Calendar icon
Thursday 05 June, 2025
Weather icon
á Dakar
Close icon
Se connecter

Fonds publics détournés : Un cabinet conseil basé en Europe au cœur d’un scandale financier au Sénégal

image

fond public

La Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) a dévoilé un réseau de blanchiment de 1,5 milliard de FCFA dans son rapport d’activités 2024. « La Centif a été saisie par une CRF homologue établie en Europe, à travers une information spontanée, sur les raisons économiques des différentes transactions financières d'un cabinet conseil qu’elle dénomme « Beta » en relation d'affaires avec des entités sénégalaises. Des virements d'un montant cumulé de plus de 1.500.000.000 F CFA ont été effectués en euro (€) depuis un compte ouvert par une entité publique vers un compte bancaire ouvert au nom du cabinet conseil Beta basé en Europe », ont déclaré les membres de l’organe au chapitre portant sur le blanchiment de capitaux issus de la corruption, du trafic d'influence et de l'association de malfaiteurs.

Par la suite, précisent-ils, une partie importante des fonds encaissés par le cabinet conseil, a été réacheminée vers des comptes ouverts dans les livres de banques établies au Sénégal en faveur d'une entité dénommée Game.

Sur ce, les investigations menées par la Centif ont établi que les motifs afférents aux différents virements de l'entité publique s'expliquent par le fait que le cabinet conseil Beta intervient en qualité de conseiller dans un contentieux opposant l'entité publique à une société étrangère. Et, les virements constitueraient les paiements liés aux prestations du cabinet.

Cependant, renseignent les enquêteurs, l'analyse des différents flux a révélé que la société Game, dirigée par un célèbre (Chef d'entreprise) nommé X, qui est réputé avoir des connexions avec des hommes d'affaires, directeurs de sociétés nationales et autorités publiques, avait signé un contrat d'apporteur d'affaires avec le cabinet conseil Beta, et devait percevoir des commissions variables calculées sur la base d'un pourcentage des honoraires HTVA de 20% générés par le cabinet Beta à la suite de la contractualisation de dossiers et d'affaires décrochées ou facilitées par la société Game.

«À l'analyse, il a été constaté un écart significatif entre les engagements contractuels et les paiements réellement effectués en faveur de la société Game, suggérant l'existence d'un mécanisme de rétrocommissions et un détournement de fonds sous couvert de prestations fictives. Aux termes des investigations, des indices graves et concordants ont été relevés permettant de considérer que ces faits peuvent être constitutifs de blanchiment de capitaux issus de la corruption, du trafic d'influence et de l'association de malfaiteurs », souligne-t-on dans le rapport.

Auteur: Awa FAYE
ESABAT banner

Comments

Participer à la Discussion