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Triste et tragique! Le lundi 29 aout 1960, 9 jours après que le Sénégal s’est retiré de la fédération du Mali pour proclamer son indépendance, David Diop embarque à bord du vol 343 d’Air France à Orly. Direction Sénégal, terre des aïeuls de celui qui fut l’auteur de «Coups de pilon».
Le crash de David Diop au large des côtes de Dakar
Mais, ce retour au bercail n’aura pas lieu pour ce poète qui fut dévoué à la cause africaine. Son avion ne se posera jamais sur le tarmac de l’aéroport de Dakar, qui porte aujourd’hui, le nom de son ancien professeur. Il s’écrasa au large des côtes de Dakar. Des 55 passagers et 8 membres de l’équipage, aucun survivant! «En arrivant près de Dakar, l'équipage effectue d'abord une procédure d'atterrissage sur la piste 1. Puis le pilote a décidé d'entrer dans un circuit d'attente pour attendre que les conditions météorologiques s'améliorent. Peu après, vers 6h 41mn, il fera une autre tentative pour atterrir à la piste 1. Après avoir signalé un vent arrière à 06h 47, l'avion a disparu dans une bourrasque de pluie et s'est abîmé en mer à 2400m du phare des Mamelles», lit-on dans un document de la «Aviation-Safety». Ce fut le crash le plus dévastateur que notre pays ait connu jusqu’ici. La famille du talentueux poète engagé, mort alors qu’il n’avait que 33 ans, n’a que ses yeux pour pleurer cette disparition brutale.
Des crashs du même acabit, sous nos cieux, notre pays n’en a pas connu beaucoup. Ce qui confère au ciel sénégalais, une réputation rassurante. Mais, quand même, de 1944 à 2015, 18 accidents ont eu lieux au Sénégal et ont ôté la vie à 165 précieuses vies humaines. Si des problèmes techniques et météorologiques on été en cause dans un certain nombre d'accidents, dans d’autres, l’indiscipline et le manque de rigueur semblent être les raisons véritables.
Le crash du Premier ministre mauritanien

Sept ans plus tard, le ciel sénégalais s'assombrit à nouveau. Un vol Nord 2501F Noratlas de l'armée de l'air, qui a quitté Dakar pour Kédougou, s'est écrasé au Parc de Niokolo Koba. Bilan 9 morts. Aucun survivant n'a été dénombré. C'est le début de la malédiction de Tambacounda.
Le Dimanche 27 mai 1979, la mort va frapper à nouveau. Cette fois ci, c'est la Mauritanie qui est sous le choc. Un Havilland Canada DHC-5D Buffalo de la Force Aérienne de la République Islamique de Mauritanie crash au large de Dakar. Les occupants de l'aéronef, dont Ahmed Ould Bouceif, qui était alors à la tête de l’Etat mauritanien, perdirent tous la vie. «Un des occupants tués était le lieutenant-colonel Ahmed Ould Bouceif, le Premier ministre du gouvernement mauritanien. Bouceif faisait partie de la délégation mauritanienne en route vers Dakar pour assister à une réunion au sommet de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest. L'aéroport de Dakar était fermée en raison d'un nuage de poussière au moment de l'accident», nous fait savoir Aviation-safety. 12 vies brisées, un avion irrécupérable. Le premier ministre mauritanien laisse derrière lui 3 filles et trois garçons. Ce sera le 10ème accident aérien.
Le pilote ivre, confond piste d'atterrissage et entrée d'hôtel

Le crash de 1992, n'est pas aussi frais dans les mémoires. Mais, les circonstances dans lesquels s'est produit ce crash furent tout simplement incompréhensibles. En effet, le samedi 9 février 1992, un vol de la Gambcrest, une compagnie gambienne, qui a quitté Dakar pour Cap Skiring s'est écrasée près de Diouloulou. 31 morts, équipage et passagers compris! «Ce n'était pas dû à l'eau mais à l'alcool ingurgité par le pilote américain d'un appareil de la compagnie Gambcrest affrété par Air Sénégal. Le pilote qui avait confondu l'entrée d'un hôtel avec la piste d'atterrissage de l'aéroport du Cap Skiring, avait provoqué la mort de 28 passagers», renseigne l'aéroport de Dakar dans un document. L'avion a heurté des arbres avec le train d'atterrissage et s'est écrasé.
«Le 6 Juillet 2000, un tribunal français a condamné le fondateur du Club Med et son fils d'homicide involontaire, prononcé deux condamnations avec sursis dans le cadre de cet accident. Une enquête a montré que le propriétaire du Convair CV-640 de Gambcrest, a été confronté à d'importants problèmes financiers à l'époque. Elle a conclu que l'accident a été causé par une erreur de pilotage et aggravée par l'équipement défectueux. Cause probable: le pilote a confondu les lumières d'un hôtel et les feux de la piste d'atterrissage», lit-on dans les documents d'Aviation-Safety! Comment un pilote, qui transporte des dizaines de précieuses vies humaines peut se permettre de confondre hôtel et aéroport!
Le fils du Président Nino Viera meurt dans un crash à Tamba

Le 1er février 1997, tragédie à nouveau dans nos cieux. Un vol de la défunte Air Sénégal international chute.
Devant quitter Tamba pour Dakar, le vol a été retardé d'abord pendant environ deux heures en raison de problèmes sur le carburant, mais aussi du fait du nombre excessif de passagers et de bagages par rapport à la capacité de l'avion. Peu de temps après le décollage, l'avion a subi des problèmes de moteur. Le Hs-748 s’est ensuite écrasé 100 m après la fin de la piste. Vingt-trois personnes avaient péri carbonisées. Parmi elles 18 Français qui revenaient d'un safari, les trois membres d'équipage (dont le fils de l'ancien président Bissau Guinéen, Nino Viera qui était en stage). Vingt-neuf Français avaient survécu, mais avec de graves blessures. L'un des rescapés était décédé à son retour en France.
Douze ans après, en 2009, le tribunal correctionnel de Paris avait reconnu un mécanicien sénégalais, Moustapha Diagne, coupable d'homicides et blessures involontaires a été condamné à 30 mois de prison, dont 15 avec sursis. L'ancien mécanicien avait déjà passé 15 mois en détention provisoire au moment de sa condamnation. Il avait "oublié" de rouvrir, dit-on, un robinet de kérosène avant le décollage. Dans son jugement, le tribunal a reconnu que "diverses causes indirectes ont pu jouer dans la survenue de cette catastrophe aérienne : "anomalies dans le stockage et la distribution du carburant, nervosité et stress intense engendrés autour de l'avion du fait du surbooking, irritabilité du commandant qui, impatient de décoller, n'avait pas estimé utiles" certaines vérifications.
Tamba, la terreur des aéronefs

Le 6 février 2005, les passagers de la Havilland Canada DHC-8-315 Q300 de la défunte Air Sénégal international ont, eux, eu plus de chance. En effet, les 39 occupants de l'aéronef sont sortis indemnes d'un incident rocambolesque. En effet, l'appareil qui atterrissait à l'aérodrome de Tamabacounda a fait une sortie de piste. L'aile gauche de l'appareil s'est effondrée sur le bitume et l'aéronef s'est embourbé sur le côté de la piste. Ce sera le 3ème incident aérien dans la zone de Tamba. Le 10 mars 2014 aussi, un Airbus percuté une vache en divagation à l'aéroport de Tamabacounda : 4ème incident.
Le crash le plus frais dans nos mémoires est celui du 5 septembre 2015 de l'avion de «Sénégal Air».
Malgré tout, l'espace aérien sénégalais jouit toujours d'une réputation rassurante.
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