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Purge ou rationalisation ? Des licenciés de l’administration racontent leur vérité

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Purge ou rationalisation ? Des licenciés de l’administration racontent leur vérité

Depuis l’arrivée au pouvoir du parti Pastef en 2024, environ 3 000 agents publics auraient perdu leur emploi en moins d’un an. Si le Premier ministre Ousmane Sonko évoque une « rationalisation des dépenses publiques », de nombreux licenciés dénoncent une chasse aux sorcières politique ciblant ceux qui ne soutiennent pas le parti au pouvoir. Voici leurs histoires, recueillies par Le Monde, qui résonnent comme un cri d’alarme au Sénégal.

Fatou Dièye : « En vingt-quatre heures, tout s’est écroulé »

Fatou Dièye, ancienne responsable marketing du Fonds de garantie des investissements prioritaires (Fongip), ne cache pas son amertume. Cette mère célibataire, en CDI jusqu’au 23 décembre 2024, a été licenciée pour « faute lourde », accusée d’« absences répétées ». « On m’a ordonné de vider mon bureau le jour même, sans préavis », confie-t-elle, la gorge nouée. Du jour au lendemain, elle s’est retrouvée incapable de subvenir aux besoins de sa famille ou de rembourser ses dettes.

Pour elle, le motif ne tient pas. « Ils m’ont demandé de justifier des absences incluant des week-ends, le 1er mai, ou des jours où je représentais le Fongip sur des salons », explique-t-elle. Fatou y voit une vengeance politique : « J’avais appelé à voter contre le Pastef sur les réseaux sociaux en mars 2024. C’est une purge des agents qui ne leur sont pas fidèles. » Avec une quinzaine de collègues du Fongip licenciés dans des conditions similaires fin décembre, son témoignage pointe un pattern troublant.

Cheikh Sall : « Un prétexte pour nous remplacer par leurs militants »

Cheikh Sall, employé au service juridique de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) pendant quatre ans, partage ce sentiment d’injustice. Licencié en février 2025, ce sympathisant de l’Alliance pour la République, l’ancien parti au pouvoir, doute de la sincérité de la « rationalisation ». « Ils disent réduire les dépenses, mais ils embauchent des militants du Pastef ou des ex-détenus politiques pour nous remplacer », affirme-t-il. Son cas illustre une vague de suppressions d’emplois dans le secteur public – licenciements, non-renouvellements de contrats ou ruptures conventionnelles – qui s’intensifie depuis l’été 2024.

Des procédures bafouées, une colère qui monte

Au-delà des motifs, les licenciés dénoncent des irrégularités. Fatou et ses collègues du Fongip ont saisi le tribunal du travail de Dakar pour « licenciement abusif », épaulés par leur avocat, Mamadou Guèye. « Même si le motif était valable, il y a des règles, comme le préavis, qui n’ont pas été respectées », confirme un inspecteur du travail de Dakar. Face à cela, Ndèye Fatou Mbodj, administratrice du Fongip et figure du Pastef, défend ces départs : « Certains avaient 80 jours d’absences injustifiées, d’autres n’avaient ni le bac ni le permis pour leurs postes. » Une explication rejetée par les concernés, qui y voient une justification fabriquée.

Vers une crise sociale ?

Le malaise dépasse ces cas isolés. Selon le Rassemblement des travailleurs du Sénégal (RTS), 3 000 agents publics ont été licenciés depuis l’été 2024, un chiffre inédit qui alimente la grogne. « On assiste à une rupture massive des contrats dans le public », note l’inspecteur du travail. Réunis au sein du RTS, les licenciés menacent d’une grève générale si rien ne change.

Auteur: Seneweb News
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Comments

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    Idy il y a 1 mois

    Ousmane son ko domérame la il a détruit le Sénégal et notè bien ce que je vous dit ousmane sonko n’aime pas le senegal et le temps nous jugera yalla na nalène fi yalla gaw dieulè si non senegal thi basculè la dieume

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    REponse Idy il y a 1 mois

    Massa, yalna yallah fekheul sa khol

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