Mali Airlines : un pavillon national encore cloué au sol
Dans un pays où le ciel s’est progressivement refermé depuis 2020, les autorités maliennes affichent l’ambition de relancer un pavillon national. Le 31 juillet 2024, le conseil des ministres a validé la création de Mali Airlines, présentée comme une réponse aux « frustrations subies par les passagers maliens hors de leur pays », selon les mots du ministère des Transports cités par Jeune Afrique.
La mission assignée à cette compagnie publique était d’assurer les liaisons intérieures et réduire la dépendance vis-à-vis des transporteurs étrangers. « La création de cette compagnie permettra d’améliorer la mobilité des populations entre les capitales régionales », avait précisé le gouvernement dans son communiqué. Mais un an après l’annonce, le projet reste à l’état embryonnaire.
Dépourvue d’avions, de pilotes et même de bureaux, Mali Airlines doit tout bâtir. Son directeur, Aristide De Balla Moro Sidibé, nommé en mai 2024, s’est vu confier la tâche de recruter et former un personnel navigant quasi inexistant sur place. Comme le rappelle un expert interrogé par Jeune Afrique, « au Mali, ces profils sont rares du fait de l’absence d’une filière dédiée et d’une compagnie nationale robuste depuis des années ».
Le contexte complique encore davantage la mise en œuvre. L’absence de carburant régulier à Bamako et la suspension des vols d’Air France depuis août 2023 ont réduit l’offre aérienne. Seules quelques compagnies, telles qu’Air Sénégal, Air Côte d’Ivoire ou Turkish Airlines, maintiennent leurs dessertes. « Elles ne peuvent pas renoncer à ce marché, il y a assez d’argent à se faire sur cette liaison. Pour ne pas dépendre des humeurs de ces compagnies, il nous faut un pavillon national », explique le ministère des Transports.
Constituée sur fonds propres, Mali Airlines devra rivaliser avec Sky Mali, unique opérateur privé sur les lignes intérieures. Les autorités assurent vouloir « prendre leur temps » afin d’éviter les échecs qui avaient marqué les précédentes expériences d’Air Mali.
Commentaires (1)
Nous connaissons bien nos bidasses. Que des hâbleurs.
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