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Seulement 17 % des enfants en crèches : un déficit criant qui freine l'autonomisation des femmes

Auteur: Adama Sy

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Seulement 17 % des enfants en crèches : un déficit criant qui freine l'autonomisation des femmes

Au Sénégal, où l’égalité des chances et la croissance inclusive sont des priorités, la garde des enfants reste un défi majeur. Selon une étude récente du Consortium régional pour la recherche en économie générale (CREG), seuls 17 % des enfants de 0 à 6 ans ont accès à des structures de garde formelles, révélant un manque criant d’infrastructures adaptées à la petite enfance. Ce déficit impacte directement les familles, en particulier les femmes actives, qui, faute de solutions de garde fiables comme des crèches ou garderies sécurisées, doivent souvent renoncer à un emploi, réduire leurs heures de travail ou se limiter à des activités informelles précaires. Cette situation freine l’autonomisation économique des femmes, essentielle au développement durable, et alarme les acteurs du secteur de la petite enfance ainsi que les organisations féministes.

Fa Diallo : Un plaidoyer pour la professionnalisation

Fa Diallo, figure engagée dans la petite enfance, propose des solutions concrètes : créer des structures communautaires, former du personnel qualifié et offrir des subventions ciblées pour améliorer les conditions des familles, favoriser l’éveil des enfants et promouvoir l’équité. Elle souligne les efforts de l’Institut africain de la petite enfance (IAB), qui, depuis 2018, a formé plus de 1 000 apprenants avec un taux d’insertion de 90 %, démontrant le potentiel du secteur, notamment pour les femmes. Cependant, elle déplore l’absence de réponses structurelles face à ce défi.« Avec notre taux de natalité, le besoin de crèches est criant. En 2025, il est inacceptable que des femmes abandonnent études ou travail faute de crèches accessibles ou abordables. L’État doit investir d’urgence dans des mesures transformatrices pour encadrer les structures formelles et informelles, car les 1 000 premiers jours d’un enfant sont le socle de tout développement humain », insiste-t-elle.

Alerte sur les carences du secteur

Fa Diallo tire la sonnette d’alarme sur les faiblesses du secteur : manque de professionnalisation, d’accompagnement formatif, logistique et financier. L’IAB a recensé plus de 550 structures dans cinq régions (Dakar, Thiès, Kaolack, Ziguinchor, Saint-Louis), un nombre largement insuffisant face à une demande estimée à plus de 20 000 structures et 300 000 professionnels qualifiés pour répondre au taux de natalité.Elle appelle à des réformes urgentes : encadrement réglementaire, tarification équitable, amélioration de la qualité des services, professionnalisation des acteurs et intégration des valeurs culturelles locales. Pour Fa Diallo, investir dans la petite enfance est un levier clé pour réduire les inégalités sociales et renforcer le capital humain.

Un enjeu national pour la petite enfance

Fa Diallo insiste sur la nécessité de placer la garde d’enfants au cœur des priorités nationales. « Il ne s’agit pas seulement de créer des crèches, mais de démocratiser l’accès à des espaces sécurisés et adaptés à l’épanouissement des enfants. Les 1 000 premiers jours, cruciaux pour la santé, la nutrition et la protection, doivent être une priorité nationale pour bâtir un Sénégal inclusif », conclut-elle.

Les organisations féministes en renfort

Le Réseau national des femmes travailleuses du Sénégal (RENAFETS) partage ce constat, dénonçant un système qui cantonne la garde d’enfants à une responsabilité exclusivement féminine. Ses membres exigent des politiques publiques inclusives pour soutenir les femmes et promouvoir leur accès équitable à la formation et à l’emploi. Ils avertissent que négliger cette problématique entraverait durablement la contribution des femmes au progrès socio-économique du Sénégal.

Auteur: Adama Sy

Commentaires (5)

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    Africain pur sang il y a 8 heures

    Le système veut vos enfants. Il veut casser les familles et endoctriner vos enfants. L’autonomisation n’est qu’une ruse. Autonomiser de qui?

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    soda il y a 7 heures

    trop trompeur ces occidentaux,
    ils veulent nous réduire à néant, atention à nous les femmes, nous n'avosn pas les même modéle de sociétés que ces occidenteux (LGBT, gays, capitalisme, SDF, suicide, Drogue..)

    oui à notre sociale, religion et entraide

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    James le juif il y a 5 heures

    Crèche diam ? Laissez les mamans porter leurs enfants ! Vive la vie, portez vos enfants !

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    Ngor Jegaan il y a 5 heures

    C'est l'évolution de la société qui crée ce type de besoin, or le Sénégal n'en est pas encore là. Les supermarchés ont vu le jour lorsque les femmes ont intégré massivement le monde du travail à cause du manque de main d'œuvre résultant de la mobilisation de dizaines voire centaines de milliers d'hommes lors de la Seconde Guerre Mondiale ; il était alors plus commode pour une femme après le travail daller acheter les céréales, le lait, la viande le pain, les légumes à un seul endroit que d'aller les acheter séparément chez le boucher, le boulanger, etc. Il en est de même des crèches: elles ne deviendront une nécessité nationale que quand l'écrasante majorité des femmes - pour ne pas dire toutes - seront actives au même titre que les hommes. Or, pour le moment l'écrasante majorité des femmes sont des "femmes au foyer" dont la plupart (des citadines) ne font même pas de travaux ménagers qu'elles considèrent comme des affaires pour domestiques. Donc, pour le moment, les priorités sont vraiment ailleurs, par exemple l'éradication des abris provisoires.

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    2ème mm article il y a 5 heures

    Faisons moins de gosses et le probème sera résolu.
    Ce n'est pas des crèches qui résoudraient la démographie galopante. Des familles avec une trentaine de gosses ....🤥

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