Notre pays, a connu une période pendant laquelle , n’eut été la solidité de nos institutions et l’esprit républicain de beaucoup d acteurs , notre démocratie allait sombrer dans les méandres du populisme violent et subversif. Aujourd’hui, nous assistons non seulement au retour de l’opposition légale mais aussi surtout au recours à l’opposition légale fermant ainsi définitivement la parenthèse de l’opposition insurrectionnelle. Les débats et les polémiques sur le report de la Présidentielle prouvent la vitalité de notre grande démocratie. Autant les dictatures sont silencieuses à cause de la peur autant les démocraties sont bruyantes grâce aux débats et aux polémiques qui l’alimentent et qui sont son âme. Le plus grand enseignement qu’il faut tirer du report est le retour et le recours à l’opposition légale que le PDS a toujours incarnée, pas seulement au Sénégal mais en Afrique , comme le démontre si bien Christine Destouches dans son livre « Le PDS, une opposition légale en Afrique ». Ce livre devrait être le livre de chevet de Ousmane Sonko en prison s’il veut avoir une chance de revenir dans le jeu comme Karim Wade ou Khalifa Sall. Le retour, le recours à l’opposition légale constituent une excellente nouvelle pour notre belle démocratie car elle ferme définitivement la parenthèse d'un populisme insurrectionnel et dévastateur. Le PDS a fait 26 ans d’opposition, 12 ans au pouvoir, et encore 12 ans d’opposition, ce qui en fait une académie en matière d’opposition légale. Le PDS, en se cantonnant strictement à la légalité, a gagné deux grands combats : le retour de Karim Wade dans le jeu politique en participant au dialogue politique et à obtenir un report de la Présidentielle en passant par l’assemblée nationale alors que l’ex Pastef avec l’insurrection est à l’origine de plusieurs dizaines de morts et a perdu sur toute la ligne avec Sonko en prison et le Pastef dissous. Il faut qu’il en tire les leçons. Dans un pays qui a fait du dialogue son credo, on n’obtient rien par la force. Notre démocratie se porte très bien. Le Président de la République a pris une décision, il y a eu un débat à l’Assemblée nationale, la société civile s’agite, les universitaires devenus de pétitionnaires compulsifs ont réagi comme d’habitude par une pétition, la polémique enfle dans les medias et les juges auront le dernier mot. Quant à la communauté internationale, il faut qu’elle sache que le Sénégal est un Etat souverain. Il peut accepter les remarques amicales faites dans le « ndiek » (courtoisie) mais le Sénégal n’accepte aucune injonction politique comme elle n’a jamais accepté aucune injonction civilisationnelle. La démocratie, c’est Vox populi Vox Dei. L’opposition et la communauté internationale devraient aussi se poser la seule bonne question qui vaille : pourquoi malgré l’hyper activisme politicien et l’agitation médiatique les populations ne les suivent pas et vaquent à leurs préoccupations quotidiennes. Allons au dialogue pour rétablir le calendrier électoral républicain
Bassirou KÉBÉ, Responsable APRPrésident du mouvement LIGGEY SUNU REEW
Auteur: Bassirou Kébé
Publié le: Vendredi 09 Février 2024
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