Le marché Gouro d'Adjamé est le plus grand d’Abidjan. A notre arrivée, le lieu fourmille de monde. Les grossistes, les détaillants et les clients ont envahi littéralement ce lieu de commerce de la banane plantain.
Les bananes plantain viennent le plus souvent de la zone forestière humide, au sud, non loin de Bondoukou-Gouanou-Dimbokro-Bouaflé-Daloa-Man et Danané.
Sur les lieux, un jeune fournisseur attend ses clients pour leur livrer leurs commandes. Il nous explique la procédure de la transaction. « Il n'y a pas de jours fixes. Chaque jour, les remorques apportent les bananes. Quand ils arrivent, chaque personne a sa marchandise. Nous faisons le tri. Il y a trois sortes de qualité : il y a une meilleure qualité, une seconde qualité et la dernière qualité. C’est la différence qui détermine le prix », explique le fournisseur qui a requis l'anonymat.
Ici, la journée débute tôt et se termine tard. Le déchargement des camions peut s'étaler de l'aube jusqu'au crépuscule. « Les remorques n’ont pas le même poids. Certaines pèsent 1 000 t, d’autres plus. On peut décharger cinq camions par jour. Le déchargement peut débuter à 6 h et se terminer à 19 h. La banane est vendue par quatre ou régimes à 5 000 F CFA, selon la qualité", dit-il.
Une dame âgée d'une quarantaine d'années est dans la fourmilière. Elle est venue récupérer sa marchandise. Elle avait passé une commande d'une valeur de 350 000 F CFA. L'abondance du produit sur le marché ne fait pas l'affaire des commerçants et des commerçantes.
"J’achète pour revendre au détail. Parfois, on gagne, parfois on perd. Là, on est en train de perdre parce qu’il y en a beaucoup en ce moment. Quand il y a beaucoup de bananes sur le marché, ça ne marche pas. On vend juste pour vendre. On le fait pour ne pas rester à la maison et pour ne pas laisser toutes les charges à monsieur. On est obligé de le faire. Mais quand la banane se fait rare, tu peux gagner 50 000 F CFA", nous confie-t-elle.
Une autre femme trouvée de l’autre côté avec son étal explique comment elles font pour satisfaire toutes les bourses. Elles divisent le régime en plusieurs parties. « Nous achetons deux régimes à 3 000 F CFA et on revend au détail dont le prix varie entre 3 000 et 1 000 F CFA. On ne s'en sort pas tous les jours. Mais nous rendons grâce à Dieu ».
Contrairement à Adjamé, au marché de Koumassi, le déchargement se fait seulement les jeudis et les samedis. Ici, les bananes proviennent de Divo, Lakota, Daoula, Bouafle Fla... « Les camions viennent de loin : Divo, Lakota, Daoula, Bouafle, Fla. Nous recevons cinq camions le samedi et deux le jeudi. Le déchargement commence au plus tard à 23 h et se termine à 4 h. Le marché est ouvert à 7 h», nous raconte une vendeuse.
A Koumassi, un problème d'espace s'est posé. Les commerçants ont été déplacés par la mairie. « Les grossistes sont nombreux. Nous n’avons pas assez de place. Mais on s'arrange. Cela fait pratiquement 10 ans que j’exerce ce commerce. On était là-bas dans le marché, mais l’espace n’était pas pour nous. C’est après qu’on nous a déplacés. J’ai fait ici cinq ans », nous fait savoir Pélagie.
À l’entrée, cette dame âgée d’une soixantaine d'années expose ses régimes. Elle reconnaît qu'elle s'en sort. C'est pour cela que tous les samedis, elle se rend à son lieu de commerce.
« Nous achetons en gros et nous revendons. Je me déplace tous les samedis pour changer puisqu'il y a beaucoup de monde. Je rends grâce à Dieu. Je peux vendre par semaine quatre-vingt mille », confie-t-elle.
La vente de la banane plantain marche à Abidjan. Malgré le manque de chambres froides pour sa conservation, la banane ne se jette pas. Tout se transforme. La banane plantain fait vivre des milliers de familles ivoiriennes.
Elle est coupée en rondelles pour préparer des chips vendues dans sachets. Ces produits transformés sont écoulés dans les supermarchés ou dans la rue. La banane entre aussi dans la préparation du ‘’foutou’’, une pâte accompagnée d’une sauce d'arachide. Il y a des produits comme le pain à base de farine de banane, la banane braisée consommée avec de l'arachide.
En somme, elle est largement consommée dans les restaurants et dans les maquis. La banane plantain est le premier produit horticole d’exportation de la Côte d’Ivoire. C'est le produit le plus utilisé et la denrée de base après l’igname, le manioc et le riz. La production annuelle tourne autour de 1,5 million de tonnes.
Auteur: Ndeye astou Konate
Comments
Attieke est préparé à partir du banane plantin que les populations ivoiriennes raffole La côte d ivoire un pays qui consomme local aussi les ivoiriens ont l hospitalité et la générosité comme le sénégalais Le seul regret c est la francisation linguistique d une bonne franche de population qui ont préféré promouvoir la langue du colon au détriment des langues locales
Le fait d'avoir cédé à la demande insensée des députés d'alors pour donner des passeports diplomatiques à leurs épouses a ouvert la porte à toutes les dérives. Et cela risque de décridibiliser davantage le passeport
Faux! L'attieke n'est pas fait à partir de la banane plantain
Le fait d'avoir cédé à la demande insensée des députés d'alors pour donner des passeports diplomatiques à leurs épouses a ouvert la porte à toutes les dérives. Et cela risque de décridibiliser davantage le passeport
Participer à la Discussion