Sénégal-Fmi : Risques sur le Plan de redressement (économiste)
Le dernier communiqué du Fmi continue de susciter des réactions. En plus d'accuser le Fmi d'avoir changé de sémantique, l'économiste Demba Moussa Dembele voit en l'institution un risque sur le plan de redressement. Dembélé pense que si le gouvernement ne fait pas attention, le plan sera "torpillé" par le Fmi qui va imposer des règles néolibérales aux antipodes des propositions du gouvernement basées sur un financement essentiellement endogène.
Voici l'intégralité de sa réflexion
« Déclarations erronées » ou dette cachée ?
En effet, dans le communiqué, on note l’absence de toute référence à la dette cachée, évaluée à 25% du PIB, dont parlent les autorités sénégalaises depuis la divulgation des chiffres réels des comptes publics. Une dette cachée que le FMI avait lui-même estimée à 7 milliards de dollars. Il parle désormais de « déclarations erronées » de la part des services de l’Etat sénégalais. Un tel narratif appelle plusieurs observations.
D’abord, on suppose que ce narratif n’engage que le FMI et non les autorités sénégalaises. Ensuite, comment se fait-il que des « déclarations erronées » aient été commises pendant trois longues années sans être détectées ? Et comment expliquer qu’il a fallu la chute de l’ancien régime pour que ces « déclarations erronées » soient divulguées ? Il est probable que si celui-ci était resté au pouvoir, les « déclarations erronées » allaient continuer au nez et à la barbe du FMI et de la Banque mondiale que des critiques accusent d’avoir été complices dans le maquillage des chiffres de la dette du pays. En changeant de narratif, le FMI essaie de se laver à grandes eaux et de rejeter tout sur le dos de fonctionnaires sénégalais « étourdis » qui ont fait des « déclarations erronées » pendant plusieurs années !
« Accompagner » ou torpiller le Plan de redressement ?
Plus loin, le communiqué souligne que : « Le FMI se tient prêt à accompagner le Sénégal dans la conception d’un programme de réformes ambitieux, aligné sur la stratégie nationale de développement, Vision 2050, et le récent Plan de redressement économique et social, tout en tirant les leçons des conclusions de la Cour des comptes. »
Dans ce passage, le mot « ambitieux » retient d’abord l’attention. Cela veut-il dire que les programmes précédents n’étaient pas « ambitieux » ? Ensuite, on ne peut s’empêcher de demander depuis quand le FMI aligne-t-il ses réformes sur les priorités d’un pays « assisté » ? En vérité, son objectif c’est d’imposer ses politiques néolibérales mortifères au gouvernement sénégalais en échange de son « assistance » financière, alors que les nouvelles autorités sénégalaises cherchent à s’émanciper de ces politiques. En effet, lors de la présentation du Plan de redressement le 1er août dernier, le Premier ministre Ousmane Sonko avait souligné que « l’objectif de la phase de redressement de la Vision 2050, c’est de tourner définitivement le braquet d’un modèle ancien vers un modèle nouveau, préalable à l’impulsion et à l’accélération. » Or, le FMI est l’un des piliers de ce « modèle ancien », un modèle néolibéral reposant sur des économies extraverties basées sur les exportations de produits de base. Un modèle complètement discrédité !
En outre, le Plan de redressement propose une stratégie de financement basée sur la mobilisation de ressources domestiques et endogènes à hauteur de 90% ! Une telle option réduit considérablement le recours aux financements extérieurs et donc le rôle du FMI. Dès lors, on ne voit pas à quoi servirait son « programme ambitieux » de réformes, sinon à torpiller le Plan de redressement économique et social proposé par le Premier ministre.
Apprendre des leçons de l’expérience
Ceux qui répètent à tue-tête que le Sénégal « a besoin du FMI » semblent avoir oublié le bilan de cette institution depuis qu’elle intervient dans le pays à partir des années 1980. Pendant plus de 20 ans, le Sénégal fut considéré comme l’un des « meilleurs élèves » des programmes d’ajustement structurel de la Banque mondiale et du FMI. Il finira par rejoindre le groupe des « pays les moins avancés » (PMA) en 2001 ! Avec le régime déchu de Macky Sall, le FMI avait signé plusieurs programmes, dont le dernier en date était celui de mai 2023. Cet « accompagnent » du FMI a débouché sur… la dette cachée, qui est en train de coûter cher au régime actuel. Ce rappel montre que l’intervention du FMI au Sénégal est une suite de reculs économiques et sociaux, jamais d’avancées.
En conclusion, les autorités actuelles devraient retenir les leçons de cette expérience dans leurs relations avec le FMI. Elles ont le choix entre s’en tenir à leur Plan de redressement et ignorer le « programme ambitieux » du FMI ou bien accepter celui-ci et enterrer le Plan.
Commentaires (14)
L'ettouffement economique du regime des que Pastef a pris le pouvoir a echoue (merci au marche de l'UEMOA et l'epargne des Senegalais comme moi) donc le FMI n'a vraiment pas le choix mais de::
1. Revenir et accompagner le Senegal pour la vision 2025 donc monter sur le train en marche. En ce moment ce regime ne va pas tolerer au FMI de leur imposer ce qui ne leur convient pas.
2. Ou continuer de rester a l'ecart et risquer de voir le Senegal s'en sortir sans le FMI...Ce qui fera tres mal au FMI car beaucoup d'autre pays sous developpe vont essayer de suivre l'example su Senegal si ce regime reussit a developer le pays sans l'aide du FMI...
Le Senegal va s'en sortir avec ou sans l'aide du FMI... L'argent a bon marche du FMI va juste reduire la periode de galere.
Au FMI on ne badine pas avec les supposées déclarations , ils veulent des chiffres exacts non magouilés comme on a l'habitude de le faire depuis des décennies. Quant à celui qui pense ne pas avoir besoin du FMI il a la tête dans son derrière ? on mendie auprès de la planète entière et certains comme chinois, russes , turcs en profitent pour nous spolier tout en affirmant nous rendre service. N'est-ce pas le président qui s'est permis à Paris d'affirmer qu'il voulait choisir ses partenaires économiques ? ON VOIT LE RESULTAT DANS LA VIE DE TOUS LES JOURS, cherté des denrées de première nécessité, éelctricité et eau potable. Soit il divague, soit il est mal conseillé ....suivez mon regard....
Apprenez L'ARABE ou bien L'ANGLAIS à distance et en un temps record. Suivi personnel, méthode douce selon votre rythme. Whatsapp: 70 747 69 13
Pertinente analyse...
Il faudrait créer des chaines de valeurs sur TOUTES NOS RESSOURCES NATURELLES, c'est la meilleure façon de s'industrialiser et de donner des emplois aux jeunes. On dit toujours exporter nos ressources, c'est exporter des emplois... et on s'étonne que l'immigration continue.
Le bavardage et le populisme ne dirige pas un pays
Surtout quand ils sont mixés à la sauce mythomanie
La fenologie est une science
crevez la gueule ouverte et enkulez des guenons !!
Des guenons avec avc. C'est doux
Toujours les embrouilleurs économistes en retard qui sont pessimistes à dessein... Heureusement que certains Pays n'ont pas attendu le FMI pour décoller ou se développer.
quand on cessera de flemmarder , de participer aux baptêmes, mariages, cérémoies religieuses à la chaîne, séminaires inutiles, magals, gamous.....sans parler de la démographie galopante, nos talibés mendiants dans les rues en sont les parfaits représentants. Dans nos universités des étudiants attardés dont certains n'ont pas le niveau intellectuel se changent en vendeurs de chambres sur les campus.
la bonne devise . AIDE-TOI LE CIEL T'AIDERA !
Le fmi est bien complice de cette dette cachée et c'est bien fait pour leur gueule et aucun sénégalais accepte de payer les milliards volés par l'apr et leur clan politique familial.
Le PM (premier mythomane) ne se rendait pas compte qu'en alléguant que l'ancien régime truquait les chiffres accusait le FMI de complicité ou au minimum d'incompétent. Ce qui apparait très aux yeux des pays partenaires du FMI dont le rôle est justement d'assurer une surveillance. Par ailleurs, c'est une pratique officieuse de tous les pays de présenter les données financières de façon positive. Tout le monde le sait. Tout le monde le fait. C'est normal que le narratif change en chiffres erronées. Ce qui ne changera pas en revanche, c'est la perception d'incompétence que ce régime à suscité chez les bailleurs.
À cause des mensonges de Sonko, ce mandat va être un calvaire pour Diomaye.
Il ne sait qu'accuser mais zéro action. Il a détruit ses adversaires politiques par le mensonge sans jamais apporter de preuves.
Il pensait que la même stratégie machiavélique va passer avec le FMI, c'est tombé sur sa tête. Chaque chose a une fin.
Ce régime sera celui qui a contracté plus de dettes et qui n'a rien réalisé à part faire la belle vie avec un premier ministre qui bénéficie d'une caisse noire haraam de 9 milliards.
Entièrement d'accord avec vous.
Le PNUD s'oppose aux plans d'ajustement structurel du FMI en proposant un ajustement à visage humain, dont ont retrouve les grandes orientations dans la Vision 2050. Le Sénégal n'a vraiment pas besoin de se plier aux injonctions du FMI.
Wa salaam.
BON ARTICLE. J'ESPERE QUE LES NOUVELLES AUTORITES LE PRENDRONT COMME UNE ALERTE MAJEURE. EFFECTIVEMENT, LE FMI CHANGE DE NARRATIF EN NE PARLANT PLUS DE DETTE CACHEE CAR SOIT IL EST COMPLICE DE L'ANCIEN REGIME SINON PIRE SES METHODES ET OUTILS DE SUIVI DES GOUVERNEMENTS ASSISTES SONT INOPERANTS;
La seule chose a faire c'est de se débarrasser de Sonko voir de l'effacer pour faire avancer le Sénégal il nous a déjà fait perdre du temps et de l'argent sans compter tous les autres dégâts collatéraux
La seule aide que le Fmi peut donner au Senegal c est le rapatriement des avoirs de Macky Sall cachés dans les banques etrangeres
Koulounas you deugue sen ndayi vous allez souffrir. C'est fini pour vous, et la lâcheté, la méchanceté va vous ronger.
Yenna deugue sen ndaye vous n'aimez pas que le pays avance, mais inchalah Sonko et pastef vont réussir.
Kouye woute poubou khathie damal diape koulouna you deugue sen ndaye yi
koulouna yi yenna dakhar sen ndaye,
Participer à la Discussion