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25'000 vaches suisses pourraient être abattues à cause de Trump

Auteur: le matin

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25'000 vaches suisses pourraient être abattues à cause de Trump

Les droits de douane américains ont bouleversé le marché laitier suisse. Pour éviter l’effondrement des prix, les éleveurs doivent réduire leurs cheptels.

Le marché laitier suisse est déséquilibré, révèle la «NZZ am Sonntag» de ce dimanche 5 octobre. La raison: les droits de douane américains sur le fromage et le chocolat suisses ont fait reculer les exportations, en particulier du gruyère, et donc de la demande de lait cru suisse. Or, en parallèle, de nombreux exploitants ont produit près de 5% de lait en plus que d'habitude cette année. Cela grâce à la récolte de fourrage de première qualité due aux conditions météorologiques favorables. Or cela a eu un impact négatif pour les producteurs: le prix du lait a baissé – jusqu’à 30 centimes de moins par litre pour certains. C’est pourquoi l’Interprofession du lait (IP Lait) vient de lancer un appel, invitant ses membres à réduire leur production dans son dernier rapport mensuel.

Éviter l’effondrement des prix

L’objectif est «d’éviter un effondrement des prix», dit le conseiller national Martin Hübscher (UDC/ZH), président de la société coopérative Mooh qui regroupe 3500 producteurs de lait suisses. Lui-même a d’ailleurs déjà dû se résoudre à envoyer quatre de ses vaches à l’abattoir. Tout comme Christian Marro, agriculteur à Pierrafortscha (FR) qui a dû faire abattre dix de ses 110 vaches bien qu’elles étaient en bonne santé.

Mesures de soutien temporaires

La Suisse compte environ 500'000 vaches laitières; 85'000 sont abattues les années «normales», rappelle la «NZZ am Sonntag». Or, pour résorber l’actuel excédent laitier de 5%, il faudrait en tuer 25'000 supplémentaires cette année, selon les estimations de l’IP Lait. La filière espère toutefois l’éviter par des mesures de soutien temporaires à l’exportation. La décision sera prise d’ici à décembre selon la situation du marché, indiquent les responsables. Pour limiter les abattages, IP Lait a néanmoins déjà débloqué un fonds d’urgence de 11 millions de francs pour soutenir l’exportation de crème et de beurre à prix compétitifs sur le marché mondial pendant neuf mois. L’objectif: écouler une partie du surplus laitier et stabiliser les revenus des producteurs suisses.

Cela fait «mal au ventre»

Le producteur de lait fribourgeois Christian Marro dit avoir «mal au ventre» d’avoir à se séparer de vaches en bonne santé. Malgré un prix correct de 2800 francs par bête, il prévoit une perte annuelle d’environ 12'000 francs. Car contrairement à d’autres, il n’a pas le droit d'écouler son lait sur le marché international, étant lié par un contrat de livraison exclusif avec le label Gruyère. S’il vendait son lait ailleurs, cela entraînerait une baisse des prix de ce fromage, ce que n’apprécieraient pas les autres producteurs. Sa seule option est donc de réduire son troupeau.

Auteur: le matin
Publié le: Dimanche 05 Octobre 2025

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