dévoile à l'occasion de la Journée mondiale de la femme. Dans un entretien exclusif avec Seneweb, Suzanne est revenue sur son absence, son retour sur la scène et son message à la classe politique.
Vous êtes l'une des plus belles voix de la musique sénégalaise. Ça fait un moment que vous n'êtes plus sur scène. Qu'est-ce qui est à l'origine de votre absence ?
Merci Beaucoup Seneweb. C'est un immense plaisir pour moi de parler dans votre journal. C'est vrai que ça fait un moment que je ne suis pas présente sur la scène. Vous savez, la femme n'a pas de carrière rectiligne, mais je vais bientôt revenir sur scène avec de belles surprises destinées au public sénégalais.
La perte de ma maman m'a beaucoup touchée ; ça fait partie des raisons de mon retrait et de mon silence, mais avec mon staff on travaille sur mon retour qui ne va pas tarder.
À l'occasion de la Journée mondiale de la femme, en tant que mère et leader d'opinion, quel est votre message aux femmes ?
C'est un plaisir d'avoir une journée dédiée spécialement aux femmes. Alors, j'en profite pour adresser un message à toutes les femmes. La femme joue un rôle important dans la société, surtout dans l'éducation. Je voudrais que les femmes reprennent leur rôle d'éducatrice sur les enfants. On note une hémorragie de la crise et la perte des valeurs dans notre environnement.
À l'occasion de ce 8 Mars, c'est ce cri du cœur que je lance à toutes les femmes. Notre richesse ne se limite pas à avoir de belles maisons, de belles voitures, mais c'est la préservation de nos valeurs et les femmes sont capables de tout changer, parce que la femme est le noyau central d'un bon développement.
Vous êtes une belle voix assise dans un fauteuil roulant. Qu'est-ce que cela vous fait en tant que chanteuse ?
(Rire) Pour être honnête, je vivais avec un grand bonheur ma passion devant un public qui m'aime vraiment. Je chantais pour mon peuple et je continue de lever ma voix pour l'intérêt de mon pays. Je rappelle que la vie est un éternel recommencement et tout n'est pas rose.
Mon handicap était ma force et j'ai voulu montrer aux gens que j'ai un atout. Je ne me voyais pas comme une personne perchée sur un fauteuil roulant. Je souriais, je riais et mon entourage me demandait souvent ce qui fait ma force, parce que j'étais vraiment heureuse et je le suis jusqu'à présent.
Avez-vous une plaidoirie pour les personnes à mobilité réduite ?
Franchement, les personnes vivant avec un handicap méritent d'être soutenues. Elles sont tellement laissées en rade ! Ce n’est pas normal. Je rappelle que ces personnes sont pleines de potentialités. Il faut que le gouvernement ait un regard positif sur elles. On doit améliorer leurs conditions de vie.
Quel est le message que vous adressez à la classe politique ?
Je suis vraiment désolée et très désolée même pour ce qui se passe actuellement dans notre pays. Des pertes de vies sans aucune raison valable, uniquement pour la politique. Je pense qu'il est temps de revoir les comportements et d'avoir le sang-froid. Il faut que les politiciens regardent et pensent à ceux qui sont derrière eux. Le changement pour un pays ne se fait pas subitement ou bien par la violence. J'adresse un message au président de la République Macky Sall, qu'il sache qu'il a été élu par les Sénégalais, qu'il fasse les choses comme il se doit, dans les règles de l'art. Pareil pour Ousmane Sonko ; qu'il sache que tout est une question de temps et de patience. Je leur rappelle que la seule voie qui compte au Sénégal, c'est les urnes, pas la violence.
Avez-vous eu des regrets et des moments de bonheur dans votre carrière ?
Il y avait beaucoup de moments de bonheur dans ma carrière. J'ai eu la chance d'être une chanteuse très aimée par son peuple. J'ai toujours été soutenue par de bonnes volontés. L'ancienne première dame Madame Elisabeth Diouf m'a beaucoup soutenu et certaines personnes me respectent beaucoup. Les couples présidentielles étaient de tout cœur avec moi. Je faisais partie des premières femmes reçues au palais en 2000 par Maître Abdoulaye Wade et Viviane. Ils ne me regardaient pas comme une personne perchée sur chaise roulante. C'est de grands moments que j'ai vécus dans ma carrière professionnelle. Par contre, comme je l'ai dit, tout n'est pas rose ; j'ai des difficultés avec la perte de ma maman ; j'étais victime de jalousie, de méchanceté. Je me rappelle, un jour, on a échangé mon nom pour une personne, à l'occasion d'un voyage à l'international et tant d'autres. Mais je dis que c'est la vie qui est ainsi faite et c'est des regrets et des moments qui m'ont fait mal.
Mais la vie continue et tout se passe à merveille.
Quel message adressez-vous aux Sénégalais ?
J'adresse un message fort au peuple sénégalais et je réitère encore mes propos : on doit cultiver les bonnes valeurs pour nos enfants et la nouvelle génération. Encore aux politiciens : qu'ils sachent que seule la paix est la meilleure solution pour un Sénégal meilleur et prospère. Que la paix et la stabilité règnent au Sénégal. Seneweb, je vous remercie beaucoup pour cet entretien et le choix porté sur ma modeste personne.
Auteur: Entretien réalisé par Alioune Badara MANÉ
Comments
Ça fait un bail là avec Madame Camara ! Elle chantait bien !
Le fait d'avoir cédé à la demande insensée des députés d'alors pour donner des passeports diplomatiques à leurs épouses a ouvert la porte à toutes les dérives. Et cela risque de décridibiliser davantage le passeport
Ça fait un bail là avec Madame Camara ! Elle chantait bien !
Le fait d'avoir cédé à la demande insensée des députés d'alors pour donner des passeports diplomatiques à leurs épouses a ouvert la porte à toutes les dérives. Et cela risque de décridibiliser davantage le passeport
Ouais, je me disais bien que Ameth Suzanne Kamara ne pouvait pas se métamorphoser de manière si dramatique!
Le fait d'avoir cédé à la demande insensée des députés d'alors pour donner des passeports diplomatiques à leurs épouses a ouvert la porte à toutes les dérives. Et cela risque de décridibiliser davantage le passeport
lollllllllllllll ray ngama. Cette dame bossait à la Sonatel et je ne pense que la musique ne la fasse vivre mais plutôt une passion chez elle...
Le fait d'avoir cédé à la demande insensée des députés d'alors pour donner des passeports diplomatiques à leurs épouses a ouvert la porte à toutes les dérives. Et cela risque de décridibiliser davantage le passeport
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