Au lendemain de sa défaite face à Bruce Lee, Bazooka, le lutteur de Mbour, est amer mais déterminé à obtenir gain de cause. Car il est convaincu d’avoir terrassé le Fassois lors de la première chute invalidée par l’arbitre du combat. Convaincu que l’arbitre l’a privé de sa victoire, Bazooka crache ses vérités dans cet entretien réalisé chez lui, à Mbour.
Bazooka, après votre combat de dimanche sanctionné par une défaite face à Bruce Lee de Fass, la polémique s’est installée du fait d’une première chute litigieuse de votre adversaire invalidée par l’arbitre. Quel est votre commentaire sur ce fait ?
Pour moi, la victoire que j’ai obtenue sur Bruce Lee est claire et nette. Elle est incontestable et personne ne peut la contester. J’ai battu Bruce Lee. Lui le sait. Les gens de Fass le savent, le Cng le sait. Tout le Sénégal et le monde entier qui a suivi le combat à la télévision a vu que j’avais gagné. En fait, il n’y a que l’arbitre qui doute de ma victoire. Et c’est pour cela d’ailleurs que je me suis adressé à l’autorité en déposant un recours dès ce lundi pour réclamer ma victoire. Car, comme tout le monde le sait, j’ai battu Bruce Lee. Cela me fait très mal au cœur que l’arbitre en est décidé autrement. Parce que j’ai beaucoup travaillé des mois durant et cela sans répit pour gagner ce combat. Malheureusement, il s’est trouvé un homme sur mon chemin, l’arbitre du combat en l’occurrence, pour me priver de la joie de fêter ma victoire au stade alors que tout le monde a vu que j’ai gagné.
Comment s’est passé le combat. Comment avez-vous abordé le duel avec un adversaire réputé fort, surtout sur le plan technique ?
Mon adversaire, je l’ai appelé à la bataille, il a refusé de me suivre. Parce que je lui avais dit que j’allais le battre et le terrasser aisément et c’est ce que j’ai fait. Ceci, malgré tout ce qu’on dit de lui comme quoi il serait un lutteur très technique, un lutteur difficile à affronter. Mais là, vous avez vu, c’est moi qui ai pris les initiatives, qui ai mené le combat que j’ai dominé de bout en bout, avant de le terrasser. Donc les gens qui disaient que Bruce Lee est favori ont déchanté. Comme vous l’avez vu, j’étais sûr de moi au point que quand je l’ai terrassé, je n’ai même pas jubilé. Parce que c’était facile pour moi.
Pourquoi n’avez-vous pas protesté et avez-vous repris, lorsque, après la chute litigieuse, l’arbitre vous a demandé de poursuivre le combat ?
Je savais que j’ai gagné et mon adversaire aussi savait qu’il avait perdu. Bruce Lee sait très bien que je l’ai battu. Seulement, comme l’arbitre en a décidé autrement et que c’est le maître du terrain, pour ne pas faire preuve d’indiscipline, donc par respect pour les amateurs, pour le Cng et pour ne pas être en porte-à-faux avec les textes réglementaires, je suis resté dans l’enceinte pour poursuivre le combat. Car tous ceux qui me connaissent savent que je suis un homme discipliné et respectueux et je tenais à garder cette image, à rester fidèle à moi-même, en dépit du fait que je faisais face à une injustice difficilement acceptable. Mais j’ai préféré rester l’homme qui respecte ses engagements que je suis, l’homme qui essaie toujours de donner le bon exemple. J’ai accepté de reprendre le combat, mais il est vrai que ma tête n’était plus là. Et si j’ai chuté, c’est parce que j’étais hors de moi. J’étais démoralisé par la décision de l’arbitre de faire reprendre le combat. Je ne sais pas pourquoi il l’a fait, mais cet arbitre m’a causé du tort en me privant de ma victoire. Mais je ne m’en fais pas trop car je suis certain que le Cng va me rétablir dans mon droit, avec le recours que j’ai introduit, en me rendant ma victoire qui ne souffre d’aucun doute.
Mais ne craignez-vous pas que le Cng donne tout au plus un combat sans verdict ou ne confirme votre chute ?
Je n’y pense pas une seule seconde. Car le Cng, c’est des gens intelligents et ils ont même les images de la télévision pour se faire une idée précise qui conforte ma position. Je veux qu’on me rende ma victoire, c’est tout ce qui m’importe, même si le fait est que l’arbitre a tout gâché. Car maintenant, même si le Cng me rend ma victoire comme je m’y attends, il manquera quelque chose. Je ne pourrais pas la fêter comme j’avais voulu que cela se passe et elle aura moins de saveur que si on me l’avait donnée au stade, devant tout ce public. Car tout le Sénégal a vu que j’avais terrassé Bruce Lee.
Pouvez-vous revenir sur cette chute litigieuse…
Sur la chute que l’arbitre invalide, il attaque, je le contre et j’enclenche aussitôt une attaque qui le propulse au sol. Il atterrit sur les fesses, avant que je n’atteigne à mon tour le sol, ma tête en premier. L’arbitre a bien vu que je l’avais battu car il était tout couvert de sable. Mais au lieu de me donner la victoire, il a demandé la reprise du combat. Ce qui est injustice et n’honore pas les arbitres de lutte. Car à ce niveau, une telle méprise est impardonnable.
On vous a aussi vu donner beaucoup de coups ?
La frappe, notamment les uppercuts que je balance, cela fait partie de mon arsenal de lutteur. Je vous dis une chose, lors de ce combat, Bruce Lee, comme Ouza Sow et Modou Awa avant lui, les coups d’uppercut que je lui ai donnés lui ont fait très mal. À chaque coup, il gémissait de douleur. Il avait si mal qu’il pleurait presque. Mais c’est aussi cela la lutte avec frappe.
Qu’en est-il de la suite de votre carrière. Ce combat vous relance-t-il après un bon moment sans lutter ?
Je suis optimiste quant au reste de ma carrière dans l’arène. Je suis resté longtemps sans lutter, mais avec ma prestation de dimanche, je pense qu’on me reverra plus souvent dans l’arène. J’espère avoir un autre combat avant la clôture de la saison. Parce que les lutteurs qui défilent dans l’arène tous les dimanches ne sont pas meilleurs que moi.
Y a-t-il des lutteurs dans votre ligne de mire ?
Bien sûr qu’il y en a. Je veux que les promoteurs me donnent pourquoi pas Balla Gaye 2, Modou Lo ou Gris-Bordeaux pour que je leur montre de quel bois je me chauffe. Je suis prêt à les prendre tout de suite. Vous savez, moi, je préfère le slogan Bazooka en action. Et je vous le dis, je ferais des misères à tous les lutteurs qui se dresseront sur ma route. Surtout que mes supporters mbourois ont accueilli comme moi cette décision inique et inqualifiable de l’arbitre avec beaucoup d’amertume. Chez moi, à Château d’eau Sud, quand je suis arrivé, les gens étaient tristes et cela m’a beaucoup ému. Pour eux, je ferais tout pour gagner toujours afin de les rendre heureux. Car les scènes de femmes qui criaient et se roulaient à terre de désespoir font que je me donnerai toujours les moyens de gagner mes combats pour ces gens-là qui croient en moi.
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