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Makhtar Diop sur la ZLECAF : « Il faut aller plus vite »

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Makhtar Diop sur la ZLECAF : « Il faut aller plus vite »

Bras armé de la Banque mondiale dédié au secteur privé des pays en développement, la Société Financière Internationale (SFI) occupe une position de premier plan. Makhtar Diop, son Directeur général, a récemment accordé une entrevue à RFI, où il a éclairé les missions et les défis de cette institution. ??
La SFI, une des principales composantes du groupe de la Banque mondiale, joue un rôle prépondérant dans le financement du secteur privé à l'échelle mondiale. Dans ses propres mots, Diop expose : « Nous sommes là pour financer le secteur privé dans les pays émergents, pour créer des marchés, les rendre plus efficients et attirer les investissements afin de stimuler la croissance et l'emploi ». Avec un portefeuille de prêts s'élevant à 43 milliards de dollars l'année précédente, la SFI s'étend sur plus de 100 pays, mobilisant une équipe de 4500 agents, dont plus de 60 % travaillent sur le terrain, une démonstration claire de son envergure et de son engagement mondial. « Nous essayons de créer des marchés, de les rendre plus efficients et d'attirer les investissements dans ces pays afin de créer de la croissance et des emplois », renseigne-t-il.
La SFI, une approche rationnaliséeL'approche de la SFI est nuancée et adaptée aux défis spécifiques de chaque pays. Makhtar Diop explique : « Nous n'avons pas de priorités spécifiques globalement, mais nous nous adaptons aux stratégies et aux défis de chaque pays. Par exemple, dans les pays qui ont des problèmes de sécurité alimentaire, les investissements dans l'agriculture sont importants. Dans les pays qui font face à un taux de chômage élevé, investir dans les secteurs créateurs d'emplois sont importants ». Cette flexibilité se traduit par des investissements dans une variété de secteurs, de l'agriculture à l'énergie verte, en passant par le secteur manufacturier, selon les besoins et les potentiels de chaque économie.Pourtant, malgré les preuves montrant que les investissements dans les pays émergents ne sont pas aussi risqués qu'on pourrait le penser, le pessimise persiste. Le DG de la SFI évoque le rôle de  l’institution qu’il dirige dans la mise à disposition de données transparentes sur le risque. Il indique que l'information est essentielle pour réduire les réticences des investisseurs.Interrogé sur la complexité des fiscalités en Afrique et leur potentiel impact sur l'attrait des investisseurs étrangers, il a relevé plusieurs points clés. « Je pense que c'est la question de l'incertitude en général », déclare-t-il en mettant en avant le manque de clarté dans la mise en œuvre des lois fiscales. Il a précisé que même si les lois peuvent sembler robustes sur papier, leur efficacité dans la pratique est souvent limitée, en particulier dans les pays émergents et en Afrique.« Il faut réduire le niveau des exonérations »Le DG de la SFI a également pointé du doigt la prolifération d'exonérations fiscales sur le continent. Selon lui, elles réduisent la base imposable et conduisent à une augmentation du fardeau fiscal pour les secteurs productifs. « Il faut réduire le niveau des exonérations », a-t-il préconisé. Un autre défi évoqué par Makhtar Diop est la question du secteur informel, qui représente une grande partie de l'économie africaine et échappe souvent à la taxation. Cette réalité pose, selon lui, un problème plus fondamental qui nécessite une attention particulière.Le cas du Nigeria, avec ses récentes réformes économiques, et celui de la gouvernance, posent des défis complexes. L’ancien ministre des finances insiste sur l'importance de la séquence et du rythme dans la mise en œuvre des réformes, tout en reconnaissant les risques inhérents. « C'était un choix que je respecte tout à fait », dit-il en commentant les réformes rapides du président Tinubu. Il insiste sur la nécessité d'accompagner les mesures fortes par des mesures d'atténuation pour assurer leur succès.La gouvernance reste un enjeu majeur, non seulement en Afrique mais dans de nombreux pays émergents. Makhtar Diop a insisté sur le besoin de transparence et de numérisation pour renforcer la gouvernance. Par ailleurs, il insiste sur l'importance d'une application effective des réglementations. La question de la fiscalité, en particulier en Afrique, est également abordée, avec un appel à une simplification et une adaptation aux réalités économiques locales.Dans un contexte marqué par des défis sécuritaires et politiques, la SFI maintient son engagement envers les entreprises et les économies des pays en développement. L’ancien ministre sénégalais insiste sur la nécessité de ne pas « punir » les populations pour les décisions politiques en relevant le rôle important du secteur privé dans le maintien de la stabilité économique.Cette interview a été l’occasion d’aborder la question de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et l'importance des infrastructures. Diop met en avant la nécessité de stimuler les échanges inter-africains et d'accélérer la mise en œuvre des accords économiques régionaux, tout en mettant un point d’orgue sur les infrastructures pour faciliter le commerce et la croissance économique.Makhtar Diop sur la ZLECAF : « Il faut aller plus vite »Lors d'une récente interview, Makhatar Diop, éminent expert en économie africaine, a partagé ses réflexions sur l'état actuel de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAF), exprimant à la fois son soutien à cette initiative et sa préoccupation quant à sa mise en œuvre effective. « La ZLECAF est pour moi une solution au niveau de l'économie. Elle est pour le développement du continent, à la création de richesses », a-t-il déclaré. Cependant, malgré les progrès réalisés, il a reconnu que des défis subsistent quant à la concrétisation de la ZLECAF. « Des progrès ont été faits. Il y a des accords. Chaque année, il y a une réunion où le secrétaire général de la ZLECAF nous fait le point un peu. Est-ce qu'on peut aller plus vite ? Oui. Je pense que je suis tout à fait d'accord. Il faut aller plus vite », exprime-t-il.L'expert a également mentionné l'importance de l'engagement politique pour accélérer la mise en œuvre de la ZLECAF, citant l'exemple du président Kagame et du président du Ghana, qui ont récemment plaidé en faveur d'une accélération des efforts lors d'un petit déjeuner avec les principaux acteurs et investisseurs. Cependant, Makhtar Diop a également mis en lumière les défis pratiques qui entravent l'intégration économique, notamment les obstacles bureaucratiques et les contrôles aux frontières. « On a souvent de belles lois en Afrique. On a de beaux décrets. Mais souvent, c'est la mise en œuvre », a-t-il déclaré. Il a mis en garde contre les défis persistants sur le terrain qui entravent la libre circulation des biens et des personnes.En outre, le DG de la SFI est revenu sur le lien étroit entre les infrastructures et l'intégration économique en affirmant que « tant qu'on continuera à avoir 50 points de contrôle sur la route, ça ne fonctionnera pas ». Il a plaidé en faveur d'une approche holistique qui combine les investissements dans les infrastructures avec des efforts visant à surmonter les obstacles réglementaires et bureaucratiques.Par ailleurs, l'expert a reconnu que la situation sécuritaire constitue un défi majeur pour la ZLECAF, en particulier dans les régions où l'instabilité politique et les activités terroristes entravent la libre circulation des biens et des personnes. « La situation sécuritaire est un grand défi dans la région. C'est-à-dire qu'il y a des contrôles dans la sous-région, particulièrement en Afrique de l'Ouest », a-t-il expliqué.
Auteur: Moustapha TOUMBOU
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Comments

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    il y a 11 mois

    Nous sommes tous d'accord que Diomaye est sur la bonne voie mais le rythme est trop lent pour l'instant.  C'est peut-être le début,  il a besoin de plus de temps pour atteindre sa vitesse de croisière. 

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    reply_author il y a 11 mois

    Avec 4500 agents, cela de son budget va servir à payer les salaires de ses employés.  C'est ce que Wade dénonçait sur les institutions internationales,  ils t'imposent un programme mais avec une masse salariale et des charges qui bouffent l'essentiel du budget et au final ça ne sert plus à rien. 

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    il y a 11 mois

    Pourquoi aller plus vite Makhtar? Plutôt aller à nôtre rythme.c est pas une course de vitesse.On droit consolider l integration des pays africains d abord avant d ouvrir ce marché aux investisseurs étrangers qui sont pas une panacée pour régler nos problèmes d infrastructures.

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    anonyme il y a 11 mois

    il faut aussi parler de la corruption qui est un obstacle énorme à surmonter pour accélérer l intégration des économies africaines. Sinon c'est zéro

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    anonyme il y a 11 mois

    il faut aussi parler de la corruption qui est un obstacle énorme à surmonter pour accélérer l intégration des économies africaines. Sinon c'est zéro

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    il y a 11 mois

    quel est le rapport de cette interview et diomaye?

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    reply_author il y a 11 mois

    Dites moi le pays qui s est développé avec le crédit de la banque mondiale?

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    reply_author il y a 11 mois

    La Banque Mondiale est Occidentale, Il nous faut notre propre banque Mondiale.  

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    reply_author il y a 11 mois

    Dans l'ordre des priorités  1 le Sénégal 2 l'Afrique de l'Ouest 3 l'Afrique 4 la Diaspora Africaine

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    Jambaar il y a 11 mois

    Je crois que ce nouveau couple (présidentiel Sonko Diomaye) n'a pas le niveau de leadership espéré pour diriger un pays comme le nôtre. Même à 2 , ils sont pas à la hauteur. Le populisme et les discours d'amphithéâtre sont une chose et la réalité sur le terrain une autre. Jaajeufati. 

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    reply_author il y a 11 mois

    Du 2 avril au 12 mai 2024 : 40 jours seulement. Observez un an au moins.

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