La Direction des œuvres catholiques de Ziguinchor a engagé la réflexion sur la problématique du dialogue inter-religieux et interculturel. Du 27 au 28 février 2006, à Ziguinchor, grâce à un appui de la Fondation Konrad Adenauer, un atelier a réuni, autour des responsables de cette institution religieuse catholique, les imams, la société civile et les élèves des lycées et collèges. A l’issue des travaux, les participants ont invité les sociétés humaines à s’engager dans un dialogue, authentique et sincère, construit sur le respect de la dignité de l’homme.

Cultiver le dialogue inter-religieux et interculturel pour aider les hommes à vivre leur foi dans une société de paix. Tel a été l’objectif visé par la Direction des œuvres catholiques de Ziguinchor durant ces deux journées d’échanges, organisées dans la ville. Selon le Vicaire Général de la Cathédrale de Ziguinchor, M. Isidore Diatta, les chefs religieux doivent savoir que leurs efforts, pour se rencontrer et promouvoir un dialogue inter-religieux, constituent une précieuse contribution dans la construction de la paix sur des fondements solides. Dans cette mission, il estime qu’il est impératif de s’engager dans un dialogue, authentique et sincère, construit sur le respect de la dignité de chaque personne humaine, créée à l’image de Dieu.

Plusieurs sujets ont été ainsi abordés par les participants au cours de ces journées d’échanges. Des difficultés aux actions constructives sur le terrain, notamment au niveau des instances religieuses en passant par les conditions d’un véritable dialogue réussi, rien n’a été laissé en rade. En effet, dans sa réflexion, le Professeur André Dal, un chercheur venu de la France, estime qu’il faut une réelle volonté de faire aboutir le dialogue inter-religieux au niveau des décideurs des différentes religions. Cette volonté, poursuit-il, doit tenir compte du respect de l’autre dans sa diversité culturelle. Selon M. Dal, on peut retenir parmi les attitudes constructives d’un tel dialogue le fait d’aider les gens de différentes nationalités et de différentes religions à se rencontrer autour d’un sujet commun. Cela demande, à l’en croire, un effort au niveau individuel et communautaire dans ce monde devenu un village planétaire.

Pour éviter le choc des cultures et des religions, André Dal prône une large diffusion des informations concernant les religions, tout en se gardant de heurter les sensibilités et les croyances des uns et des autres. « L’avenir de l’humanité réside dans la connaissance et le respect de l’autre dans la diversité » a souligné M. Dal. Dans la même foulée, le Professeur de théologie du grand séminaire, Abbé Célestin Sagna et l’Imam Chérif Sylla de Ziguinchor estiment que les religions révélées ne peuvent pas et ne doivent pas vivre dans une mutuelle indifférence.

Ils n’ont pas manqué de souligner, à ce sujet, l’exemple de la cohabitation inter-religieuse notée en Casamance. Cette cohabitation fondée sur le sang et hérité de nos ancêtres est appuyée par le dialogue des valeurs dans cette partie méridionale du Sénégal. On peut citer, entre autres, les mariages mixtes, les fêtes de solidarité inter-communautaires, les communions à l’occasion des deuils, etc. Les malentendus notés actuellement, selon l’Imam Sylla, sont dus essentiellement à la méconnaissance de l’autre dans sa foi. Une invite a été ainsi adressée aux différentes religions à élargir leur espace, afin de vivre une spiritualité ouverte et non statique car, nous sommes tous chercheurs de Dieu par des chemins différents.