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Diango Cissé, le roi oublié des cartes postales au Mali

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Le photographe malien Diango Cissé devant sa maison à Bamako, le 26 juin 2021. NICOLAS REMENE AFP

Sur les présentoirs des aéroports d'Afrique de l'Ouest, dans les librairies, les halls d'hôtels de Bamako et jusqu'aux étals des vendeurs de rue, les cartes postales signées "Diango Cissé" étaient partout. Mais leur discret auteur, comme son patrimoine passé de mode, tombe petit à petit dans l'oubli.
Le photographe a longtemps été le seul à produire des cartes postales dans ce pays sahélien autrefois touristique, avant que n'arrive, à l'aube des années 2010, une guerre contre des groupes indépendantistes puis jihadistes - qui ne cesse de se métastaser depuis.
Depuis ses débuts en 1973 et pendant une quarantaine d'années, l'homme né à Kita (sud) a de fait sillonné sans relâche un immense territoire.
Il a fait connaître au plus grand nombre la beauté des falaises de Bandiagara, au coeur du plateau Dogon, immortalisé la pêche sacrée de Bamba, rendu compte de la visite de Mouammar Khadafi à Tombouctou, ou encore tiré le portrait de jeunes Maliens en habits traditionnels.
Mais d'emblée, Diango - ou Django - lance: "Je ne suis pas photographe!"
Las! Le désormais vieil homme de 76 ans à la barbe blanche et à la santé fragile, rencontré dans sa maison à Bamako par l'AFP, prenait "juste" des clichés, soupire-t-il.
Rien à voir, assure-t-il, avec les grands noms de la photo malienne: l'essor dans les années 1970 de deux stars, Malick Sidibé (1936-2016) et Seydou Keïta (1921-2001), a fait du Mali une terre de photographie.
Pour le critique d'art et ancien galeriste Chab Touré, Diango Cissé a effectivement exercé son métier "en s'intéressant uniquement à saisir et à vendre les images de la photogénie du Mali".
Et pourtant, "à y regarder de près", son oeuvre a "incontestablement et inconsciemment une intention artistique très forte", ajoute-t-il.
Débrouille
Longtemps disponibles partout, il faut désormais les demander à un vendeur attitré devant l'ancienne poste de Bamako, ou bien aller sur les deux présentoirs poussiéreux de la boutique du Musée national, pour trouver des cartes postales de Diango Cissé.
"J'ai commencé la photographie quand j'étais professeur de dessin au lycée de Badalabougou", un quartier de Bamako, se souvient-il.
Il tient son prénom Diango du marabout qui a fait accoucher sa mère après qu'elle eut marché 13 km. Celle-ci aurait promis que si l'enfant survivait à l'épreuve, il prendrait ce nom, raconte-il.
Avec l'appareil racheté à l'un de ses élèves, il se rend dans le studio de Malick Sidibé pour apprendre les réglages utiles, puis il commence à photographier ici et là.
La rencontre d'un Français spécialisé dans la carte postale lui fait choisir ce créneau. La débrouille aidant, il trouve un imprimeur en France, commande des pellicules dans une boutique parisienne et entame sa méticuleuse série des lieux majeurs.
"D'abord, c'était les monuments de Bamako: le marché, la poste, les statues", détaille le photographe. Puis, au gré des visites officielles, l'éventail de cartes postales s'étend au Mali entier, puis à une bonne partie de l'Afrique de l'Ouest.
Les gains sont maigres mais les chiffres vertigineux: il imprime les cartes par milliers, d'abord 2.000 pour un premier tirage, puis d'autres si besoin. Le portrait d'une jeune fille peule de Tombouctou, photographiée à la volée lors d'un mariage, un de ses plus grands succès, sera tiré à plus de 12.000 exemplaires.
Exposé une seule fois
Chaque carte est vendue 125 francs CFA (20 centimes d'euro), un prix fixe qui n'a pas rendu bien riche Diango Cissé au fil des ans, bien qu'il ait pu se construire une maison dans le sud de Bamako, où il a installé un studio pour faire des portraits et goûter sereinement à la retraite.
Dans cette large bâtisse proche de la mosquée du quartier, il peste de n'avoir "jamais" (hormis une fois, dit-il) eu la reconnaissance de ses pairs ou des autorités.
"Diango Cissé avait ce côté documentaliste que beaucoup de photographes n'ont pas", estime pourtant Tiémoko Dembélé, un des responsables de la Maison africaine de la photographie, institution publique bamakoise qui a organisé en 2010 la seule exposition de l'oeuvre de Diango Cissé.
L'héritage est d'autant plus important qu'en raison de l'insécurité régnant sur une majorité du territoire malien, "il n'est plus possible de voyager autant qu'à son époque", ajoute M. Dembélé.
Reste qu'un peu de célébrité l'aurait sans doute aidé: comme nombre de ses pairs photographes, il n'arrive aujourd'hui presque plus à joindre les deux bouts. Son fils ainé a bien essayé de reprendre le flambeau en installant une boutique-photo devant la maison. Mais la porte est fermée depuis déjà plusieurs mois.
Auteur: AFP
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Comments

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    right il y a 3 ans

    Un miracle, un bon article de seneweb.......

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    il y a 3 ans

    Non ce n'est pas un article signé Seneweb. Ils ont fait du copier coller.  Ça doit être un article de AFP comme mentionné au début 

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    reply_author il y a 3 ans

    Un article plutôt sans photos. Donc un article de merde 

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    credit le monde il y a 3 ans

    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/07/16/mali-diango-cisse-le-roi-oublie-des-cartes-postales_6088431_3212.html

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    Rendre à César il y a 3 ans

    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/07/16/mali-diango-cisse-le-roi-oublie-des-cartes-postales_6088431_3212.html

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    https://www.lemonde.fr/afrique il y a 3 ans

    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/07/16/mali-diango-cisse-le-roi-oublie-des-cartes-postales_6088431_3212.html

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    Ebu il y a 3 ans

    No afp

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    reply_author il y a 3 ans

    Vous écrivez tout ça et pas même une photo de ces cartes postales. Makhalla copié collé

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    reply_author il y a 3 ans

    j'ai eu la paresse d'écrire cela. Même pas une de ces cartes pour qu'on puisse se rappeller

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    il y a 3 ans

    Ce n'est pas un article de Seneweb, mais de l'AFP repris par Seneweb. Toute la différence.

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    il y a 3 ans

    Sans doute un monument de la photographie africaine qui au dela de son talent exceptionnel reste aussi un homme humble et actif dans le social  . Jai eu la chance de le visiter chez lui a Bamako, de voir ses oeuvres et parler avec  l'homme dote d'une ouverture d'esprit et du sens de partage inegalable.  Il a contribue a montrer la beauté de L'Afrique de part ses diversites des peuples et ses belles cultures. Malheureusement nos etats n'encouragent pas assez nos talents en les  offrant plus de visibilite. Ses oeuvres devaient etre presentees au moins dans toutes les sites touristiques de l'espace cedeao, a la fespaco et toutes les foires  regionales comme internationales. Gerer son patrimoine artistique et aider ses enfants  a faire de son studio une grande reference au Mali et en Afrique toute entiere. Un savoir faire qui helas risque de tomber dans l'oublie au regard de  son age et  sa sante tres fragile. l'etat du Mali pouvait voir  avec son ministre de la culture et du tourisme ce qu'il faut faire pour preserver ce aquis aux generations futures. Merci Mr. Django Cisse et longue vie a vous

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    il y a 2 ans

    B­­­o­­n­­j­­o­u­r, j­e m'a­­p­p­­e­­­lle Alisa, j'ai 21 a­ns) Dé­­bu­t du mo­­­dè­­le S­­­E­­X­E 18+) J'a­ime êt­­­re pho­­­to­grap­hi­­­ée n­u­e) V­­­e­u­­i­­­l­lez no­­ter me­­s phot­os à l'adr­­­esse su­­i­va­­­nte ->>> W­W­W­.­X­­­2­1.­­F­­­U­­­N id05029169

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