Piotr Pavlenski, jugé mercredi pour avoir diffusé des vidéos qui ont fait chuter l'ex-candidat à la mairie de Paris Benjamin Griveaux, est un artiste contestataire connu pour ses "performances" politiques choc, réfugié en France après avoir fui la Russie.Crâne rasé, joues creusées, Piotr Pavlenski, 39 ans, dit pratiquer "l'art politique" contre "l'individu réduit à l'état de bétail par l'Etat, la propagande et les instruments du pouvoir"."C'est le dernier venu de +l'actionnisme+ russe qui est né sous Boris Eltsine et dont le membre le plus connu et le meilleur est Oleg Kulik", dit à l'AFP Andreï Erofeev, critique d'art moscovite réputé."Peu intéressante sur le plan artistique, son action se résume à la contestation politique, très directe et spectaculaire. Le public russe l'a aimé pour sa très grande audace", ajoute-t-il.C'est par la politique que Piotr Pavlenski a fait parler de lui en Russie dès 2012 et qu'il est entré avec fracas dans l'actualité française en 2020, mettant en ligne les vidéos à caractère sexuel qui ont dynamité les dernières municipales parisiennes et entraîné le retrait de la candidature de Benjamin Griveaux, l'un des lieutenants d'Emmanuel Macron.L'intéressé a revendiqué leur publication afin de "dénoncer l'hypocrisie dégoûtante" de l'ex-candidat LREM, qui "a utilisé sa famille en se présentant en icône pour tous les pères et maris de Paris"."J'espère que je pourrai continuer" ce projet de vidéos pornographiques visant "des fonctionnaires, des politiciens, des représentants du pouvoir", déclarait-il en février 2020.- Incendie -Diplômé de l'Académie d'art et d'industrie de Saint-Pétersbourg, où il est né, et père de deux enfants, il vit avec peu de ressources et squattait régulièrement des maisons vides, il y a encore quelques mois, dans le quartier de la Mouzaïa à Paris.Il a déjà eu affaire à la justice française quand il a incendié, en octobre 2017, la façade d'une succursale de la Banque de France, place de la Bastille, un contre-sens historique selon lui."Du vandalisme et non de l'art", estime le directeur de la rédaction de Beaux-Arts Magazine, Fabrice Bousteau, interrogé par l'AFP.Plusieurs sources du milieu de l'art contemporain français le considèrent d'ailleurs comme un "activiste politique" n'ayant exposé aucune œuvre, seul ou collectivement, ni réalisé de performances pour des institutions muséales ou des galeries en France.Après un procès agité en janvier 2019, qu'il avait utilisé comme une tribune pour proclamer "vive les +gilets jaunes+ !", il avait été condamné à trois ans de prison dont un ferme.- Lèvres cousues, testicules cloués -Sa première vie russe a été émaillée de "performances" choc virant souvent à l'auto-mutilation: peau des testicules clouée sur les pavés de la place Rouge, bout d'oreille coupé ou lèvres cousues en soutien au groupe contestataire Pussy Riot.Ce sont ces actions médiatisées qui l'ont fait connaître à partir de 2012 en Russie, peu après les Pussy Riot, dont des membres avaient été incarcérées pour avoir chanté une prière punk dans une cathédrale à Moscou."S'en est suivie l'action sur la place Rouge, au moment où les manifestations de protestations contre le pouvoir étaient fortes après la réélection de Poutine", dit à l'AFP une source du milieu de l'art contemporain russe, sous couvert d'anonymat.En novembre 2015, il avait incendié l'une des portes de la Loubianka, siège de l'ancien KGB puis du FSB, en plein cœur de Moscou.Après sept mois de détention provisoire, il était condamné à une simple amende, dans une décision d'une rare clémence pour la justice russe.Si certains militants de l'opposition russe ont défendu ses actions coup de poing et ses prises de position comme une forme d'art engagé, d'autres, comme l'écrivaine et défenseure réputée des droits humains Lioudmila Alexeïeva, ont condamné des actes "idiots".Affirmant vouloir échapper à "dix ans de camp" alors qu'il était accusé de "violences à caractère sexuel" - qu'il conteste - sur une actrice d'un théâtre moscovite, Piotr Pavlenski a obtenu, avec sa compagne d'alors Oksana Chalyguina, l'asile en France en mai 2017.Une faveur qu'il estimait sans condition: "On ne m'a pas accordé (l'asile) à condition que je cesse l'art politique", avait-il précisé lors de son procès de janvier 2019.
Auteur: AFP
Comments
Tiens, voilà le genre d'affaire dans lequel Maitre Branquignol trempait avant de se lancer a attauer le Sénégal devant la CPI avec un dossier qui ressemble plus à un mémoire de maitrise d'un étudiant de droit. Si j'étais Sonkolais, je placerai peu de confiance dans le travail de cet avocaillon. N'est pas Verges 2.0 qui veut.
Le fait d'avoir cédé à la demande insensée des députés d'alors pour donner des passeports diplomatiques à leurs épouses a ouvert la porte à toutes les dérives. Et cela risque de décridibiliser davantage le passeport
A 28ans, cet avocatiguinol comme tu l'appelles, a soutenu l'une des meilleures thèses sur la CPI. Le sujet de sa thèse s'intitule "la complémentarité de la CPI aux juridictions nationales : de la passivité à la proactivité". Il a aussi travailler, dans le cadre de son stage professionnel, au bureau du procureur de la CPI. Pour dire que Juan Branco est dans son élement. Mais dans un pays où les anciens grevistes et cartouchards occupent les hautes fonctions c'est évidemment qu'on n'y reconnait pas le talent et la compétence. Il faut etre que grande gueule ou courtisan pour s'en sortir.
Le fait d'avoir cédé à la demande insensée des députés d'alors pour donner des passeports diplomatiques à leurs épouses a ouvert la porte à toutes les dérives. Et cela risque de décridibiliser davantage le passeport
Walay. C'est le printemps des leaders grévistes, cartouchards et grandes gueules. L'élite est en deuil
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@08:28 AM Merci! Réponse magistrale.
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