Selon des statistiques de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), « les femmes produisent 60 à 80 % des aliments (au Sénégal) et sont responsables de la moitié de la production alimentaire mondiale ».
Mieux, d’après le Plan d’action national de la femme, elles constituent 60 % de la force de travail et assurent environ 70 % de la production vivrière. Cela signifie qu’en réalité, c’est la femme qui nourrit le monde. Mais au Sénégal, leur accès à la terre reste restreint.
En effet, seuls 15 % des femmes ont accès à la ressource foncière. Une donne que Ndiouck Mbaye et l’Alliance nationale femme et foncier du Sénégal tentent de changer depuis 2018. Participant, ce lundi, au Forum national sur le foncier organisé par le Cadre de réflexion et d’action sur le foncier au Sénégal (CRAFS) sous le thème « Bonne gouvernance foncière, gage d’une souveraineté alimentaire au Sénégal », elle lance un cri du cœur.
« L’état des lieux de la problématique de l’accès des femmes à la terre laisse paraître qu’elles sont utilisatrices de la terre, pilier du développement agricole, mais que, de façon générale, elles n’ont pas un accès sécurisé au foncier. Bien que les situations soient variées, les femmes ont majoritairement des droits restreints et provisoires », fait-elle constater.
Regroupées autour de l’Alliance nationale femmes et foncier portée par le CICODEV Afrique, dans le cadre de la campagne "Stand for her land" (Debout pour les droits fonciers des femmes), ces actrices incontournables de la filière agricole partagent une vision commune, celle d’œuvrer pour « un Sénégal où les hommes et les femmes sont conscients de l’importance du respect des droits des femmes en termes d’accès, de contrôle effectif, de sécurisation et de valorisation des ressources foncières et agissent en conséquence à l’horizon 2030 ».
Dans ce dessein, souligne Mme Mbaye, « les pesanteurs socioculturelles qui menacent l’égalité doivent être prises en compte, en mettant en place des programmes et des projets spécifiquement destinés à l’accès, au contrôle et à la valorisation du foncier aux femmes, corollaire d’une autonomisation des femmes rurales ».
Cela est d’autant plus primordial, selon elle, dans le contexte actuel qui est assez défavorable avec les impacts des changements climatiques. Ce qui justifie, ajoute-t-elle, « la nécessité, pour l’État, d’accorder une attention toute particulière à l’autonomisation économique de la femme ».
A signaler que dans le cadre du suivi de la mise en application de la circulaire 0989 relative à la réduction des inégalités de genre dans les activités agricoles en vue « d’autonomiser les femmes », le ministre de l’Agriculture Dr Mabouba Diagne a récemment instruit à tous ses services d’allouer aux femmes au moins « 15 % des nouveaux aménagements à partir des eaux de surface ; 20 % d'aménagements à partir des eaux souterraines ; 20 % de semences d’arachide ; 20 % de semences de riz ; 15 % des tracteurs ; 20 % du matériel de culture attelée ; 40 % du financement ».
Auteur: Thiebeu NDIAYE
Comments
Il faut d'abord régler la question foncière au Sénégal. Une commission y a travaillé tout récemment. Si les terres appartiennent à l'Etat et les champs aux familles, les termes doivent être claires. Les femmes sont dans les familles, mais par tradition, elles quittaient les leurs à cause du mariage et de ce fait n'étaient pas prévues dans le partage des terres ni de sa famille d'origine encore moins de celle d'accueil. Il faut d'abord que l'Etat octroie les terres cultivables aux populations, aux familles qui dans leur partage, inclueront tous les membres. Il faudra aussi faire des réformes de l'Islam qui dit qu'en cas da partage, l'homme à 2 et la femme 1. Ces préalables Étatiques et Islamiques sont les bases de l'accès des femmes rurales à la terre, sinon, on fera encore beaucoup de plaidoyer et de séminaire pour rien. Même les pourcentages du Ministre envers les femmes ne sont que du pipeau. Ru octroie ce pourcentage en semences aux femmes qui n'ont pas de terres, c'est briser des ménages ou enrichir la spéculation des semences dans les Louma...
Le fait d'avoir cédé à la demande insensée des députés d'alors pour donner des passeports diplomatiques à leurs épouses a ouvert la porte à toutes les dérives. Et cela risque de décridibiliser davantage le passeport
Laissez nos terres aux femmes, c'est AFFAMER nos populations. Soyons sérieux, nos femmes n'ont pas la force musculaire de travailler sur de grandes superficies. Impossible! Ne faisons pas d'elles des bêtes de travail. De petits lopins autour des concessions, oui. Mais nos femmes du monde rural souffrent avec les travaux qu'elles font. Donc nous devons les accommoder et les aménager. Ensuite la femme est appelée à se marier et à quitter le domicile familial pour le domicile conjugal. Et si elle est mariée à un vulgaire spéculateur, elle va être ou pourrait être forcée ou trompée à céder ses terres et plus tard ne point se retrouver avec le moindre argent. Pour faire simple, nos femmes doivent être protégées et encouragées mais leur confier des terres, c'est précipiter un pays pauvre dans la plus que pauvreté, faute de rendement.
Le fait d'avoir cédé à la demande insensée des députés d'alors pour donner des passeports diplomatiques à leurs épouses a ouvert la porte à toutes les dérives. Et cela risque de décridibiliser davantage le passeport
Participer à la Discussion