viol
W. Kama, surnommée Amy, une femme de ménage de 26 ans domiciliée aux HLM Ouagou Niayes, encourt une peine de 10 ans de réclusion criminelle. Elle est accusée de viol, pédophilie, acte contre nature, corruption de mineure et facilitation d’accès à la pornographie sur Nd. Kh. Ndiaye, une fillette de 9 ans, fille de sa patronne. Cette affaire troublante a été jugée ce mardi devant la Chambre criminelle de Dakar.
Le 14 janvier 2022, M. Diene, couturière et mère de la victime, a saisi la Sûreté urbaine de Dakar pour dénoncer les abus présumés commis par sa femme de ménage. Selon elle, Amy aurait non seulement abusé sexuellement de sa fille, mais lui aurait également fait visionner des films pornographiques. Une enquête a été ouverte par la brigade des mœurs.
Tout commence le 12 janvier 2022, lorsque M. Diene est convoquée par M. M. Sylla, surveillante à l’institut Daroul Imane de Sicap Mbao, où Nd. Kh. Ndiaye est scolarisée depuis octobre 2020. La surveillante rapporte que la fillette a confié avoir été victime d’abus sexuels de la part d’Amy, employée au domicile familial depuis 2018. Interrogée par sa mère, Nd. Kh. Ndiaye confirme ces allégations. Elle raconte que la femme de ménage lui faisait regarder des vidéos pornographiques en lui disant : « C’est ce que font papa et maman la nuit dans leur chambre. » Elle accuse également Amy d’introduire un doigt dans ses parties intimes et de lui demander de lui sucer les seins.
La fillette ajoute que, lorsque sa mère était au travail, Amy invitait un homme au domicile pour des rapports sexuels dans leur chambre commune. Selon elle, cet homme lui aurait un jour remis 15 000 FCFA après avoir abusé d’elle, une somme qu’elle aurait ensuite donnée à Amy sur son ordre. Elle affirme que la femme de ménage lui enseignait des pratiques sexuelles, la forçait à regarder des vidéos explicites et lui administrait des bains mystiques, menaçant de la tuer si elle parlait.
M. Diene corrobore certains éléments, notant un changement de comportement chez sa fille depuis l’arrivée d’Amy. Autrefois couchée à 20 heures, Nd. Kh. Ndiaye restait éveillée tardivement. Le père, Moussa Diop, confirme que sa fille et Amy partageaient le même lit et qu’il les avait surprises à plusieurs reprises en train de chuchoter à des heures indues. Lors d’un test, les enquêteurs ont donné un téléphone à la fillette, qui a spontanément tapé « porno », faisant apparaître des contenus explicites. Elle a expliqué avoir appris à effectuer ces recherches grâce à Amy.
Un examen médical à l’Institut d’Hygiène et Social de Dakar, réalisé le 17 janvier 2022, révèle un hymen béant, une perte de selles minime et des troubles du comportement chez la victime. Initialement, Nd. Kh. Ndiaye a refusé l’examen, pleurant et craignant que le médecin ne lui fasse mal, mais une policière a réussi à la rassurer pour qu’il soit effectué le lendemain.
Interpellée, W. Kama a d’abord nié en bloc, qualifiant la fillette de menteuse. Pressée par les enquêteurs, elle a fini par admettre qu’elle regardait des vidéos pornographiques dans leur chambre commune, tout en minimisant son implication. À la barre, elle a maintenu son innocence, rejetant toutes les accusations. Elle soutient que les vidéos trouvées sur son téléphone lui ont été envoyées par une collègue et qu’elle n’avait pas le temps de les visionner, occupée à cuisiner. Selon elle, sa patronne chercherait à se débarrasser d’elle en l’accusant à tort.
La partie civile, absente à l’audience, était représentée par Me Alioune Badara Fall, qui a réclamé le franc symbolique en guise de dommages. Le procureur a demandé l’acquittement pour le chef de viol au bénéfice du doute, mais a requis la culpabilité pour les autres accusations, proposant 10 ans de réclusion criminelle après confusion des peines. La défense, représentée par Me Ousmane Diallo, a plaidé l’acquittement total, dénonçant une analyse sélective du parquet et suggérant que la victime aurait une imagination débordante. Le verdict est attendu le 15 avril 2025.
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