Après Keur Ma Diabel et Ndyba Ndiayenne, les producteurs d’arachide de Taïba Niassène (département de Nioro, région de Kaolack) ont manifesté pour dénoncer les conditions de la campagne de commercialisation actuelle.

Le Collectif des Producteurs Exportateurs des Graines d'Arachide (COPEGA), par la voix de son président Habib Thiam, critique le prix d'achat fixé par l'État à 305 francs CFA/kg pour le producteur.

Selon M. Thiam, ce prix est « un prix politique qu’économique », le prix normal étant estimé à 250 francs CFA/kg.

Le COPEGA reconnait que l'objectif initial était d’accompagner les producteurs après une faible récolte l'année précédente. Cependant, cette année, malgré une bonne production, ce prix élevé dissuade les acheteurs privés (exportateurs), créant une situation où « il y a une production, mais à cause du prix, il n’y a pas d’acheteur ».

Les exportateurs demandent à l'État de revoir ce prix à la baisse pour permettre aux producteurs d'écouler leurs récoltes. Ils réclament un prix basé sur la loi de l'offre et de la demande.

Les producteurs et exportateurs dénoncent également l'instauration d'une taxe de 40 francs CFA/kg sur les exportations d'arachide. M. Thiam a organisé ce sit-in pour exprimer le désaccord du secteur sur cette taxe, qu'ils jugent absurde.

Le COPEGA insiste sur le fait qu'il n'est pas opposé au principe de la taxe (car elle profite au pays), à condition qu'elle soit supportée par le marché international. Dans le cas contraire, les exportateurs ne pourront pas payer.

Habib Thiam a averti que si le secteur privé n'opère pas, la prévision de collecte de recettes de 9 milliards de francs CFA par le gouvernement grâce à cette taxe ne pourra pas se réaliser.