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Autant de faits qui n'ont pas manqué d'attirer l'attention des observateurs de la scène politique. Dans une contribution intitulée "Coronavirus et l'opportunisme politicien", Moustapha Diakhaté, ancien ministre-conseiller du président Macky Sall, a fait remarquer, pour s'en offusquer, qu'"en ces moments d'interdiction de regroupements de masse, de distanciation des individus, c'est une grave contradiction de laisser des politiciens organiser des rassemblements ostentatoires, sous le regard des caméras de télévision, de remise de produits et matériels de protection".
L'ancien parlementaire d'indiquer que "ces cérémonies représentent un puissant appel à l'incivisme et à la défiance à l'autorité de l'État". Car, rappelle Diakhaté, "l'arrêté ministériel relatif à l'interdiction de rassemblements est une disposition d'ordre public qui s'impose à tous les Sénégalais".
Interpellé sur les rassemblements des responsables politiques pour la remise de dons, le Dr. Momar Thiam, expert de la communication politique, considère que ce nouveau modus operandi est "contre-productif" parce que, dit-il, c'est juste l'effet médiatisation qui est recherché dans un contexte où les rassemblements sont interdits à cause de la prolifération de la maladie.
"Clin d'œil politique"
"Aujourd'hui, le message qui est culminant, c'est comment faire pour contrer ce virus, c'est montrer avec pédagogie comment se prémunir de cette maladie. Que ça soit les membres de l'opposition ou du pouvoir, le contenu du message est plus important que celui qui le transmet, à savoir les médias", a-t-il fait savoir, soulignant avec insistance que la contribution est beaucoup plus importante que la symbolique.
"On est dans une situation de crise, de guerre qui demande des prises de position exceptionnelles", déclare le communicant. "Toute forme de communication qui va dans le sens de délivrer un message qui est utile pour les populations et qui renforce cette conviction selon laquelle la maladie est vraiment présente dans ce pays et peut entacher notre santé jusqu'à provoquer la mort, peut être considérée comme quelque chose de bien", ajoute M. Thiam.
Il reste convaincu que "nous, observateurs, pouvons quand même déceler un clin d'œil politique sur certains actes afin de mieux exister, d'être entendus. Et dans ce cas, on peut parler abusivement de récupération politique".
Toutefois, l'expert en communication politique pense qu'"il s'agit d'une concorde nationale". "Je ne pense pas que ce soit, a priori, une question de récupération politique. Mais il y en a qu'on n'a jamais entendu jusque-là et qui sont sortis de leur ornière pour se prononcer sur la question", tranche le docteur Momar Thiam.
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