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[Media'Tek] Moustapha Diop : entre fidélité à Sidy Lamine Niasse et étiquette “Pro Pastef”

Auteur: Lena THIOUNE

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[Media'Tek] Moustapha Diop : entre fidélité à Sidy Lamine Niasse et étiquette “Pro Pastef”

Depuis qu’il a pris les commandes de Walf TV, Moustapha Diop n’est plus seulement un journaliste : il est devenu un personnage qui divise. Admiré par ceux qui voient en lui un homme de conviction et conspué par ceux qui l’accusent d’avoir aligné la chaîne sur les positions du pouvoir actuel. Des accusations qui ne l’empêchent pas d’avancer droit, comme sourd au vacarme.

Ses détracteurs l’accablent déjà du titre de « journaliste pro-Pastef », une étiquette qu’il balaie d’un haussement d’épaules. Pour eux, le Walf d’aujourd’hui n’est plus celui des grandes batailles contre l’autoritarisme, mais un média où la critique se concentre surtout sur l’ancien régime et ses héritiers politiques. Moustapha Diop, directeur de la chaîne de télévision fondée par feu Sidy Lamine Niasse, lui, assume. Il refuse de défendre ceux qui, selon lui, ont « mené le pays là où il est » et ne voit pas pourquoi ses chroniqueurs devraient se transformer en bras armé de l’opposition. D’ailleurs, un ancien de la maison, en l’occurrence le journaliste Mame Birame Wathie, a été nommé en mai dernier président du conseil d’administration du quotidien national Le Soleil.

Accusé d’être proche de Pastef

Walf est-il toujours la voix des sans-voix ? Le défenseur des opprimés ? En tout cas, sur les plateaux, Moustapha Diop a le verbe aiguisé. Le journaliste ne s’embarrasse pas de diplomatie et revendique un journalisme qui tranche, quitte à alimenter la polémique. Sa conception du journalisme est claire : ne pas plaire, ne pas rallier, ne pas séduire et informer. Mais ses adversaires y voient une ligne éditoriale sélective, où certaines indignations trouvent plus facilement un micro ouvert que d’autres.

En privé comme à l’antenne, M. Diop cultive l’indifférence aux critiques. Il salue les habitués de ses chroniques sur YouTube, puis ignore le reste des commentaires. Cette distance, ses partisans l’appellent « indépendance ». Mais ses opposants y voient du mépris. « Moustapha Diop est devenu un sympathisant de Pastef », a accusé Abdou Nguer en janvier 2025. Nguer, chroniqueur critique du pouvoir actuel, est actuellement en prison pour diffusion de fausses nouvelles.

Qu’on l’admire ou qu’on le déteste, Moustapha Diop incarne aujourd’hui un Walf TV qui a choisi un ton tranchant et polémique, et pour beaucoup, résolument favorable au pouvoir en place. Et il le fait sans trembler, persuadé que la tempête médiatique est moins dangereuse que la compromission qu’il reproche aux autres.

Hommage à Sidy Lamine Niasse

Sur son bureau, un ordinateur, quelques ouvrages. Moustapha Diop s’assoit, droit, le regard attentif. Le journalisme a toujours été sa vocation première. Originaire de Louga, il a fait sa première expérience au journal Le Populaire en tant que stagiaire, ensuite reporter, avant de devenir chef des desks politiques et économiques. Le tableau peint de l’image de feu Sidy Lamine Niasse, accroché derrière son bureau, en dit long sur les relations qu’a entretenues le diplômé de l’ISSIC avec le fondateur du groupe Walfadjri.

Quand il évoque ses débuts à Walfadjri, Moustapha Diop ne peut s’empêcher de parler de Sidy Lamine Niasse. « Sidy, c’était plus qu’un patron. C’était un visionnaire, un homme qui croyait que la presse devait rester debout, même face aux tempêtes », dit-il. Sous son aile, le quadragénaire apprend que l’indépendance éditoriale n’est pas un luxe, mais un combat quotidien. « Avec lui, on ne vendait pas notre plume. On écrivait ce qu’il fallait, pas ce qui plaisait », affirme-t-il. Ce lien, tissé dans le feu de l’actualité, a façonné sa conception du métier.

Des événements gravés à jamais

Il y a des souvenirs qui marquent une vie. Pour l’ancien étudiant de la faculté des Lettres et Sciences humaines de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, le 26 septembre 2002 en fait partie. « Le Joola, c’est une plaie ouverte. Ce jour-là, j’ai vu le pays pleurer. J’ai vu des mères attendre des nouvelles qui ne viendraient jamais », dit-il. Sa voix baisse quand il raconte les heures passées à recueillir des témoignages, à recouper des chiffres. « Le Joola, c’est plus qu’un drame, c’est une blessure nationale. J’ai vu des familles entières anéanties. Ce jour-là, j’ai compris que le journalisme, ce n’était pas seulement raconter des faits, mais porter la mémoire des victimes et demander des comptes », affirme-t-il. L’émotion qu’il en garde se mêle à une indignation intacte face à ce qu’il considère comme « l’une des plus grandes faillites de l’État sénégalais ».

Le second événement, c’est l’affaire Sweet Beauty, qui a opposé l’actuel Premier ministre Ousmane Sonko à Adji Sarr. « Cette affaire a divisé le pays, polarisé les opinions, et mis à nu les failles de notre système judiciaire. En tant que journaliste, il fallait marcher sur une ligne de crête, donner la parole à tous, tout en restant factuel et prudent », affirme-t-il avec conviction, poings sur la table. Pour lui, ce dossier illustre à quel point l’information peut devenir un champ de bataille où la vérité est souvent la première victime. D’ailleurs, « son rêve », c’est d’écrire un livre sur le sujet.

Dans ses écrits comme dans ses interventions, le journaliste politique n’hésite pas à interpeller les responsables politiques, estimant que « le journaliste n’est pas là pour plaire, mais pour éclairer ». Son expression sérieuse, tempérée par un léger sourire, signe d’un homme qui sait prendre du recul. Sa tenue sobre, loin des effets de mode, reflète son attachement au fond plus qu’à la forme.

Au fil des années, il a vu le paysage médiatique évoluer, parfois sous la pression des pouvoirs politiques. Mais il reste attaché à l’indépendance de la presse. « La liberté de la presse n’est jamais acquise. Chaque jour, il faut la défendre, car elle est la garantie de toutes les autres libertés », dit-il.

Le père de famille est ainsi plus qu’un simple témoin de l’actualité. Avec sa plume affûtée et son regard vigilant, il continue de tracer son chemin, fidèle à une ligne de conduite simple : « vérité, rigueur et intégrité ».

Auteur: Lena THIOUNE
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Commentaires (13)

  • image
    Jud il y a 6 heures

    Je passe c un fils de pastef un leche cul

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    Adama il y a 3 heures

    Ap domeram..ak kanaman bou lendemain bi

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    Adama il y a 3 heures

    Ap domeram. Ak kanamam bou leundeum

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    Adama il y a 3 heures

    Ap domeram. Ak kanamam bou leundeum

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    Adama il y a 3 heures

    Ap domeram. Ak kanamam bou leundeum

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    Adama il y a 3 heures

    Ap domeram. Ak kanamam bou leundeum

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    Adama il y a 3 heures

    Ap domeram. Ak kanamam bou leundeum

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    Sen il y a 2 heures

    Vs êtes contre Pastef et vs n accepted pas que quelq un soit avec Pastef 🤣

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    zig il y a 2 heures

    nous ne sommes pas contre qu'il soit de pastef mais qu'il assume mais vouloir se cacher derrière le journalisme pour faire la propagande de pastef sur la tribune de walf c'est ca qu'on accepte pas

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    Citoyen il y a 1 heure

    Les new opposants, que n'ont ils pas fait à Walf. Privation, censure, fermeture, surveillance, menace etc. Alors vous voulez QUOI. Vous êtes des pyromanes, des meurtriers, des menteurs, de grands bandits, de grands voleurs, des haineux . Alors basta.

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    lo il y a 1 heure

    vous faites la méme chose avec la TFM non ? 6 moy 9 rek nous étes tous pareille alors basta.

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    Mor il y a 1 heure

    Voilà celui qui a détruit walf,dommage que le fils de sidy n'a pas eu les couilles pour le recadrer.

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    Walf woone il y a 28 minutes

    moustapha diop de walf c est le type meme du larbin dans toute son horreur .
    C est le larbin de cheickh niass son patron et la 2ème épouse de celui-ci .
    C est le bras armé
    de cheickh niass chargé de toutes les basses besognes .
    Un lâche , un hypocrite et un sournois qui ne regarde jamais son interlocuteur dans les yeux .
    Un fourbe de 1ére catégorie .
    Il a magouillé pour écarter tous ceux qui légitimement mieux indiqués que lui pour diriger walf .
    Un arriviste et un opportuniste des plus abjects .
    La bassesse à l état pur tafa diop .

    C est aussi le larbin et le chien de garde de ousmane sonko .
    Il est là haletant , la gueule ouverte , la langue pendante , la bâve aux levres, la queue fréitillante , prêt à bondir .
    Tu touches sonko il te mord vite fait bien fait .
    Soye lale sonko moulay matte , amoul benne sikki sakka .
    Vrai xadjou gueutteu .
    Un pitbull je vous dis .
    Thieuy tafa diop !

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