Des affaires de jeunes filles violées par des personnes ayant autorité sur elles courent à longueur de journée les rues de Dakar. C'était le cas, hier, au Tribunal des flagrants délits de Dakar. Oustaz Abdoul Aziz Guèye a partagé la barre avec sa victime, F. Ngom 12 ans. Élève à l'école franco-arabe Seydina Issa Laye de Cambérène 2. Le maître coranique est poursuivi pour viol et pédophilie. Il encourt la peine maximale. 
Les faits se sont déroulés dans le quartier de Cambérène au courant du mois dernier. Si l'affaire ne s’est ébruitée plus tôt, c'est dû au fait que F. Ngom qui a reçu des menaces de la part de son bourreau a caché pendant longtemps les sévices de son agression sexuelle. Mais mal lui en a pris. Les traces de sang et les douleurs atroces au deuxième rapport sexuel forcé ont eu raison d'elle. 
Interrogée pour s'expliquer à ce propos, elle lâche le morceau soutenant que c'est son maître coranique Abdou Aziz Guèye qui la retenait le plus souvent dans les locaux de l'école franco-arabe Cambérène 2, Seydina Issa Laye avant d'abuser sexuellement d'elle sous la menace. Prise de panique, sa famille l’a conduite dans un district sanitaire de la place. À ce moment, tout le monde tombe des nues. Le certificat médical délivré par l'homme de l'art atteste une perte récente d'hymen. Des révélations de taille qui ont poussé la maman de F. Ngom, civilement responsable, à porter plainte contre Abdou Aziz Guèye. 
Devant la barre, hier, le prévenu a tenté de mener en bateau le tribunal. Arguant qu'il ne reconnaissait pas la victime parmi les élèves de l'établissement. Mais c'était sans compter avec les déclarations de F. Ngom. Pour asseoir son témoignage à charge, elle a retracé le film de sa mésaventure avec force détails. En cela, elle a été soutenue à la barre par sa maman, qui a formellement reconnu le prévenu comme étant un enseignant de l'école Cambérène 2 Seydina Issa Laye. 
Leurs déclarations ont été suivies à la lettre par leur conseiller. Convaincu que les faits sont constants, il a réclamé la somme de 1 million de francs pour toutes causes et préjudices subis. Du même avis que la partie civile, le représentant du ministère public a requis 10 ans contre le maître coranique. Un réquisitoire jugé très sévère par l'avocat de la défense. Il a indiqué que son client ne peut entrer en voie de condamnation, car la preuve des allégations portées contre lui, n'est pas établie. Il a plaidé la relaxe pure et simple de son client et a demandé de débouter la partie civile de sa constitution. 
Fort de toutes ces observations, le Tribunal a mis l'affaire en délibéré au 30 juin prochain.