Oumar Sarr, le coordonnateur du Parti démocratique sénégalais (Pds), n’est pas content de la manière dont les enquêtes sur l’enrichissement illicite sont menées. Il pense qu’elles sont traitées politiquement. « J’ai lu dans la presse le patrimoine du maire de Dakar, Khalifa Sall, qui a beaucoup de biens à l’étranger, mais il n’a pas été interrogé sur l’origine de ses biens. Tout le monde sait qu’Ousmane Tanor Dieng a beaucoup de biens, il n’est pas prévu qu’on l’interroge. Moustapha Niasse, semble-t-il, est multimilliardaire et personne ne l’a interpellé. Pourquoi alors cibler uniquement des responsables du Pds ? C’est un problème de moralité qui se pose : soit tous les Sénégalais sont égaux devant la loi, soit c’est une égalité sélective. Dans ce dernier cas, c’est très grave et même triste », peste Oumar Sarr dans une interview à L’Observateur. Revenant sur son audition avortée à la Section de Recherches de la gendarmerie, il explique que, la veille, il a reçu une convocation de la gendarmerie à son domicile de Yoff. « Je me suis présenté à la gendarmerie à l’heure indiquée (N.d.r. : 15H). On m’a fait alors savoir que l’audition est reportée à une date ultérieure. J’ai jugé que ce n’était pas une bonne méthode, car j’ai été convoqué par écrit, donc tout report doit être notifié par écrit. Je ne connais pas les raisons, mais je suis mécontent, c’est pourquoi je me suis emporté. Pour moi, c’était une occasion définitive de rétablir la vérité sur ces questions-là ». Il dit n’avoir rien à se reprocher. Et que sa fortune, il l’a gagné à la sueur de son front. « J’étais parti à la gendarmerie avec tous mes extraits de comptes. Je dirai aux enquêteurs qu’avant de faire de la politique, j’avais déjà un métier, car dès 1981, j’étais ingénieur en informatique et Docteur dans la même matière en 1990. J’ai enseigné dans des universités françaises, exercé dans des entreprises comme Électricité de France, Thomson… J’ai aussi travaillé un peu partout en Europe, dans le système des Nations Unies, à la Banque africaine de développement, en tant qu’expert. Compte tenu de ma qualification, si je n’ai pas de biens, les gens doivent se poser des questions », se défend-t-il.